Des heurts ont opposé la police à des villageois dans le sud de la Chine, faisant une dizaine de blessés à la suite d’un conflit lié à des expropriations, selon la presse officielle de jeudi. Les violences ont opposé mardi plus de 100 policiers à une quarantaine d’habitants qui redoutaient des expropriations dans la province méridionale du Guangdong, selon le quotidien local Qingyuan Daily. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’armes anti-émeutes non létales face aux protestataires qui ont lancé des cocktails Molotov, selon le journal qui n’a pas précisé la nature des armes non létales.
Les troubles étaient liés à la décision des autorités locales du canton de Yangshan d’expulser 108 familles dans le cadre d’un « projet public ». Les habitants ont refusé en invoquant la faiblesse des indemnités proposées, affirme le Global Times.
Selon le journal, les violences ont éclaté alors que la police s’apprêtait à interpeller un homme, Huang, soupçonné de stocker du carburant pour fabriquer des engins incendiaires. « Huang et d’autres personnes soupçonnant la police de venir procéder à des démolitions et à des expulsions ont incité la foule à affronter la police », a rapporté le Qingyuan Daily.
Un policier et un villagois ont été blessés et deux véhicules de police ont également été détruits, selon cette source. Le Global Times avance un bilan d’au moins 10 villageois blessés. Les autorités de Yangshan et la police, contactées jeudi par l’AFP ont refusé de s’exprimer.
Selon les médias officiels et un responsable local, 5 manifestants ont été blessés par balles par la police la semaine dernière dans la province voisine du Guanxi après un différend foncier. Onze membres des forces de l’ordre ont également reçu des blessures.
Les conflits liés à la terre, qui appartient en Chine à l’Etat, provoquent d’innombrables mouvements de protestation, parfois violents. La Chine recense chaque année des dizaines de milliers « d’incidents de masse », la dénomination officielle pour les conflits sociaux, émeutes, manifestations souvent déclenchés par des affaires présumées de corruption, ou d’abus de la part de responsables locaux.