L’incendie qui a ravagé hier après midi une tour résidentielle du centre de Shanghai aura été très meurtrier : ce matin, le bilan s’élève à 53 morts. En toile de fond, la question de la sécurité sur les nombreux chantiers de la ville.

Ce matin, un nouveau bilan macabre est tombé : 53 personnes, en tout, ont succombé à l’incendie d’une tour résidentielle de 28 étages, hier, à Shanghai. Au moins 90 autres auraient été blessées.
Située dans le district très peuplé de Jing’an, à l’intersection des rues Yuyao et Jiaozhou, la tour, qui était en rénovation, a pris feu hier aux alentour de 14H30.
Pendant de longues heures, elle a été prise par les flammes, dont se dégageait une fumée noire d’encre.
Selon un témoin cité par l’agence Xinhua, le feu a pris après l’inflammation de matériaux de construction. Les flammes seraient ensuite passées aux échafaudages, puis à l’immeuble lui-même.
Selon le Global Times, l’immeuble aurait pris feu suite à des travaux de soudure. Le quotidien révèle en outre que des matériaux hautement inflammables étaient utilisés pour les travaux, qui avaient pour but de rendre le bâtiment plus économe en énergie.
Selon les autorités, plus de 80 camions de pompiers et 3 hélicoptères ont été déployés pour lutter contre l’incendie. Aux alentours de la scène, la police a bloqué l’accès à un certain nombre de rues, déréglant largement la circulation.
Quelle sécurité sur les chantiers?
Le bâtiment, construit dans les années 1990, était habité en grande partie par des professeurs d’université et des retraités. Au total, l’immeuble abritait 156 familles.
Durant l’incendie, on a pu voir des habitants escalader les échafaudages, puis être évacués par les hélicoptères. Mais le travail des sauveteurs était rendu difficile par l’épaisse fumée noire qui s’échappait de la tour.
La télévision Phoenix de Hong Kong a rapporté le cas de deux retraités qui faisaient la sieste quand le feu s’est déclenché. Ils ont descendu quatre étages de l’échafaudage avant d’être secourus.
Des images retransmises par la télévision ont montré des habitants de la tour s’échapper en titubant dans la rue, sous le choc et le visage noirci, alors que selon l’agence Xinhua, des personnes se sont jetées des fenêtres pour échapper aux flammes.

Bien qu’on ne connaisse pas encore les causes de l’incendie, les autorités ont ouvert une enquête « approfondie », et le ministre de la Sécurité Publique, Meng Jianzhu, a promis que les coupables seraient punis.
Cependant, la question plus globale de la sécurité des constructions reste entière. Dans cette ville en chantier permanent, beaucoup de sites ne respectent pas les normes de sécurité, et utilisent, même pour travailler sur de hautes tours, des échafaudages en bambous. C’était d’ailleurs le cas sur cette tour résidentielle.
La sécurité incendie, difficile à assurer avec les nombreux gratte-ciels que compte Shanghai, fait également polémique après cet événement.
Encore une fois, Shanghai paye le prix de la frénésie de construction qui transforme les grandes villes chinoises à vitesse « grand V ».
En 2009, un immeuble tout neuf s’était effondré de manière spectaculaire : il s’était tout simplement couché sur le côté, faisant un mort.
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