Les couples mixtes, cela a du charme, mais cela peut également poser quelques difficultés. Entre problèmes de langue, différences culturelles et adaptation au pays, la vie conjugale n’est pas triste. Témoignage de Vincent, récemment marié à une chinoise.

« Pont entre les cultures », « preuve que l’amour n’a pas de frontières », « exemple de compréhension mutuelle »… Un couple mixte, c’est beau et ça fait rêver.
Mais au-delà de ces lieux communs, comment se passe, au quotidien, la vie à deux lorsqu’on provient de cultures différentes?
La langue, une barrière pas si infranchissable
« Avec ma femme, nous parlons en chinois, explique Vincent, récemment marié à une pékinoise. Et même si je n’ai pas un niveau exceptionnel (malgré mes progrès fulgurants en sa compagnie), pour les mots manquants on utilise l’anglais, ou parfois le français. Des fois il faut un peu plus de temps pour dire quelque chose, mais on y arrive toujours; et puis il faut dire que nous avons des affinités, et que l’on se comprend facilement quoi qu’il arrive. Ca aide« .
Pourtant, malgré les atomes crochus, les cultures françaises et chinoises sont si différentes que des difficultés se posent au sein du couple.
« Il y a des choses que nous ne voyons pas de la même façon, bien sûr. Pour certaines, on s’adapte et pour d’autres, c’est plus difficile. Par exemple, comme beaucoup de chinois, ma femme ne fait jamais la fête. C’est même quelque chose qui lui est tout à fait étranger. Elle a vraiment du mal à comprendre pourquoi les Français aiment se retrouver tard le soir dans des endroits bruyants, chers et enfumés, alors qu’ils pourraient très bien se voir l’après-midi… Du coup, elle me fait souvent la tête parce que j’y consacre trop de temps, alors que comparé à la moyenne des Français, je pense que je suis plutôt casanier!«
Difficile de rire ensemble devant les Guignols de l’info
Autre problème: toutes ces choses que l’on ne peut, par essence, pas partager.
« Du fait que je sois français et elle chinoise, nous n’avons pas les mêmes références car nous n’avons pas grandi dans le même environnement. Surtout qu’elle n’a jamais été en France… Par exemple, quand elle me parle des poèmes de Li Bai, cela ne me dit rien car je n’ai pas le niveau de chinois nécessaire. Et quand je m’intéresse à la vie politique française, forcément cela lui parait totalement chiant. Difficile de se taper une tranche de rire avec elle en regardant les Guignols de l’info!«
Cependant, précise Vincent, ces difficultés liées aux différence culturelles sont à relativiser. « Les différences culturelles ne sont pas exclusives aux couples mixtes, elles existent aussi au sein d’un même pays. Il y a des français avec qui je ne partage rien, bien moins qu’avec ma femme« .
Des petites difficultés quotidiennes pas insurmontables, qui n’ont pas empêché les tourtereaux de se marier récemment. Avec, là encore, quelques différences de conception.
Le mariage: surtout, pas de cérémonie!
« Déjà, je viens d’un milieu où l’on ne se marie pas forcément, et si on le fait, c’est plutôt vers 30 ans, après de longues années de vie commune. Evidemment, en Chine, cela ne se passe pas comme cela! J’ai de la chance car les parents de ma femme sont plutôt ouverts. Mais toute la société leur mettait la pression, et a chaque fois qu’ils rencontraient quelqu’un, la première question qu’ils leur posaient était: alors, quand est-ce qu’elle se marie? Sans compter les ragots derrière leur dos, du style « tu as vu, la fille de Mme machin, elle est avec un laowai… Je suis sur qu’il va la quitter dans trois mois… ». comme cette pression se répercutait sur nous, nous avons choisi d’accélérer les choses.«
La décision prise et le calvaire administratif passé, viennent ensuite les parlementions autour du mariage en soi.
