A quelques jours du salon du cheval à Shanghai, Philippe Mauvenu, représentant du Pôle de compétitivité Filière équine en Chine nous explique les enjeux de ce secteur.

– Y-a-t-il un intérêt pour le cheval en Chine ?
Depuis les JO de 2008 et les jeux Asiatiques de Canton de 2010, les activités équestres connaissent un véritable regain d’intérêt. Des centres équestres se montent un peu partout en Chine, parfois de façon anarchique et on en compte actuellement 500. Mais malgré sa longue histoire équine, la Chine commence seulement à redécouvrir le cheval et la politique de l’enfant unique amplifie le phénomène : en effet après avoir été saturé de piano, de violon, il découvre le rapport avec l’animal, et c’est magique aussi bien pour l’enfant que pour les parents.
– Quels sont les principaux problèmes rencontrés par la filière ?
Aujourd’hui la filière n est pas encore structurée; les chevaux chinois ne répondent pas aux exigences de l’équitation moderne; les éleveurs n’ont pas les compétences pour ce nouveau marché; les normes sanitaires laissent à désirer et il n’y a pas assez de vétérinaires équins.
– Quelles sont alors les priorités de la filière ?
Le CHIA ( China Horse Industry Association) qui est le seul organisme à avoir pour mission de structurer et de réglementer la filière chinoise a du pain sur la planche: du contrôle de l’importation et de l’exportation des chevaux à la création d’une nouvelle race chinoise en passant par la mise en place d’un système de vente aux enchères et de l’organisation de salons, le chantier est vaste.
– Quel est le potentiel du marché équin?
Les experts américains estiment que tous secteurs confondus, ce marché a un potentiel de 10 milliards d’euros.
– Quelle est la place de la France ?
Nous avons été la seule entreprise française à participer au 1er salon Horfa, à Shanghai en 2010. La France n’est pas assez présente: par exemple, sur les 2400 chevaux étrangers vendus en 2010, moins de 100 viennent de France. Nous sommes là pour faire connaître notre filière à la Chine et évidemment faire découvrir le marché chinois aux professionnels français. Le 29 octobre, nous organisons, dans le cadre du salon du cheval à Shnghai, une journée France qui nous permettre de présenter aux Chinois notre filière.
– Qui sont les principaux concurrents sur ce marché ?
L’Allemagne qui est présente en Chine depuis 10 ans. Elle invite à ses frais chaque année des entraineurs et des cavaliers à venir se former. Les Pays-Bas dont les négociants sont omniprésents dans tous les salons avec des stands dignes de leur ambition. Ils ont une véritable logistique qui fait que la plupart des chevaux venant d’Europe passe par chez eux ( grâce aussi à un partenariat avec Air France/KLM). L’Australie qui par sa proximité vend beaucoup de chevaux à la Chine. Le Japon a une place importante aussi mais depuis la catastrophe de Fukushima l’importation de chevaux, des équipements et des produits pharmaceutiques a été gelée.
– Pourra-t-on un jour jouer au PMU en Chine ?
Les courses de chevaux ont été interdites en 49. Aujourd’hui les courses sont, dans certains endroits comme à Wuhan, autorisées mais le jeu reste prohibé comme il l’est par exemple à Dubaï (mais là c’est pour des raisons religieuses). A terme une libéralisation des courses est envisageable et d’importants complexes se construisent. Le plus impressionnant est à Tianjin, « Horse City », mené avec une société de Dubaï, qui bénéficie d’un budget de 4 milliard de dollars. Un chantier pharaonique de complexe équestre de 3 millions de mètres carrés dont la mise en place de la première phase est prévue pour 2015.
Le salon du Cheval & de l’Elevage de la CHIA 28 au 30 octobre: http://www.horfachina.com/
Expedia.fr, le voyage que je veux.
- Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires
Envoyez cette page à un ami