Anne Marie Descôte, nouvelle directrice de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’étranger s’est arrêtée 36h à Hong Kong et a répondu à nos questions.

Quel est l’objet de votre venue à Hong Kong ?
Je suis venue à Hong Kong pour visiter l’établissement, rencontrer les représentants du gouvernement de Hong Kong, ceux des enseignants et des parents d’élèves. J’ai tenu également à visiter avec les membres du Comité Exécutif, le projet immobilier du site de Chai Wan qui ouvrira ses portes en septembre 2010.
Quelle est la spécificité du réseau asiatique au sein de l’A.E.F.E. ?
C’est un réseau particulièrement dynamique, qui connaît une croissance de 11% en Chine. J’ai pu le constater à Shanghai et à Hong Kong : nous avons des établissements qui sont dans un état d’esprit très conquérant, ils ont bien compris que l’enseignement français aujourd’hui est un produit que nous vendons sur un marché extrêmement concurrentiel. Je crois que nous avons un produit compétitif et notre souhait est de préserver sa compétitivité en améliorant constamment la qualité de l’offre pédagogique. Sur les 20 établissements de la zone, 17 possèdent des filières bilingues, un point très fort particulièrement à Hong Kong. Nous avons décidé de soutenir le mouvement de ces classes mais aussi d’accompagner la demande de l’enseignement du Mandarin. Ainsi, à la rentrée 2009, nous allons mettre un expatrié spécialiste de mandarin à la disposition du l’établissement de Hong Kong.
Comment se porte le réseau A.E.F.E. ?
Avec 4% de croissance globale, c’est un réseau en expansion permanente qui compte 77 établissements en gestion directe et 166 établissements conventionnés. À travers le monde, le réseau compte environ 175000 élèves, 10000 enseignants dont 6000 titulaires.
Comment faites – vous face financièrement à la croissance de cette communauté française à l’étranger ?
La nouveauté dans l’accompagnement financier du réseau, c’est la réforme voulue par le Président de la République visant à aider directement les familles, à travers la prise – en – charge complète (que l’on appelle aussi gratuité) des frais de scolarité pour les élèves de terminale et de première actuellement. En 2009, nous préparons la mise en place de la gratuité pour les classes de seconde, dès la fin du mois pour les écoles de l’hémisphère sud, en septembre pour celles de l’hémisphère nord.
Qu’en est –il de la poursuite de ce programme ?
Lors du dernier débat budgétaire, les parlementaires ont craint que la poursuite de la mise en place de cette gratuité ait un impact budgétaire trop lourd sur les finances de l’Etat et par conséquent sur les finances de l’A.E.F.E. On peut en effet imaginer que plus on donne pour le système de l’aide aux familles, moins on donnera aux établissements. Le Parlement a donc voté un moratoire à l’issue de la classe de seconde afin de pouvoir examiner exactement les avantages, les inconvénients du système.
Concrètement cela veut dire une pause après 2009 ! Qu’en sera – t – il de la gratuité de la 3ème en 2010 ?
A mon avis ça ne se fera pas si j’interprète bien le vote qui est intervenu au parlement. Notre souhait est cependant de continuer en parallèle d’améliorer le système de bourses scolaires existant qui bénéficie en priorité aux autres familles et je pense que ce sera sûrement nécessaire compte tenu des effets de la crise que nous commençons à ressentir avec des familles qui connaissent un brusque revers de situation.
Après six mois à la direction de l’A.E.F.E. quels sont vos objectifs ?
Dans les prochains mois, nous allons élaborer le nouveau plan stratégique de l’Agence qui sera l’occasion de faire un certain nombre de réformes et donner de l’attractivité au réseau : conserver son dynamisme, avoir plus de flexibilité dans la gestion tout en gardant la qualité. J’attends évidemment les orientations qui seront données par le Ministère des Affaires Etrangères à l’issue du débat qui s’est tenu sur l’avenir de l’enseignement français à l’étranger. Elles constitueront la base de mon plan d’orientation stratégique qui sera ma feuille de route pour les trois prochaines années.
A plus court terme des actions nouvelles ?
Oui et une première action concrète avec le 1er Forum Mondial des Anciens élèves du réseau des établissement français à l’étranger(F.O.M.A.) le 28 mars prochain : l’idée, chère au sénateur André Ferrand, est d’inviter toutes les associations d’anciens élèves des lycées français à l’étranger, de susciter la création de celles qui n’existent pas, pour fédérer, créer des liens, faire en sorte que les anciens élèves se retrouvent et se connaissent. Le message est « vous avez été un jour élève dans un lycée français à l’étranger, faites vous connaître! Nous savons qu’il y a une demande et un besoin, c’est pourquoi, sans attendre les orientations du ministère, nous avons créé le F.O.M.A.. Nous souhaitons accueillir deux à trois représentants emblématiques par pays qui seront ensuite des relais pour faire connaître nos établissements dans leur pays. Ce sera un bel instrument de rayonnement de notre pays.
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