« Ils auraient bien aimé que l’on fasse une cérémonie, avec location d’une immense salle pour un banquet, photos de nous en grand sur les murs et avec un présentateur qui aurait animé l’événement en criant dans un micro, comme j’en ai parfois vu. Pour moi c’était hors de question, et elle n’en avait pas envie non plus. La dessus, ses parents ont été sympas. On a fait un « mariage nu », et un petit repas sans cérémonial, et c’était très bien comme ça. Sauf que du coup, on n’a pas eu de « hongbao ». Tant pis!«
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Comme quoi, y`en a pour qui ca se passe bien aussi
qu’est-ce que tu insinue, manubj?
Et administrativement, c’était simple ?
C’est quoi le « hongbao » ?
C’est le « paquet rouge », qui se retrouve sous la forme d’enveloppe de couleur rouge. Elle est donnee en general lors de grands evenements: mariage, anniversaire, nouvel an etc. On y glisse quelques billets de banque…
C’est l’enveloppe rouge qui contient des billets de banque, offerte surtout à l’occasion du mariage et de la fête du printemps. Pour un mariage, on donne 200-2000 yuans aux couples dans l’enveloppe rouge.
on en donne aussi aux membres du gouvernement pour qu’ils nous foutent la paix toute l’année….
au chirurgien pour qu’il ne fasse pas une « erreur est humaine »…
au gardien d’immeuble parcequ’on veut garer une 1100cc avec les vélos…
au client si on veut avoir le contrat…
l’enveloppe rouge elle même s’achête au supermarché du coin, par pack de 10.
Le contenu se prend aux ATM…
…par pack de 100 !
Pour mieux comprendre, si vous ne préparez pas un banquet aux parents, amis, collègues, on ne vous donnera une enveloppe rouge. On peut considérer cette enveloppe rouge comme le prix à payer pour un repas délicieux! Voilà pourquoi notre pauvre ami français n’a pas reçu d’enveloppes rouges! Comme un proverbe le prononce: Il n’y a pas de dîner gratuit dans le monde!
Bon article, j’ai bien rigolé avec le petit passage sur les Guignols de l’Info! Par contre, à l’auteur de l’article, une petite faute de frappe, rien de très méchant, mais c’est toujours mieux quand c’est corrigé 😉
« Evidemment, en Chine, cela ne se pasSE pas comme cela! »
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Bravo !
‘toujours admiré les gens généreux !
draxdrax, vous parlez d’expérience ou bien ?
On peut tout à fait vivre en Chine sans jamais avoir à donner dans la corruption. Et il faut le faire. Comment voulez-vous que les choses évoluent si vous arrosez la corruption pour un oui ou pour un non ?
Je trouve aussi dommage d’associer la tradition des hongbao à la corruption. Ça n’a strictement rien à voir.
Que la langue, la culture et l`education font deja beaucoup de choses.
Jean :
vous dirigez une usine à capitaux étrangers en chine ?
vous avez un appartement à votre nom en chine ?
vous avez un véhicule à votre nom en chine ?
vous avez un collègue qui s’est fait marché dessus par une pouffe dans un salon de massage et qui a passé 4semaines dans un hopital local ?
ben moi oui !
Je ne dirige pas une usine à capitaux en Chine, mais…
J’ai un appartement à mon nom,
j’ai un véhicule à mon nom,
je n’ai pas de collègue mais j’ai hospitalisé pendant un mois et j’ai consulté à l’hôpital pour moi ou d’autres personnes une petite dizaine de fois.
zéro corruption.
on ne m’a même jamais sollicité.
peut-être est-il nécessaire d’être dirigeant d’usine pour ne pas pouvoir échapper à la corruption ?
hopital européen ou local ???
vous avez passé une heure avec un goutte a goutte pendu au crocs de boucher , dans une salle d’attente bondée de patients toussant et crachant a même le sol en béton ? je vous suggère l’hopital numéro 3 de changzhou , dans le jiangsu.
je vous conseille un séjour en chambre double à l’hopital numéro 1 de xi’an, dans le shaanxi. ou quand vous demandez qu’est-ce qu’on injecte a votre collègue, l’infirmière répond « c’est de la réserve personnelle du docteur, je ne sais pas » .. par contre elle connait le prix. Ou on veut faire passer un IRM complet pour une jambe cassée « des fois qu’il y ait autre chose, il faut le faire sinon la responsabilité de l’hopital serait engagée ! ».
ca va a pekin et shanghai ? la vie n’est pas trop dure ?
