Le sommet de l’Asem, qui réunit à Bruxelles les dirigeants de 46 pays européens et asiatiques, a été l’occasion pour la Chine de réaffirmer sa volonté d’améliorer ses relations avec l’Europe, et de coopérer à réformer la finance internationale. En revanche, la question de la sous-évaluation du yuan a été écartée.

46 pays, représentant à eux tous 60% du commerce mondial, sont réunis à Bruxelles depuis hier pour la 8e réunion de l’Asem (Asia-Europe meeting).
Au programme : la réforme de la finance internationale, le climat, mais surtout, le commerce et les questions monétaires.
Après avoir promis une aide massive à la Grèce ce week-end, la Chine a fait savoir qu’elle était en faveur d’un euro stable, et qu’elle ne réduirait pas le nombre des obligations qu’elle a acquis auprès des Trésors Publics de plusieurs Etats Européens.
« Une gouvernance économique mondiale est d’une importance fondamentale pour se remettre de la crise financière et nous devons trouver des moyens d’établir un système plus efficace de gouvernance économique mondiale« , a déclaré Wen Jiabao selon l’agence Xinhua.
Le Premier ministre a par ailleurs réitéré la demande chinoise d’obtenir de la part de l’Europe la reconnaissance de son statut d’économie de marché à part entière.
Cela pourrait aider la Chine à se départir des restrictions anti-dumping que lui impose l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Tabou sur la question du yuan
En échange, la Chine a promis, entre autres, de renforcer ses mesures de protection du copyright, et de faciliter l’augmentation du volume des échanges commerciaux.
Le Premier ministre, qui a rencontré Nicolas Sarkozy lors du sommet, a par ailleurs exprimé son voeux, selon Xinhua, de voir la France jouer un rôle clef en Europe en prenant « de nouvelles mesures pour pousser l’Union Européenne à adopter une politique bénéfique à la Chine« .
Alors que la Chine a récemment été attaquée par les Etats-Unis sur la sous-évaluation du yuan, la question n’était pas inscrite à l’agenda des réunions.
La Chine rejette en effet a priori toute discussion sur la question. En juin, lors d’un sommet du G20 au canada, Pékin avait même été jusqu’à s’opposer à une mention dans un document officiel du fait qu’elle venait d’accorder plus de flexibilité au yuan.
Mais selon plusieurs sources, la question a tout de même été évoquée en coulisse, car comme les Etats-Unis, beaucoup de pays européens voient leurs exportations défavorisées par la sous-évaluation de la monnaie chinoise.
Première rencontre avec le Japon après l’affaire Diaoyu/Senkaku
Par ailleurs, le sommet a été l’occasion d’un premier rapprochement entre la Chine et le Japon après que les relations à haut niveau aient été interrompues par la Chine dans une contexte de montée en tension autour d’îles contestées.
« Nous avons tous les deux déclaré que la situation actuelle était indésirable, et confirmé un retour à la case départ, pour une amélioration nos relations stratégiques mutuellement bénéfiques« , a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan à l’issue d’un tête à tête de 25 minutes avec son homologue chinois, selon Reuters.
Cependant, le conflit qui a déclenché les tensions n’a pas été réglé par les deux hommes, qui ont tous deux réaffirmé l’appartenance du groupe d’îlots contestés à leurs pays respectifs.
A lire également sur le blog de Jean Quatremer, le correspondant du journal Libération à Bruxelles: La Chine investit la zone euro
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