Lait cancérigène, huile de caniveau recyclée, melons d’eau qui explosent, viande au clenbutérol, riz au cadmium, raviolis aux pesticides, porc aux anabolisants, chou au formol … La liste est si longue qu’on en oublie ! En 2011, les autorités chinoises ont dénombré 62 000 cas de production ou de vente d’aliments insalubres. Peut-on encore manger sans risque en Chine ? Pas sûr …

Il existe une blague très populaire sur l’Internet chinois : grâce aux scandales de sécurité alimentaire, les Chinois ont fait d’énormes progrès en chimie ! Avec le riz toxique, ils ont appris sur la paraffine. Avec la viande de porc améliorée sur le clenbutérol et ainsi de suite …
Pourtant, le sujet est loin de faire rire la population : c’est aujourd’hui la principale cause de colère publique !
Selon un sondage rapporté par le quotidien China Daily, la sécurité des produits et des aliments est aujourd’hui le premier souci des consommateurs chinois, devant même le paiement des frais médicaux et l’éducation des enfants !
Il faut dire que 15% des consommateurs en Chine seraient victimes chaque année d’intoxications alimentaires.
Une menace pour la stabilité sociale
Le Premier ministre Wen Jiabao lui-même a reconnu que ces scandales alimentaires étaient le symptôme d’un « déclin moral » et d’une « perte d’intégrité ».
En effet, c’est la course au profit rapide qui prime aujourd’hui en Chine. Et la répression de plus en plus sévère de ces fraudes ne semble pas dissuasive.
Pourtant, depuis 2010, la Chine promet une stricte application de la peine de mort pour les coupables des plus graves infractions à la sécurité alimentaire. Ainsi, le principal suspect du scandale du porc contaminé au clenbutérol a écopé de la peine capitale, avec sursis.
Une loi sur la sécurité alimentaire a également été promulguée en 2009, prévoyant des amendes allant jusqu’à dix fois la valeur des produits incriminés et la perte de licence pour les cas sérieux.
Le conseil d’Etat a également mis sur pied un « comité de sécurité alimentaire » mais rien n’y fait : selon l’agence de presse officielle Chine Nouvelle, la Chine a condamné 255 personnes pour 173 crimes d’insalubrité alimentaire au cours des 10 premiers mois de 2011.
En 2008, la contamination à la mélamine du lait en poudre a tué au moins 6 enfants et fait 300 000 malades en Chine.
Ou manger sans s’empoisonner alors?
Difficile à dire … Une chose est sûre : mieux vaut-il se nourrir si possible dans les grandes villes que dans les campagnes. Et préférer les grandes enseignes aux gargotes des rues. Ces boui-boui achètent très souvent des produits de mauvaise qualité pour augmenter leurs marges.
Pas la peine de céder à la panique non plus : on peut manger des années en Chine sans forcément écoper d’un cancer !
Mais si cela vous rassure cependant lors de votre voyage dans l’Empire du milieu, faites comme les Chinois qui séjournent en Europe : remplissez votre valise de nouilles instantanées ou de légumes bien de chez nous.
Cela marche évidemment si vous venez pour une courte période, sinon, cela risque de faire un peu lourd dans les valises !
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Je ne sais pas si ça traumatise vraiment la Chine, mais les expats et médias étrangers par contre ne s’en remettent pas…
Il reste toutefois moins dangereux de manger que de jeuner.
;-))
62 001 cas. J’ai mangé un biscuit faisandé en 2011 et je ne l’ai pas signalé.
Pour répondre à Menfin, difficile d’éviter cette problématique actuellement en Chine. et d’ailleurs probablement beaucoup plus dans le pays que dans les quelques médias internationaux qui en parlent. Que ce soit sur les chaînes publiques de CCTV ou au « café baozi » du coin, c’est un sujet récurrent, que l’on relate avec surtout un grand fatalisme et une certaine résignation: avec les changements actuels dans la société chinoise, l’appât du gain, et compte tenu de la taille du pays (je ne fais que répéter les arguments de comptoir les plus fréquents) « on ne peut rien faire ». Dans le fond, de dire « il est toujours moins dangereux de manger que de jeûner » n’est pas si éloigné de l’attitude que l’on trouve le plus souvent dans la population.
François Hollande a une petite idée sur l’origine de tous ces scandales : /francois-hollande-les-chinois-trichen…
Le probleme est surtout que les controles sont insuffisants, et que pas mal de controleurs peuvent se faire corrompre.
Peut-on être septique ?
Pour le moment, je dirais que manger en Chine dans les petites échoppes avec beaucoup de clients locaux offre une sécurité quasi absolue.
Le contrôle sanitaire est quasi nul. Mais si le gars rend malade un de ses clients réguliers, il ne gagnera plus sa vie. Alors…
septique / sceptique…
tu as raison sur l’interet de manger dans les restaus trés fréquentés…
de toute façon en Chine ils adaptent l’effectif du personnel à la fréquentation, donc monde ou pas monde ça va toujours aussi vite, d’autant que les Chinois ne s’attardent pas à table pour leurs repas quotidiens.