Je rêve ou je dois comprendre que vous avez glissé quelques billets pour ne pas faire la queue comme tout le monde et que vous avez soudoyé l’infirmière pour être sûr qu’elle n’empoisonne pas votre collègue ?
Par contre, payer l’IRM vous dérange ? Je ne comprend pas le raisonnement.
Je n’ai jamais mis les pieds dans un « hôpital européen » en Chine, mais maintes fois dans des hôpitaux et dispensaires locaux, dont un où il a fallu chasser les poules avant d’ouvrir l’armoire à pharmacie. Jamais je n’ai été sollicité pour de la corruption. Je sais qu’elle existe dans les hôpitaux par la propagande qui, affichée à l’entrée, explique clairement et en image (même les enfants, les analphabètes et les étrangers peuvent comprendre) qu’elle est prohibée.
Pour le logement, j’en suis à mon troisième logement à mon nom, dans trois villes différentes (jamais Pékin ni Shanghai d’ailleurs). Zéro corruption.
Vous semblez avoir fait le choix de simplifier vos petits problèmes par la corruption, hé bien ma fois, j’espère que votre entourage l’a bien compris, en use et abuse à votre encontre et vous pigeonne abondamment.
Plus sérieusement, je ne saurais trop vous recommander de réviser votre attitude et de cesser de la soutenir.
Pour vous, ce ne sont que quelques billets par ci par là et vous en avez tant. Mais si tous ceux qui ne savent pas quoi faire de leur argent font comme vous, c’est toute la société qui devient invivable. Alors commencez donc par payer vos conviction de votre personne !
Waaaaaaaaaa! Une heure pendu au crochet de boucher avec un goutte à goutte !
Une vengeance de communistes sur un capitaliste ?
C’est beau l’amour!
Les guignols de l’info en Chine ! C’est inimaginable. Peut-être dans 20 ans.
Pour se marier, les hommes chinois se doivent de posseder un appartement ou (le minimum) donner des gages de securite materielle a la belle (et a la famille), faute de quoi point de mariage.
Je ne comprends pas l’anecdote de la pouffe… Il s’est passé quoi au juste?
Juste une question, car je ne suis pas certain de comprendre : Vous suggérez que la corruption n’existe pas ou peu au quotidien? Ou bien qu’on peut vivre normalement en Chine sans devoir nécessairement y participer?
Bof,
peut-être suggère-t-il qu’il faut corrompre les masseuses pour pas qu’elles vous marche dessus ou un truc comme ça.
Je ne suggère pas, je témoigne qu’on peut vivre normalement en chine sans utiliser la corruption.
Je ne crois même pas que la corruption m’aurait réellement aidé dans les difficultés que j’ai rencontré. Quand bien même ce serait le cas d’ailleurs je ne regrette rien.
La corruption existe, bien entendu. Tout le monde en parle. Je l’ai vu parfois s’opérer et j’ai parfois soupçonné qu’elle opérait. Mais entrer là-dedans est uniquement une question de choix.
