Google annonce qu’il ne filtrera plus les recherches pour ses partenaires à l’avenir et se positionne en chantre de la libre information devant le Congrès américain. Certains partenaires chinois l’ont déjà lâché.

De la collaboration avec Pékin, Google est passé à la résistance. Après avoir annoncé rediriger désormais les recherches sur Google.cn vers son site hongkongais, la firme de Mountain View annonce qu’elle ne filtrera plus les recherches de ses partenaires de « syndication » (dont elle reprend le contenu sur ses pages) en Chine à l’avenir. Google précise cependant qu’il respectera ses obligations dans l’application de contrats en cours, mais ne souhaite plus censurer ces recherches dans ses accords futurs.
Avant cette annonce, le portail internet Tom, appartenant au multi-milliardaire hongkongais Li Ka-Shing – également propriétaire des magasins Watson et Marionnaud -, avait déjà fait savoir qu’il ne travaillerait plus avec Google.
Une nouvelle page visant à tenir les internautes informés de la situation de ses sites en Chine indique que le moteur de recherche en .hk fonctionne. Google a pourtant reconnu que certains mots clés sont d’ores et déjà bloqués. Les inclure dans une recherche peut affecter les autres recherches pendant un petit moment. Depuis mardi, des mots comme « Falungong » sont ainsi bloqués sur Google.com.hk depuis la Chine continentale.
Alors qu’il a filtré les contenus conformément aux exigences de la censure chinoise pendant des années, Google s’est positionné depuis quelques jours en chantre des libertés.
Sans cesse attaqué dans la presse chinoise depuis son annonce en début de semaine, Google capitalise de l’autre côté du Pacifique sur son acte de défiance face aux censeurs de Pékin. Devant une commission du Congrés américain, Alan Davidson, son directeur des relations publiques, a appelé Washington à réfléchir à l’opportunité de distribuer de l’aide au développement aux pays qui censurent le web, ajoutant qu’un seul pays ou qu’une seule entreprise isolée ne pouvait pas venir à bout de la censure, selon le New York Times.
Google pourrait envisager de revenir en Chine si le gouvernement levait ses restrictions. Mais pour M. davidson, « la route sera longue », aucune des parties ne souhaitant céder. « Cela demandera beaucoup de travail de combattre la censure » a-t-il déclaré, selon le quotidien new-yorkais.

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