Le débit d’un restaurant est effectivement une quasi certitude de sécurité, (et la possibilité de manger pour quelques dizaines de yuans)
En France on cherche le restau qui ne soit pas une usine, en Chine il vaut mieux chercher l’usine
2 choses :
– un produit de mauvaise qualite ou cancerigene, n`aura pas forcement un effet immediat (colique par exemple) sur la personne;
– pourquoi y a t-il une frequentation elevee d`un restaurant ? C`est souvent parce que c`est bon, pas parce que tel ou tel controle sanitaire est respecte.
Ce n’est jamais à cause d’un contrôle sanitaire respecté qu’un restau en Chine a des clients. Sans doute jamais.
Mais, Manubj, il faut bien comprendre que la démarche qui consiste à assurer la sécurité alimentaire par des contrôles sanitaires est un des facteurs clef qui a amené le drame du lait à la mélamine !
Si le boui-boui très fréquenté est sûr, c’est simplement parce que la clientèle locale est bavarde et que le tenancier n’a pas les moyens de déménager s’il ne vend plus. Pour gagner de l’argent, il n’a pas meilleure solution que de satisfaire sa clientèle.
Si je puis me permettre… Je reviens sur la légende de l’huile de caniveau recyclée qui n’est fondée que sur une photo d’internaute qui n’a sans doute rien compris à ce qu’il voyait !
Par contre, le scandale du beurre à l’huile de vidange et la vache folle, c’était en Europe…
donc le digouyou, legende urbaine ?
Tu es en train de dire Jean que plus de controles amene moins de securite alimentaire ?
Je ne sais pas ce que désigne « digouyou », je me souviens par contre de cet épisode fumeux sur l’huile recyclée, qui est un fait, et sur cette image ridiculement commentée comme montrant un recyclage à base de graisse flottant à la surface de caniveaux. Comme si je photographiais une motocrotte à Paris et disait que c’est pour alimenter les clients du Ritz.
L’huile recyclée, oui, ça c’est une fait. L’huile de caniveau, pour le moment, je n’ai rien vu de crédible à ce sujet.
Maintenant, si tu as des éléments crédibles là-dessus, je ne demande qu’à mettre à jour ma banque de donnée personnelle sur ce qu’il faut croire ou non dans le fatras des racontars.
Je rappelle que la mélamine dans le lait é été incorporée pour que le lait satisfasse des normes et des tests sur la teneur en protéines.
Je n’invente rien, c’est ce qui nous a été expliqué à l’époque.
Sans ces normes et contrôles, le lait tout simplement aurait été livré trop léger. Insuffisamment nourrissant, mais pas cancérigène.
La logique norme/contrôles a ses perversions. et ne remplacent pas une culture.
J’apporte quelques précisions pour une réponse plus générale.
Encore que pour être vraiment complet, il faudrait sans doute un bouquin.
Plus de contrôle amène-t-il moins de sécurité alimentaire ? A priori non.
Mais les filières les plus contrôlées ne sont pas les plus sûres.
Exemple :
Comparons deux filières alimentaires, faisons court et simple et parlons de ce que tout le monde connait : la réalisation de plats cuisinés en partant d’ingrédients supposés identiques. Une de ces filières est parmi les plus normalisés et contrôlées au monde. Imaginons un MaKFCDo pour ne pas faire de pub. Et de l’autre cote une filière sans aucun contrôle : votre mère dans la cuisine. Où placerez-vous votre confiance ?
Mais je vais plus loin : la démarche qui consiste à prétendre à assurer la sécurité alimentaire par des contrôles a amené et amènera les pires crises sanitaires.
Pourquoi et comment ?
Quand on normalise une filière et qu’on et en place une batterie de contrôle, dans un premier temps, la sécurité augmente car on travaille dans l’état des connaissances actuelles héritées de la crise précédente ou des problèmes connus. On ne tient par contre pas compte du célèbre facteur humain qui joue et on l’oublie facilement ou volontairement un rôle positif essentiel dans toute chaine de sécurité (hé oui, on a l’habitude de pointer du doigt l’erreur humaine, mais c’est oublier ce qui se passe en dehors de ces erreurs, c’est à dire presque toujours).
Ainsi, dans la filière en question, on a un héritage de l’expérience et de la conscience des opérateurs. Les hommes n’étant pas des machines, ce qu’ils réalisent malgré les efforts des rationnalisateurs est infiniment plus complexe et performant que tout ce qu’on pourra écrire.
Mais dans une filière grand public, la contrainte économique est si forte que chaque centime compte et que des efforts constants sont développés pour gratter par ci par là. Les hommes qui se comportent en garde-fous pour éviter d’aller trop loin et n’importe où deviennent moins performants que ceux qui innovent et « prennent des risques », ils sont donc naturellement écartés ou contaminés.
On a créé avec les normes et contrôles des règles du jeu clair. Tout ce qui respecte ces règles doit être fait pour gagner. Et là, l’imagination est sans limite.