La masseuse peut faire une partie du massage en étant debout sur le dos du client (il y a même parfois des barres au plafond); c’est pas mal mais il vaut mieux qu’elle soit douée…
Sur les hong bao, je suis resté plusieurs années en Chine et j’ai travaillé (également avec l’administration) sans avoir été trop confronté aux problèmes de corruption bien que celle-ci soit globalement une réalité. Je pense que cela dépend aussi des situations et des rapports de force; dans la vie quotidienne à Beijing, je n’ai jamais eu besoin d’exercer une quelconque corruption que ce soit pour un appart, une voiture ou autre chose; pour une location, quand les transactions se font via une agence immobilière sur un marché où l’offre est relativement conséquente et de prix élevé (exemple appartement de standing), l’exposition est moindre, j’imagine, que dans d’autres villes où l’offre peut être plus rare et où des personnes tentent de profiter de la situation. En revanche, sur l’achat de biens immobiliers, c’est assez dément: on avait envisagé d’acheter un appart et à chaque fois le propriétaire ne voulait déclarer que le montant auquel il avait lui-même acheté (pour éviter la taxe sur plus-values) et le reste (la moitié du prix!) en dessous-de-table. Donc on a finalement renoncé.
Côté professionnel, j’ai certainement eu de la chance de mener un projet qui était soutenu par les autorités locales; en jouant également sur l’image, on n’a pas eu besoin de sortir de hong bao (même si je pense qu’à certains moments elles étaient attendues et que ça n’a pas été toujours facile du coup). Pour une boîte étrangère qui doit décrocher un marché ou un contrat, je pense que le dilemne est beaucoup plus difficile à résoudre. En tout cas, j’ai aussi rencontré des officiels extrêmement intègres qui croyaient en leur mission.
La corruption c’est aussi une affaire de choix personnel: pour passer le permis de conduire, un certain nombre d’étrangers « achètent » leur permis pour quelques milliers de RMB, alors qu’on peut très bien passer l’examen de code (même en français) qui n’est pas difficile et ça coûte moins cher.
Bien d’accord Lao Ni.
La tentative de fraude fiscale du proprio qui voulait éviter l’impôt sur les plus-values n’est pas vraiment de la corruption il me semble.
C’est un peu le principe du travail au noir.
Ou la vente sans facture.
Ce sont des petites magouilles, mais pas vraiment de la corruption.
Ceci dit, tu as bien fait de refuser, car au moment de revendre, c’est toi qui aurait été perdant…
Bravo… sinon elle s’est marié avec par amour ? vraiment ? lol
Moi aussi j’ai épousé une Chinoise. Il y a plus de 4 ans maintenant.
Et en plus sa famille n’est pas d’une grande ville quasi occidentalisée mais du fin fond de la Chine profonde. Une famille rurale, spécialement rurale, bien plus que les gens autour et spécialement défavorisée. De toute façon, pourquoi n’aurais-je pas aimé sa famille ?
Je l’ai rencontrée dans une zone très occidentalisée où elle menait une existence tout à fait comparable à la mienne, mais avec plus de succès.
Résultat ? Il y a des disparités auxquelles je n’avais pas été habitué avec ma femme défunte Française.
Et alors ? Je suis malgré tout très satisfait de mon choix, surtout si je le compare à ce qu’aurait pu être mon sort avec une épouse occidentale.
Tout comme moi, elle croit au couple, à la vie, à la famille à l’amour et à la recherche du succès. Où aurais-je pu trouver une épouse de plus de 30 ans qui croit encore en tout ça et qui le pratique au quotidien ?
D’ailleurs, je suis tellement convaincu, que je suis actuellement dans sa ville de naissance. Ici, je suis ami avec tout le monde et, peut-être est-ce du au fait que je n’y ai jamais vu un blanc, les gens sont d’une extrême gentillesse avec nous.
Par nature les Chinois sont gentils et donneurs. Chaque jour j’en suis étonné et même gêné. Nous n’achetons jamais de légumes. Les gens autour, qui pourtant travaillent dur pour les produire, nous les offrent en quantité. Quelqu’un qui passe traverse le chemin pour m’offrir une cigarette et parler un peu (Hélas, je ne comprends pas) etc.
Et si c’était à refaire ? Je signe immédiatement.
