Un Ardéchois quadruple champion du Monde de lyonnaise sillonne la Chine depuis les années 80 pour promouvoir le jeu de boules, un sport inexistant auparavant dans ce pays et qui y connaît un succès croissant.

Bernard Champey a de quoi être fier. Quadruple champion du Monde de lyonnaise, il a lancé la grande aventure du jeu de boules en Chine.
Certes ce n’est pas lui qui a eu l’idée mais un Suisse italophone, Giovanni Badgio, lors de la visite d’un Chinois pour une compétition de jeu d’échecs sur les rives du lac de Lugano. Le projet est ensuite remonté jusqu’au gouvernement chinois, qui a accepté d’aider à développer ce sport dans le pays. C’est à ce moment que l’aide de Bernard Champey est sollicitée.
Pendant 10 ans, il effectue des tournées en Chine pour promouvoir le jeu de boules. Un pari risqué puisque ce sport y était inconnu auparavant. Mais l’idée séduit : « c’est un sport populaire et qui ne demande pas beaucoup d’investissements, tout le monde peut y jouer » explique-t-il.
Le jeu de boules se développe d’abord dans sa version d’origine italienne, la Raffa-Volo, parce que le lancement de ce sport en Chine est issu de l’idée d’un Suisse italophone. Puis en 1992, après les premiers succès, la lyonnaise est introduite à son tour auprès des Chinois. Curieusement, la pétanque, très populaire en France n’arrive en Chine qu’en 2000.
La stratégie de Bernard Champey consiste à organiser des partenariats avec des universités chinoises, qui enseignent le jeu de boules. Les étudiants formés vont à leur tour prêcher la bonne parole dans le pays. Il est par ailleurs soutenu dans ses démarches par Obut, la plus grande marque de boules au Monde, qui voit dans la Chine un énorme potentiel commercial.
En Chine, il y aurait environ un million de joueurs de boules, plus que les cinq à six cent mille licenciés en France, mais encore beaucoup moins que les quelques 20 millions de Français qui jouent occasionnellement, en vacances. Les Chinois sont pourtant bons dans ce sport phare du Sud de la France. Ils ont déjà remporté des titres mondiaux et organisent maintenant des championnnats. De grands boulodromes sont construits. La ville de Hebi, dans le Hunan a été décrétée « Ville de la boule » ; dans une trentaine de lyçées, on pratique ce sport.
Fort de ce succès, Bernard Champey est sollicité pour développer d’autres produits français en Chine. La chaîne de télévision chinoise CCTV 5 lui a aussi demandé ses conseils afin de développer sa couverture du jeu de boules en France. La prochaine ambition de M. Champey est de faire parler en Chine de l’Ardéchoise, cette course qui réunit chaque année près de 13 000 cyclistes au cœur de la France pendant 3 jours.
Il ne sait pas exactement quel niveau de popularité le jeu de boules atteindra dans l’Empire du Milieu. « Cela ne dépend plus de moi, dit-il. La boule a une vingtaine d’années seulement en Chine. Cela dépendra de l’intérêt des Chinois et aussi de la volonté de jeunes Français de prendre la relève. Cette année, les J.O. occupent le devant de la scène, et le jeu de boules n’est pas un sport olympique. Mais après les J.O, nous avons d’autres projets pour 2009. Ca continue. C’est une aventure pas possible ».
