Le scénario d’une Chine volant au secours des économies européennes en rachetant en masses les dettes souveraines semble de plus en plus probable. Mais cela ne sera pas gratuit, et cette semaine, Pékin a posé ses conditions.

La Chine est décidément devenue un pilier incontournable de l’économie mondiale. Après avoir sermonné les Etats-Unis, dont elle est le premier créancier, sur leur gestion budgétaire, voici que Pékin s’apprête à endosser le costume de sauveur d’une Europe en crise.
C’est en tout cas une éventualité qui semble de plus en plus probable. Grâce à des réserves de changes considérable, la Chine pourrait se le permettre. Cette semaine, la rumeur d’un rachat de la dette italienne par l’Empire du milieu a déjà rassuré, au moins provisoirement, les marchés.
La question à d’ailleurs été discutée au « Forum économique mondial » de Dalian, dans le nord-ouest du pays.
Mais si la Chine se lance dans ce que certain appellent déjà un « plan Marshall » à la chinoise, cela ne se fera pas sans contrepartie, comme l’a fait savoir le Premier ministre Wen Jiabao.
Lever les restrictions commerciales
Tout comme l’Oncle Sam avait profité de ses généreux dons pour obtenir des avantages économiques, la Chine compte bien s’assurer un retour sur investissement.
A Dalian, M.Wen a clairement demandé que l’Europe reconnaisse à la Chine le statut d' »économie de marché« , ce qui lèverait certaines barrières fixées à ses exportations. Ce changement de statut est certes déjà prévu (pour 2016), mais la Chine voudrait accélérer le processus. « C’est ainsi que l’on se comporte entre amis », a estimé le Premier ministre.
Pour la Chine, il s’agit aussi de préserver ses débouchés dans une Europe qui représente un marché de 500 millions de consommateurs, comme l’explique Yin Zhentao, chercheur à l’Institut de Finance et de Banque de l’Académie des Sciences Sociales de Chine.
Pour lui, « il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier« , c’est pourquoi il est intéressant pour la Chine de ne pas détenir que de la dette américaine, dette dont la note a récemment été dégradée par les principales agences de notation.
Mais si l’aide chinoise peut contribuer à « redonner de la confiance » aux marchés, elle ne pourra pas sauver l’Europe à elle seule.
Pour Yin Zhentao, cela peut être l’occasion d’établir une relation de commerce « plus étroite » entre l’Europe et la Chine, dont cette dernière profitera pour exporter « plus de produits bon marché » (Voir la vidéo).
Il faudra donc voir comment l’Europe répondra à cette proposition. Accordera-t-elle à la Chine le statut d’économie de marché, alors que l’Etat joue encore un rôle tout à fait prépondérant dans l’économie de l’Empire du milieu?
Sur le long terme, il est à craindre que cela n’arrange pas les affaires européennes, d’autant que les investissements occidentaux en Chine sont toujours l’objet de nombreuses restrictions, qui étaient encore dénoncées la semaine dernière par la Chambre de commerce européenne en Chine.
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A ces jeux-la, de toutes facons, c`est le plus fort qui gagne, peu importe qu`il soit blanc, gris ou noir (reference au `chat`)
Il y en a un qui a dit récemment : « ce qu’on appelle les marchés, nous devrions les appeler les spéculateurs, et les spéculateurs, il ne faut pas leur redonner confiance, il faut les empêcher de nuire » ou un truc dans ce genre.