Différence de culture ? Bôf…
M. Chine, tant mieux pour cette expérience joyeuse. Mais tu as peut-être de la chance de ne pas comprendre le chinois, ce qui t’évite les commentaires sur ton passage…
Pas si sûr. Les chinois n’insultent peut-être que les abrutis…
C’est marant ce sens de la nuance. Tu as raison Menfin, il n’y a jamais aucun commentaire raciste en Chine, et les chinoises qui fréquentent les étrangers ne se font jamais traiter de putes. Ca n’arriverait jamais.
Peut-être seulement quand le mec à une gueule de maquereau.
Je ne sais pas.
Tu parles d’expérience ?
Comment on traite quelqu’un de pute, en Chinois ?
Quel échange de qualité…
S’cuse l’humour.
Franchement et sérieusement, Mr Chine fait part d’une bonne et intime expérience, et Yann vient « gentiment » lui suggérer à l’oreille que les gens traitent son épouse de pute dans son dos.
Il faut se comporter comment dans ces cas-là ?
Mais enfin, n’exagérons pas. Je dis juste que le roman-photo proposé par Mr Chine mérite quelques nuances. Et je ne parle évidemment pas de lui. Les relations inter-raciales en Chine sont mal vues, et engendrent des réactions souvent outrancières.
C’est un peu normal sur la réaction des chinois. Les blancs ont tellement fait mal à la Chine au 19e siècle qu’il faut plusieurs générations pour apaiser leurs blessures. Mais cela étant dit, au fond eux mêmes des chinois trouvent que les blancs sont beaux et veulent les ressembler.
J’avancerais bien une autre hypothèse… parce qu’on me dit souvent au contraire que les métis sont plus beaux… mais ce sont des filles qui disent ça…
C’est que comme partout, les jaloux sont mauvaises langues.
Jaloux de la fille, qu’ils auraient préféré dans leurs bras, ou jalouse de n’avoir pas attrapé le joli blondinet avant cette fille qui marche bras-dessus bras dessous avec lui…
Bref, écouter les mauvaises langues pour en conclure quelque chose n’est pas forcément une bonne idée.
Bonjour,
N’exagérons pas le problème des insultes qui fuseraient au passage d’un couple chinois/étranger. Cala peut arriver et il est vrai qu’en général une famille chinoise a au déburt une certaine réticence à voir un des enfants se marier avec un(e) étranger(e). Tout dépend des caractères et des attitudes de chacun. La réaction de réticence vis-à-vis de ce qui est étranger a été largement encouragée et instrumentalisée par les communistes.
Maximus84 parle du mal fait par les blancs à la Chine. Il s’agit là aussi d’un problème largement instrumentalisé par les communistes (que je sache, les Suédois, les Serbes, les Iraniens, les Grecs et j’en passe!… n’ont jamais agressé la Chine) et les Mongols, les Mandchous et les Japonais (que je ne classe pas dans les « blancs » n’ont pas été tendres avec l’Empire du Milieu!
Les instrumentalisations de ce genre provoquent des réflexes conditionnés qui marchent très bien. Pensons au scandale causé à Paris par la pièce intitulée « Interdit aux Chinois et au chiens ». Les associations de Chinois émigrés sont montées au créneau. Rappelons tout de même que les communistes, tout en inventant la fable de ce panneau, avaient interdit du temps de leur gloire tous les lieux aménagés pour les étrangers aux vulgum pecus chinois. C’est vraiment l’hopital qui se moque de la charité! Les mouvements anti-droitiers , le Grand Bond en Avant et la Révolution Culturelle ont du coûter la vie à plus de Chinois que toutes les agressions étrangères du 19ème siècle (30 millions rien que pour le Grand Bond).
Mouais mouais mouais.
