Bo Xilai, l’ancien chef du Parti de Chongqing aujourd’hui au centre d’un scandale sans précédent mêlant corruption et meurtre, aurait mis en place un vaste réseau d’écoute pour espionner d’autres cadres du Parti, rapporte le New York Times.
Le système aurait été découvert en août 2011, alors que le président Hu Jintao lui même effectuait un appel vers Chongqing avec un téléphone spécialement équipé pour repérer les mouchards. Une enquête officielle aurait alors été ouverte, mettant à jour d’autres cas d’écoutes de haut-officiels, et menant tous jusqu’au charismatique leader de la ville du centre du pays, qui était encore pressenti pour intégrer le comité permanent du Politburo.
Une douzaine de sources connectées avec les hautes sphères du très opaque PCC auraient confirmé ces faits au New York Times, validant ainsi les “rumeurs” persistantes qui ont circulée sur Weibo, malgré la censure gouvernementale.
Cette affaire aurait contribué à la chute de Bo Xilai, précipitée par le scandale Wang Lijun/Neil Heywood, prouvant à l’élite du PCC que le « Kennedy chinois » n’était pas digne de confiance.
« Dans toute la Chine, tout le monde améliore ses systèmes (de surveillance) dans le but de maintenir la stabilité« , confie un officiel du gouvernement central au quotidien américain. « Mais ce n’est pas tout le monde qui ose mettre sous surveillance les dirigeants centraux du Parti. »
Pourtant, certains experts interrogés par le New York Times estiment que ce niveau de déchirements et de manque de confiance est commun au sein du Parti. “Cette société a nourri la méfiance et la violence« , explique Roderick MacFarquhar, un historien spécialisé sur les luttes politiciennes au sein du Parti Communiste. “Les leaders savent qu’il faut surveiller ses arrières, parce qu’on ne sait jamais quand quelqu’un vous planter un couteau dans le dos”.
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