Bo Xilai, l’ancien chef du PCC de Chongqing, remplacé suite à l’affaire Wang Lijun, a officiellement été suspendu du Politburo, rapporte l’agence d’Etat Xinhua ce mardi.
Cet organe du Parti Communiste composé de 25 membres est considéré comme le centre décisionnel du pays. Bo, qui avait construit ces dernières années une grande popularité en Chine sur les thème de la lutte contre le crime organisé et le retour aux valeurs maoïstes avait longtemps été pressenti pour une place au sein du Comité Permanent de ce même Politburo, composé des 8 membres les plus influents du Parti.
Bo est aussi suspendu de son siège au Comité Central du Parti, qui compte 300 membres, et est sous le coup d’une enquête disciplinaire pour « violations grave » des règles du PCC, a rapporté la CCTV.
Feuilleton politique et judiciaire
Dans une autre dépêche elle aussi publiée dans la soirée ce mardi, la même agence officielle donne des éléments de réponse sur les raisons de la chute de Bo Xilai. Sa femme Bogu Kailai et son fils Zhang Xiaojun seraient sous le coup d’une enquête de la police chinoise pour le meurtre d’un citoyen britannique fin 2011. Neil Heywood, qui fut un temps proche de la famille de Bo, a été retrouvé mort à Chongqing le 15 novembre dernier.
La police chinoise a « réouvert » l’enquête sur cet homicide, et « suspecte fortement » Bogu Kailai et Zhang Xiaojun, qui auraient eu une dispute avec M. Heywood sur des questions financières. Ils auraient été « transférés aux autorités judiciaires pour homicide volontaire », rapporte Xinhua.
La dépêche cite aussi le nom de Wang Lijun, ancien bras de Bo Xilai qui avait fuit Chongqing pour se réfugier au consulat américain, où il aurait demandé l’asile, avant d’en sortir 24h plus tard. Le « super-flic » chinois avait donc des informations compromettante sur l’implication de la famille de son supérieur, et l’agence officielle confirme qu’il a lui même apporté des éléments à l’enquête sur la mort de M. Heywood.
Agitation du net
Depuis plusieurs semaines, le net fourmille de rumeurs à propos de Wang Lijun et de Bo Xilai. Le pouvoir chinois est connu pour son opacité et ce feuilleton politique pimenté offre une rare occasion aux internautes de se rendre compte des jeux de pouvoir qui déchirent le PCC à quelques mois d’un renouvellement majeur de la tête de l’Etat.
Inquiété par cette agitation, le gouvernement a imposé interdiction des commentaires sur les réseaux sociaux, où s’échangeait des rumeurs de coup d’Etat. De nombreux témoignages rapporte que Weibo, le Twitter chinois a été particulièrement censuré aujourd’hui.
Avec ces annonces, Pékin veut mettre un terme aux discussions du web qui se font souvent satyriques voire subversives. « La Chine est un état de droit socialiste, le caractère sacrée et l’autorité de la loi ne doivent pas être piétinés.« , lit-on à la fin de la dépêche « N’importe quel contrevenant à la loi sera traité d’après la loi, et il n’y aura aucune tolérance quel que soit la personne« .
A Lire pour comprendre :
Bo Xilai, la chute d’une étoile rouge
L’affaire Wang Lijun, quand les luttes politiques s’exposent sur le net chinois
Cyber-répression sans précedent contre les « rumeurs »
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