Voies d’accès fermées, policiers armés, recherches internet censurées, le gouvernement chinois prend le mouvement de protestation de Wukan au sérieux.
Sur Weibo, une recherche sur le village de Wukan, dans le Guangdong, ne donne plus aucun résultat.
Selon les utilisateurs de la plateforme de micro-blogs, à la place des résultats, un message explicite s’affiche : « Suivant la règlementation en vigueur, les résultats de la recherche « Wukan » ne peuvent être affichés ».
Surprenant ? Pas vraiment, le village est devenu ces derniers jours le symbole de la lutte contre l’expropriation des terres. Les habitants avaient déjà manifesté par centaines en septembre et octobre dernier contre l’accaparement de leurs terres par le gouvernement local qui tire l’essentiel de son revenu de la vente de celles-ci à des promoteurs immobiliers.
Suite à la mort en détention dimanche dernier d’un des leaders de ce mouvement, les protestations ont pris un nouveau tournant.
Les habitants se réunissent quotidiennement sur la place du village arborant des banderoles et des photos de Xue Jinbo, l’activiste décédé devenu l’emblème de leur lutte. (Voir la vidéo)
Depuis lundi, Wukan est encerclé par les forces de police. Les habitants ne peuvent plus sortir de l’enceinte du village, et selon un habitant interrogé par téléphone par l’AFP, internet est coupé et les vivres commencent à manquer.
Pour le moment, les forces de l’ordre se contentent d’encercler le village car les autorités locales tentent toujours de négocier un accord avec les représentants des habitants. Jusqu’à présent, toute entente est refusée par les manifestants. « Nous voulons qu’ils admettent leur responsabilité dans le bain de sang provoqué par l’intervention de la police lors du mouvement de septembre, qu’ils reconnaissent notre plainte comme légale et légitime et qu’ils nous rendent nos terres que nous répartirons entre nous. » explique un représentant au Telegraph.
De son côté, Wu Zili, maire de la ville de Shanwei dont dépend Wukan, a déclaré aux journalistes hier que le problème serait résolu dans le respect de la loi, et que les demandes des villageois, si légitimes, seraient prises en considération. Cependant, des mesures seront prises à l’encontre de tous ceux qui ont incité au désordre et à la rébellion. Il a notamment accusé Lin Zulian et Yang Semao, deux représentants des habitants, de « propagation de fausses rumeurs », qui auraient empêché la résolution de cette crise par le « dialogue ».
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20 000 personnes en rebellion ouverte ! de mémoire, y’a jamais rien eu de telle en Chine communiste, non ?
… A force de passer juste au dessus de la barre …