Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro s’est insurgé jeudi à Pékin contre le manque de « considération » pour son pays manifesté par un membre du gouvernement français ayant appelé à la tenue d’élections en Côte d’Ivoire, même sans listes électorales « parfaites ».
« Si on a de la considération, on ne peut pas tenir ce genre de déclarations (…) c’est comme si on ne respectait pas la population, comme si nous en Afrique n’avions pas besoin de bonnes listes électorales », a commenté M. Soro qui a entamé mercredi une visite « de travail et d’amitié » en Chine. « Il faut donner de la considération à l’Afrique et aux Africains. En Afrique nous nous interdisons tout commentaire sur les affaires intérieures d’un Etat; la réciproque doit être vraie », a lancé le chef du gouvernement en recevant les ambassadeurs africains.
Le secrétaire d’Etat français à la Coopération Alain Joyandet a déclaré mardi qu’il fallait « absolument » organiser l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire le 29 novembre comme prévu, estimant que « les listes » électorales « ne sont jamais parfaites ».
L’ONU a exigé le respect de la date du 29 novembre pour le premier tour de l’élection. Le scrutin, sans cesse reporté depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005, est censé clore la crise politico-militaire née en 2002 du coup d’Etat manqué de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) de M. Soro. « L’élection doit apporter la paix. Il faut donc faire en sorte qu’elle ne soit pas contestée, que tout Ivoirien en âge de voter puisse le faire », a souligné le Premier ministre.
A lire aussi:
– Le président rwandais salue les investissements chinois face à l’aide occidentale
Notre dossier La Chinafrique, un partenariat gagnant-gagnant