Mardi dernier, le dysfonctionnement d’un escalator dans le métro Pékinois a fait un mort et 25 blessés. L’enquête est en cours, mais c’est à priori le manque de législation qui serait la principale raison de l’accident.

Qui eut cru que prendre un escalator pour sortir du métro puisse être mortel? C’est pourtant ce qui est arrivé à Wu Shibo, un adolescent de 13 ans, mardi dernier à Pékin.
Alors qu’il empruntait l’escalier mécanique pour sortir du métro à la station Dongwuyuan (ligne 4), la machine a subitement fait marche arrière, entraînant sa chute et celle d’une trentaine d’autres personnes.
Le jeune homme est mort sur le coup. Vingt-cinq personnes ont été blessées.
L’appareil avait pourtant été contrôlé le 22 juin pour la dernière fois, et aucun dysfonctionnement n’avait été signalé. Il était encore sous garantie. Que s’est-il donc passé?
Un enquête est actuellement en cours pour tenter de comprendre comment la chaîne d’entraînement de l’appareil a pu se relâcher et pourquoi le système de sécurité, censé prendre le relais dans une telle situation, n’a pas fonctionné.
Li Lianghua, inspecteur du bureau de sécurité de Pékin, a rapporté au South China Morning Post que les enquêteurs ont retrouvé un boulon cassé par terre. La pièce provient d’une articulation censée retenir la chaîne d’entraînement de l’escalator défaillant. Cette découverte expliquerait l’accident.
Étrange coïncidence: en décembre 2010, un accident du même type sur un escalier du même modèle construit par la même société (OTIS) avait été provoqué par la même anomalie, à Shenzhen. Vingt-cinq personnes avaient été blessées.
Manque de réglementation
Certains experts en escaliers mécaniques mettent hors de cause OTIS et la société exploitante du métro pékinois, la Beijing MTR Corp. Ils pointent la responsabilité du gouvernement central, qui n’impose pas l’installation d’escaliers mécaniques « lourdes charges » dans les espaces publics.
C’est le cas de Zhang Lexiang, le secrétaire général de l’Association des escaliers mécaniques de Chine, qui a expliqué au South China Morning Post que le manque de législation entraîne de nombreux débordements.
En effet, les services d’exploitation des aéroports et des réseaux de métro sont libres d’acheter les modèles d’escaliers mécaniques qu’ils veulent. Ils se tournent donc généralement vers les modèles pouvant supporter des charges légères car ils sont trois fois moins coûteux que ceux conçus pour supporter de lourdes charges.
La municipalité de Pékin a pourtant mis en place, en juillet dernier, une réglementation imposant désormais l’installation d’escaliers mécaniques « lourdes charges » dans les stations de transports. Mais cette législation ne prévoit pas le remplacement des escaliers mécaniques « charges légères » déjà en service.
La Beijing MTR Corp affirme, elle, que tous les modèles installés dans le métro pékinois sont capables de supporter de lourdes charges.
La vérité reste à établir. Le Centre national d’inspection des ascenseurs est désormais en charge du dossier.
Un autre accident
Comme pour marquer le coup, dimanche, en début de soirée, un accident similaire s’est produit à Shenzhen. Quatre personnes ont été blessées aux environs de 21h, alors que l’escalator qu’elles empruntaient pour sortir du métro a brusquement fait marche arrière.
Afin d’éviter que ce genre d’accident ne se reproduise, une campagne nationale d’inspection vient d’être lancée.
Au total, 1331 escalators et ascenseurs de différents constructeurs sont actuellement en examen à travers le pays. Les agents chargés du contrôle ont été déployés dans les aéroports, les stations de métro, les galeries commerciales et d’autres endroits où ces machines sont beaucoup utilisées.
Mais en plus des raisons de l’incident, un autre mystère reste à élucider: pourquoi les membres de la famille de l’adolescent tué dans l’accident ont-ils été retenus dans un hôtel par la Beijing MTR Corporation après l’accident?
Il semblerait que la compagnie ait fait en sorte de restreindre au maximum leurs échanges avec l’extérieur, une autre zone d’ombre dans cette affaire.
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Pour moi, la zone d’ombre c’est : Comment peut-il se faire qu’une société comme OTIS n’ai pas équipé ses escalators d’un système de sécurité, disons à cliquet pour donner une image, qui empêcherait la marche arrière en cas de défaillance ?
C’est ELEMENTAIRE !
Une pane, ça peut arriver, NON ? Alors à chaque fois on va écrabouiller une dizaine de personnes ?
Non mais ! Se foutent du monde ces mecs ! Zéro pointé pour OTIS !