Hillary Clinton milite pour la liberté sur la toile mondiale mais Pékin n’est pas tout à fait du même avis. Et le fait savoir.

Le discours d’Hillary Clinton concernant la liberté d’expression sur internet est loin d’être passé inaperçu. Elle s’est exprimée mardi, devant l’université George Washington : « les Etats-Unis soutiennent les libertés d’expression, de réunion et d’association en ligne ».
Cela se réfère aux sites qui reflètent « la puissance des technologies de connexion en tant qu’accélérateurs du changement politique, social et économique ».

« Nous sommes à un moment critique. Les choix faits aujourd’hui détermineront à quoi ressemblera internet à l’avenir. Nous continuerons d’aider les gens qui se trouvent dans un environnement d’oppression sur internet » a-t-elle indiqué, en citant Cuba, la Birmanie, la Syrie, le Vietnam et bien sûr, la Chine.
On s’en doute, les messages concernant ce discours en Chine sont censurés : « nous sommes déçus que certains sites chinois aient décidé de retirer les discussions concernant le discours de Mme Clinton » explique l’ambassadeur Jon Huntsman au Wall Street Journal.
La Chine sort les griffes
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, s’est empressé de répondre. Il a tout d’abord précisé que les utilisateurs de l’internet en Chine avaient une grande liberté de parole « en vertu de la loi et des règlements » lors d’une conférence de presse.
Il a ensuite indiqué qu’il refusait que « les pays étrangers utilisent l’excuse de la censure de l’internet pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays ». Il a ajouté que le gouvernement chinois soutenait et encourageait le développement d’internet. Il garantit la liberté d’expression des citoyens, y compris sur la toile.
Le comble de l’ironie
L’ambassade des Etats-Unis à Pékin, a donc, en vertu de la liberté de parole promulguée en Chine, tenté d’ouvrir un forum de discussion suite au discours de Mme Clinton, sur son compte Sina. Il a aussitôt fait l’objet de la censure, en direct.
Alors qu’un propos venait d’être posté, un message en chinois est apparu expliquant que le post était sujet à révision, selon le porte-parole de l’ambassade, Richard Buangan. Le message a fini par apparaître quelques heures après.
Ce n’est pas la première fois que Sina, comme d’autres serveurs chinois, scanne les messages que les censeurs ne jugent pas politiquement corrects. Il arrive que des messages soient tout simplement effacés. Si le site persiste à envoyer des messages de ce genre, il peut être complètement fermé.
En Chine, aujourd’hui, vous ne pouvez pas avoir accès à des sites comme Twitter, Facebook ou encore Youtube qui sont, selon les critères chinois, des sites à caractère pornographique et subversif.
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Cet article est intéressant. Cependant, je tiens à préciser qu’une bonne partie des chinois disons entre 15 et 25 ans plus d’autres qui travaillent dans des domaines liés à l’informatique utilisent des proxys pour accéder à internet de façon libre!
Je vis en Chine depuis quelques années et la nouvelle génération est beaucoup plus ouvertes et sensibles sur ces questions de liberté d’internet et d’accès à l’information.
C’est toujours comme ça que cela se passe: quand la liberté d’expression individuelle attaque ou critique les pays qui ne veulent pas lêcher les bottes de l’Oncle Sam, l’Oncle crie aux dictateurs et suivie en choeur par ses valets, si les pays visés censurent. Mais quand la liberté d’expression s’attaque à eux, alors là, vous irez au Guatanamo. Tout le monde ne save pas qu’ils sont suivis à la loupe sur le toile. C’est pourquoi il y a beacoup de monde, j’étais surpris de ça, qui ne veulent pas transiter aux états par peur, au cas où ils peuvent par blague, dire des mots qui leur coûteront la liberté physique. Il y a liberté d’expression positive et liberté d’expression négative (dire du mal: comme perpétrer des méchants coups, sécurité d’état). La sensibilité de la sécurité d’état varie d’un pays à l’autre. Comme les insultes, il y a certains gros mots blessent plus certaines personnes dans un pays et moins pour d’autres.
