Le Quotidien du Peuple, organe de presse du Parti communiste chinois, sort son plus beau français et réagit aux critiques émises par Hillary Clinton contre les gouvernements censurant le web : plutôt que du « smart power », il considère que la Chine a reçu un coup du « gourdin des droits de l’Homme ».
Si l’on désire obtenir le double effet de contrôle des « positions dominantes morales » et de la pratique du « pragmatisme », on n’a qu’à chercher le prétexte de la soi-disant « liberté » qui est peut être un excellent choix pour en tirer profit.
Dans son discours prononcé jeudi 21 janvier à Washington, la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a définit les grandes lignes d’une stratégie cybernétique en insistant sur la « liberté sur internet » et elle a mentionné la Chine à quatre reprises en reprochant à la Chine sa politique de contrôle de l’internet et en déclarant que « la diplomatie américaine considérera la promotion des libertés et les visites sans restriction sur internet comme la tâche primordiale de sa politique ».
On peut dire que le cri lancé par la chef de la diplomatie américaine concernant la « liberté sur internet » fait preuve d’une grande originalité et se distingue par un esprit inventif : Je suis pour « la liberté sur internet » et s’il y a quelqu’un qui ose prétendre impudemment le contraire, il devra alors être un opposant à la liberté et en subir les conséquences !
Et cela traduit justement la diplomatie « Smart power » qu’elle préconise au moment où elle venait d’être désignée au poste de Secrétaire d’Etat. Faire la propagande de la « liberté sur internet » tout en occupant les positions dominantes morales est vraiment quelque chose de profitable, car cette manière d’agir ne suscite non seulement pas l’aversion qu’on ressent contre l’ingérence directe dans les affaires intérieures d’autres pays, elle peut au contraire placer ceux qui font l’objet de critique en position morale incommode et inconfortable, car il semble ainsi qu’ils ont tort alors qu’en réalité ils ont raison, ce qui permet de faire une pierre deux coups.
Toutefois, dans le cas où les positions dominantes morales se sont pas justifiées et manquent de soutien réel, il est possible que finalement elles posent les pieds dans le vide et s’écroulent. Citons l’exemple des attaques subies par Google, avant d’appeler la Chine à mener « une enquête minutieuse sur les intrusions informatiques », les Etats-Unis ne devront-ils pas auparavant enquêter sur les cyber-attaques lancées les hackers de leur propre pays : dernièrement, après avoir été attaqué, Baidu, le moteur de recherche numéro un du secteur en Chine a déposeé plainte devant un tribunal américain à New York contre la société Register.com Inc, qui héberge son nom de domaine.
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