Le prix Confucius de la Paix, équivalent chinois du prix Nobel a été décerné à… Vladimir Poutine. Pour cette deuxième année d’existence, le jury a voulu rendre hommage à la fermeté du premier ministre russe envers le terrorisme, notamment pour sa « main de fer » dans la guerre de Tchétchénie en 1999.
Un communiqué en anglais, émanant du comité organisateur du prix précise que « la main de fer et la dureté dont il a fait preuve dans cette guerre a beaucoup impressionné le peuple russe, et il est considéré comme étant capable d’apporter sécurité et stabilité à la Russie« . Le comité du prix Confucius de la Paix salue donc le « héros national » et « l’anti-terroriste numéro 1« .
Cette guerre, appelé « opération anti-terroriste » par le gouvernement de Moscou a causé la mort de 100 000 à 300 000 civils d’après les organisations non gouvernementales, et de 13 000 combattants armés d’après les sources russes.
Qiao Damo, poète et membre du comité, a de plus insisté sur les récentes actions en faveur de la paix du premier ministre russe, en citant notamment son opposition au bombardement de la Libye par l’OTAN cette année.
Fiasco du Nobel Chinois
Décérné pour la première fois l’année dernière, le prix avait été crée à la hâte en réponse au Prix Nobel de la paix attribué à Liu Xiaobo, un choix jugé « partial« , « de mauvais goût » et « émanant d’un petit pays qui n’a pas la légitimité de défendre la paix » par Pékin.
Comme le précise le Shanghaiist, le prix de cette année a été décerné par un groupe de professeurs de diverses universités (Péking, Tsinghua, Beijing Normal), après que le Ministère de la Culture ait dissous le comité d’organisation originel, qui ne disposait apparemment pas des autorisations nécessaires. Pékin avait à cette occasion annoncé qu’il n’y aurait pas de remise de prix en 2011.
L’annonce de la victoire de Vladimir Poutine a été faite depuis le Fragrant Hills Park, dimanche à Pékin, dans une certaine discrétion. Preuve que le comité organisateur n’est pas au clair avec les autorités, qui contrôlent largement les médias du pays, ce n’est que mardi que le site de China Newsweek a émis un communiqué en chinois, avant que la nouvelle ne se répande sur Twitter et dans la presse internationale.
Le premier ministre russe, ancien et futur président, a tenu la dragée haute à Angela Merkel, à l’ancien secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, au président sud-africain Jacob Zuma, à l’homme politique taïwanais Sung-Chu Wu, ou encore au fondateur de Microsoft Bill Gates.
Étaient aussi en lice Gyaincain Norbu, le Panchen-lama désigné par Pékin, et non reconnu par le reste du monde, et le chercheur en agronomie Yuan Luoping, connu pourêtre le père du « riz hybride » chinois.
Les organisateur du Prix Confucius ont déclaré à l’AFP que l’ambassade de Russie avait été informée du prix, mais les autorités russes n’ont pour le moment pas réagi. Une cérémonie de remise du trophée devrait être organisée le 9 décembre, la veille de la remise du Prix Nobel de la Paix.
Dépêche originellement publiée le 15/11/2011, et mis à jour le 16.11.2011 à 13h00
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Selon le jury, Poutine a été récompensé pour la guerre en Tchétchénie en 1999… Je propose, pour le prix 2012 : Charles Taylor, pour son action décisive au Sierra Léone, Slobodan Milosevic, à titre posthume, pour son oeuvre en faveur de la réconciliation entre les peuples et Omar al-Bashir, qui a trouvé un moyen efficace de lutter contre la famine au Darfour…
on se croirait parfois dans le film « Brazil » !
mamounette
@ Yunnan Imperial
La dernière supposition ne relève plus de la fiction.
Et en même temps, le prix Nobel de la paix à Obama, c’était une bonne blague aussi, avouons-le!
Les prix de la paix sont devenus des armes de guerre.