Un évêque catholique « clandestin » chinois, Mgr Léon Yao Liang, détenu depuis 30 mois en Chine, a été remis en liberté le 25 janvier, annonce jeudi l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat). Selon un communiqué de l’Acat-France, Mgr Yao, évêque auxiliaire « clandestin », âgé de 85 ans, dans la province du Hebei (est), avait été arrêté par la police chinoise en juillet 2006 puis détenu au secret. Il « serait en bonne santé et dans une condition physique satisfaisante », ajoute l’Acat qui cite des paroissiens qui ont pu le rencontrer depuis sa libération. Selon ces mêmes sources, « des officiers de la sécurité publique l’ont ramené à sa paroisse de Xiwanzi mais ont interdit tout rassemblement visant à célébrer son retour ». « Mgr Yao s’est également vu interdire l’exercice de sa mission épiscopale ou la présidence de grandes assemblées et n’est pas autorisé à sortir du territoire de sa paroisse ».
« Trois autres responsables catholiques de la province du Hebei, soutenus par l’Acat-France, continuent d’être détenus arbitrairement et au secret, indique l’association qui cite Su Zhimin, 76 ans, évêque de Baoding, disparu depuis le 8 octobre 1997, Shi Enxiang, 85 ans, évêque de Yixian, disparu depuis le 13 avril 2001 et Lu Genjun, 45 ans, vicaire général de Baoding disparu depuis le 17 février 2006 ». « Leur arrestation est très probablement en lien avec leur refus d’adhérer à l’Association Patriotique des Catholiques Chinois, organisation contrôlée par l’Etat. Ils ont été arrêtés par des agents de la Sécurité publique et n’ont reçu aucun jugement, ni condamnation », indique l’Acat.
Une proportion importante des chrétiens chinois est victime de persécution, rappelle l’association. « Refusant de rejoindre une Eglise officielle contrôlée par l’Etat, sans cesse exposée à des pressions et à des compromis blessant leur conscience, ils ont formé l’Eglise dite « clandestine » ou « domestique » et se rassemblent où ils peuvent, dans la crainte permanente des représailles », explique-t-elle.