Regardez comment s’est défendu le patron de PIP devant la justice. Il estime n’avoir fait que son devoir. Ne croyez pas que c’est un monstre ou une exception. C’est ce qu’il faut être pour survivre dans le contexte où il travaillait, tout simplement. Avec en plus la règle subsidiaire : ne vous faites pas prendre.
Je ne fabule pas. J’ai contribué à chercher à établir des règles, à les faire respecter et à mettre en place des systèmes de contrôle. L’échec est inhérent à la méthode.
Pour assurer la sécurité, il faut éduquer la filière non pas à des objectifs en terme de respect de cahier des charges vérifiables et contrôlables parfaitement défini, mais la faire adhérer à un but. Mais c’est plus cher.
L’exemple du lait est d’autant plus frappant qu’on a artificiellement créé de façon accélérée une filière qui n’était culturellement pas implantée. Quand on parlait du cas chinois à des fermiers de chez nous, leur réaction était : « couper du lait, ça s’est ben toujours plus où moins fait, mais pas de là à mettre des saloperies dedans ! ».
Ca veut bien dire ce que ça veut dire. On est tous d’accord pour tricher. Mais on a la conscience de ce qu’on fait ou on ne l’a pas.
Si vous implantez une filière en croyant bêtement qu’il suffit d’appliquer les normes et de contrôler pour garantir un bon résultat, on va de crise en crise. C’est inéluctable.
Bien entendu, virer les contrôles ne ferait qu’aggraver la situation ! Ce qu’il faut, c’est développer une culture d’auto-contrôle s’appuyant sur la conscience de ses responsabilités. Dans un environnement industriel, c’est une vraie difficulté.
En effet, on dénie à l’opérateur d’être responsable de quoi que ce soit car on veut pouvoir le remplacer ou réduire ses effectifs et les coûts qui lui sont liés (opérateur au sens large, ici, même un acheteur, un commercial ou n’importe quel tenant de la filière est un opérateur).
A l’échelle d’un boui-boui, ça se fait naturellement, et ça produit des échoppes bien fournies en clients réguliers et nombreux que l’on reconnais facilement…
digouyou = huile de caniveau au sens litteral du terme, mais veut dire huile recyclee.
Moi j`ai l`estomac fragile, quand je mange dans certains boui-boui, la colique, mais l`estomac de certains amis chinois ne bronche pas.
Tu as raison, quand tu parles de conscience
L’huile de caniveau serait issue de la presse du même nom ?
Marrant, ça.
Et les certifications ou autres labels sensés garantir une origine saine comme le Bio, ne sont pas réellement fiables non plus, comme cet article l’explique http://chinessima.blogspot.fr/2011/04/la-production-bio-en-question.html
Tu pousses trop dans le Pro-Chine …
Ces petits tracteurs et petites camionnettes couverts d’huiles qui passent dans les rues entre 01 et 06 du matin et chargés de bidons putrides remplis d’huiles, versent tous leurs liquides dans une citerne aux abords des villes … la citerne part en campagne et tu connais la suite ! ! ! !
Il y a encore dans les campagnes des exploitation en agricultures qui utilisent la merde humaine comme engrais !
Je l’ai vu de mes yeux.
La presse Chinois fait état en ce moment de pilules vendues contenant de la chaire humaine en poudre, et ce n’est PAS un canulars mon cher !
Rien NE sert de courir, il faut partir à point …
ALC! Stop messing around with my sig.!
Là tu as complètement faux sur la mélamine.
Je n’en dirais pas plus pour des raisons légales …
Rien NE sert de courir, il faut partir à point …
ALC! Stop messing around with my sig.!
La merde humaine lol. J’ai vu en France aussi des entrepots de fumier de cochon ou autre bestiole pret a faire pousser nos champs de ble. Vous savez, ca pue vachement quand on passe a cote en voiture de sorte qu’on croit que le passager a lache une caisse.
Sinon, il est reconnu que la merde est tres fertilisante.
Il faudrait plus de controles en Chine, Je suis en effet assez surpris par l’absence quasi totale de controle presque dans tous les domaines en Chine.
Oui aussi le fameux biofidus-actif des nourrissons qui dégoûtait les Américains.
Rien NE sert de courir, il faut partir à point …
ALC! Stop messing around with my sig.!
En fait j’ai eu une discussion intéressante avec ma compagne Chinoise qui m’expliquait l’année dernière que le gouvernement était très embarrassé …
Oui, embarrassé, parce que dans des rapports de la session annuelle du CCCP de 2011, il était précisé qu’il fallait :
« FORMER DES CONTRÔLEURS POUR CONTRÔLER LES CONTRÔLEURS ! ! ! ! »
Rien NE sert de courir, il faut partir à point …
ALC! Stop messing around with my sig.!
Cette discussion houleuse, puisque très embarrassante, c’est terminée par une objection :
Celle que les contrôleurs chargés de contrôler les contrôleurs eu été trop jeunes et qu’ils (incidemment) en deviendrait aussi vites corrompus …
Des frais donc non justifiés et un embarra supplémentaire évité.
La décisions de laisser la presse et l’opinion publique d’en faire les dénonciations a été adopté.
Rien NE sert de courir, il faut partir à point …
ALC! Stop messing around with my sig.!