Une bonne partie des chinois entre 15 et 25 ans, ça fait au final pas beaucoup en pourcentage de tous les internautes, et encore moins par rapport au total de la population.
Je remarque qu’en ce moment utiliser un VPN, ou même surfer sur Internet (gmail) est plus difficile.
« Tout le monde ne save « , du verbe SAVER on est d’accord, je saves, tu save pas, ils savettent!!! minou le parisien de la positive attitude de la chine qui n’y a jamais habite… je saves pas quoi dire d’autre sauf que t’as pas l’air de saver grand chose sur la ‘REALITE’ de ce pays mis a part tes déversions sur l’occident dont on s’en fout mais tu a du mal a le comprendre… si t’es si malheureux en France et que tu aime tant la chine, pourquoi tu fais pas comme nous et tu viens habiter ici pour de vrai??? vous saverez vous? hahaha….
Il est très bien, ce minou. Il a pseudo sur Facebook ?
C’est vrai tu as raison Manubj, cela reste une minorité mais c’est cette minorité qui sera peut-être demain dans les plus hautes sphères de l’état chinois.
Et cette nouvelle génération est l’espoir de la Chine. En premier, par l’éducation différente que cette génération donnera à leurs enfants.
Je suis quelqu’un d’engagé (je suis animateur socioculturel à la base) et je suis en Chine en grande partie car je contribue modestement à faire bouger les choses dans mes cours en abordant des sujets assez engagés (écologie, le système éducatif chinois, la liberté de la presse et d’internet, l’éducation sexuelle etc).
Non mais franchement : « la puissance des technologies de connexion en tant qu’accélérateurs du changement politique, social et économique ».
Si Internet était si puissant pour accélérer les changement, pourquoi on n’arriverait pas à en faire quoi que ce soit en France ? On a perdu le mode d’emploi ?
Ha, j’oubliais. Notre système est parfait, élastique et sans tache…
Pourtant, l’idée est séduisante. Tout le monde communiquant en temps réel… Une réactivité totale aux événements… Or, cet outil existe et fonctionne en Chine. Ce qui n’existe pas, c’est celui qui permet d’aligner les opinions sur une ligne autre que celle décidée par le gouvernement. La ligne gouvernementale étant rejetée (car le bon sens existe partout), il n’y a pratiquement pas d’opinion politique en Chine. Mais ça n’a aucune importance pour le jasmin. Les Tunisien n’ont pas eu besoin qu’on leur dise quoi penser. Ils savaient tous ce qu’ils vivaient. L’internet a été un simple outil pour réaliser le changement qu’ils attendaient. Pas pour construire une opinion.
Rien e s’oppose en Chine à utiliser QQ ou les sms pour le même usage. Si QQ et les SMS étaient bloqués sur une large zone plus d’une journée, ça suffirait peut-être à déclencher une révolution… Un peu comme si on avait une panne de courant en France pendant la coupe du monde…
Mais ce qui intéresse les USA, ce n’est apparemment pas que les Chinois puissent parler aux Chinois. Ni même que les Chinois parlent au monde, car ils parlent en Chinois, figurez-vous ! Non, non, ce n’est cette liberté là qui est importante… Ce qui compte, c’est que les Chinois utilisent les mêmes réseaux que les autres.
Bien entendu, on me dira que la seule revendication est de laisser aux Chinois le choix des réseaux qu’ils utilisent, et que ce serait équitable car rien n’empêche aux Américains (par exemple) d’aller sur les réseaux chinois. Oui mais, quelle part de ses efforts d’éducation l’occident accorde-t-il à l’apprentissage de la langue chinoise et quelle part la Chine accorde-t-elle à la langue internationale ???
Les occidentaux, n’entendront jamais ce que les Chinois ont à dire sans passer par des filtres, interprètes, sélectionneurs et analystes. Hé bien la réciproque est aussi vraie.
il est top minou, je l’adore…