A Zhili, ville du Zhejiang, plus de 600 personnes ont violemment protesté contre une surcharge de taxes locales, avant d’être dispersées par la police.

A en croire Huzhou Online, portail d’information local contrôlé par les autorités, tout aurait commencé par une dispute entre le propriétaire d’une petite entreprise, originaire de la province voisine d’Anhui, et des agents du gouvernement local. Le premier refusait de payer les taxes exigées par les seconds.
A la suite de cette altercation, le propriétaire et d’autres entrepreneurs migrants ainsi que leurs employés auraient bloqué la route, attaqué divers véhicules et bâtiments et marché sur les bureaux du gouvernement local, entraînant avec eux une foule de plus en plus nombreuse au cri de ralliement « Peuple d’Anhui, ensemble ! ».
Aucune explication n’est donnée par Huzhou Online quant au refus de l’entrepreneur de payer ses taxes. Mais un docteur de la ville, surnommé Zhao, aurait entendu parler de pratiques discriminantes du gouvernement local. Il imposerait des taxes toujours plus importantes aux entrepreneurs migrants, sans en exiger autant des propriétaires locaux, explique-t-il à Associated Press.
D’après le Zhejiang Online, plusieurs agents de police ont été sérieusement blessés. Par ailleurs, 10 manifestants seraient actuellement à l’hôpital après avoir été renversés par une voiture.
Des vidéos d’amateurs ont été mises en ligne, mais les autorités ont rapidement réagi afin de maîtriser les informations circulant sur le net. Sur la plateforme Sina Weibo, la seule information non-censurée est celle de la police locale présentant la situation comme « stabilisée ».
Les évènements de Zhili peuvent être interprétés comme la dernière manifestation en date d’un mécontentement latent dû à l’augmentation du coût de la vie. Les émeutiers du Zhejiang ne forment qu’une toute petite partie de ces entrepreneurs chinois dont la marge de profit ne permet plus de faire face à l’inflation et à des taxes toujours plus pesantes.
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que l’inégalité de traitement entre locaux et travailleurs migrants provoque une réaction violente.
En juin dernier, la province du Guangdong a ainsi été le théâtre de violentes émeutes impliquant plusieurs centaines de migrants demandant justice pour l’un d’entre eux attaqué au couteau après une dispute avec son employeur à propos de salaires impayés.
Une semaine plus tard, l’altercation entre un couple de vendeurs de rue originaires du Sichuan et des policiers municipaux déclenchait une série d’émeutes parmi les plus importantes en Chine ces dernières années.
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– « Ce n’est qu’un début, continuons le combat !! »
Alors qu’en fait c’était qu’un combat, fallait continuer le début…