Mais la xénophobie dans les pays qui n’ont jamais été communistes, elle vient d’où ? Il semble que le « racisme ordinaire », c’est à dire celui qui crée une réticence « physique » envers un homme très inhabituel est quelque chose de naturellement répandu. De ce point de vue, comme sur beaucoup d’autres, les chinois n’ont que une ou deux décennies de retard sur le plan de la tolérance aux différents par rapport aux français les plus ouverts. Et encore. Formuler les choses ainsi laisse à penser que nous sommes de notre coté sur une tendance de progrès constant, sans régression…
L’instrumentalisation par les communistes des guerres de l’opium ferait-elle plus de mal que ces guerres elles-même ? Je suis prêt à souscrire à cette idée, mais prenons alors garde que l’instrumentalisation des maux du comunisme n’en viennent pas à faire demain plus de mal que le comunisme n’en a fait.
Jean,
je suis d’accord avec le fait de souligner les dangers d’une instrumentalisation de ce qu’ont fait les communistes. D’ailleurs le célèbre « Livre noir du communisme » a fait tiquer un certain nombre d’historiens.
Ce qu’a écrit Arthur Koestler dans ses mémoires permet de comprendre pourquoi tant d’intellectuels ont basculé vers le communisme entre les deux guerres mondiales. Face à la montée des fascismes et à l’effondrement capitulationniste des démocraties, la voie communiste semblait proposer un modèle acceptable. De nombreux jeunes chinois ont vu dans les zones de Yan’an controlées par le Parti l’embryon d’une Chine nouvelle (quite à être déçus par la suite). Le sectarisme et l’autoritarisme des communistes était supportable dans une société ravagée par la guerre civile et la pénurie mais catastrophique par la suite. Comme le faisait remarquer Simon Leys (Pierre Ryckmans) qui est pourtant un des critiques les plus féroces du communisme chinois, si Mao était mort en 1949, il serait considéré unanimement comme l’un des plus grands réformateurs de l’histoire de la Chine. Des intellectuels chinois très anticommunistes m’avaient dit que le régime avait été soutenu par la plupart de Chinois de 1949 à 1956. Les mouvements des « san-fan » et « wu-fan », avec leur lot de bavures inévitables, étaient finalement considérés comme necessaires. Mais cela ne doit pas occulter les crimes qui ont suivi.
Je ne pense pas que les situations concernant la xénophobie et le racisme puissent être mesurer en terme de retard. Ce sont des situations sociales et historiques très différentes. La fermeture à l’étranger est une caractéristique de l’histoire chinoise qui ne s’accompagne pas forcémént de racisme. Un Chinois pourra être tout à fait amical et respectueux de ma civilisation (sans aucune hypocrisie) et me cacher soigneusement un évènement qu’il considère être « intérieur » et ne regardant pas les étrangers (c’est une affaire de mon pays, de mon « guojia » [pays-famille], mot à l’étymologie très révélatrice qui est constamment repris dans les slogans et chansons patriotardes). Il existe bien sûr aussi en Chine un mépris raciste à l’encontre de certaines minorités nationales.
Le racisme français est largement alimenté par le passé colonial et les traumatismes des guerres coloniales. Je ne pense pas que la France soit en tendance de progrès constant (voir en ce moment les situations ubuesques et parfois dramatiques de certains étudiants et chercheurs étrangers en France). C’est plutôt la Chine qui semblerait évoluer vers une ouverture de plus en plus grande. La roue tourne.
Helun, je ne dispose pas de vos connaissances historiques, mais je partage ce sentiment: il y a bien des « affaires » auxquelles les chinois n’aiment pas mêler les étrangers.
Pour revenir au thème de l’article, je veux bien croire que même au sein d’un couple cette barrière peut perdurer.
On n’est pas du tout dans le registre de la xénophobie ou du racisme. C’est une autre question. Je crois qu’il n’y a pas d’arrière pensée là-dedans. C’est comme un réflexe.
Il faut le savoir et savoir le pardonner (car c’est parfois vexant) même si on ne le comprend pas. Ça vaut aussi parfois la peine d’insister et de forcer le franchissement de cette barrière. Les chinois aiment aussi donner des gages d’amitié et pour eux se forcer à ces transgressions en sont un. Ils sont alors heureux de le faire.