La reprise d’un conflit dans le nord-est de la Birmanie a poussé des milliers de personnes à fuir vers la Chine. Une bombe a explosé dans cette zone du côté chinois de la frontière et tué une personne, alors que la Chine a appelé son voisin et allié à gérer « correctement » le conflit
Une personne a été tuée par une bombe en Chine dans la zone frontalière avec la Birmanie, où se trouvent des milliers de réfugiés qui ont fui des combats entre l’armée birmane et des groupes rebelles, a rapporté samedi le China Daily. L’explosion a fait également plusieurs blessés vendredi dans cette zone reculée montagneuse de la province du Yunnan (sud de la Chine), selon le quotidien officiel en anglais, qui cite un membre chinois de la Croix Rouge. La bombe a été lancée depuis la Birmanie, selon le journal, qui ne donne pas d’autres détails. Des responsables locaux du gouvernement et de la Croix Rouge n’étaient pas joignables samedi.
Une réceptionniste d’un hôtel de la petite ville chinoise de Nansan, dans la zone frontalière, a expliqué à l’AFP que l’établissement était rempli de « personnel du gouvernement, de sécurité et médical », refusant cependant de donner plus de détails sur la situation.
Les combats entre les militaires birmans et les groupes rebelles dans le nord-est de la Birmanie ont provoqué l’afflux d’au moins 30.000 réfugiés en Chine, a annoncé vendredi le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Le même jour, la Chine a adressé, ce qu’elle fait rarement, un conseil à son allié birman en l’appelant à gérer « correctement » le conflit ethnique. Des heurts ont éclaté jeudi dans l’Etat Shan entre le groupe rebelle des Kokang et l’armée gouvernementale, mettant fin à un cessez-le-feu vieux de 20 ans.
Selon l’organisation américaine Campaign for Burma (USCB), au moins un policier birman a été tué dans les combats, tandis que plus de 10.000 personnes ont trouvé refuge à Nansan.
L’exode de la population a débuté quand la junte a commencé à déployer début août des troupes dans cette région où les ethnies chinoises sont fortement présentes. La Chine est l’un des rares soutiens à la junte birmane, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies, où Pékin dispose d’un droit de veto. Leur frontière commune s’étend sur 2.200 km.