L’ambassadeur de France en Chine a confirmé que les demandes de visas touristiques pour la France déposées à Pékin avaient chuté « des deux tiers » depuis le boycottage officieux de la destination France, en regrettant l’absence « de signal positif » de la part de la municipalité.
Evoquant un salon du tourisme tenu la semaine dernière à Pékin, Hervé Ladsous a déclaré à la presse chinoise: « Ce que je pourrais regretter, c’est que cela n’a pas été l’occasion pour les autorités de Pékin de lancer le signal positif, concret, pour confirmer (…) qu’il n’y avait pas de problème, que rien ne s’oppose à ce que chacun puisse se rendre dans notre pays ».
« Pour la première quinzaine d’avril 2008, nous avons délivré environ 1.150 visas touristiques par semaine. Pour les deux semaines qui viennent de s’écouler, nous sommes entre 300 et 400 par semaine. A la même période d’avril, mai et juin 2007, nous étions à environ 2.000 par semaine », a-t-il détaillé, selon la transcription de sa conférence de presse reçue mardi par l’AFP.
L’ambassadeur a souligné qu' »à Shanghai où les autorités n’ont donné aucune consigne », le rythme de délivrance des visas restait normal, ainsi qu’à Canton.
Fin mai, les tours opérateurs de Pékin avaient reçu pour consigne, non écrite, de retirer la France de leurs destinations touristiques.
Pour certains observateurs, il s’agirait d’une mesure de rétorsion après l’octroi de la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris au dalaï lama.
Les relations entre la France et la Chine s’étaient aussi tendues ces derniers mois sur fond de crise au Tibet.
Les autorités chinoises du tourisme, nationales ou municipales, ainsi que le ministre des Affaires étrangères chinois, Yang Jiechi, lors de sa récente visite à Paris, ont démenti ces « rumeurs de consigne », a indiqué M. Ladsous.
« Je prends acte des ces démentis, mais j’observe que la rumeur se poursuit et c’est la raison pour laquelle je souhaiterais que cela soit dit de manière très claire et très directe par l’administration chinoise: Non, il n’y a pas de boycott du tourisme en France », a-t-il insisté.