Chef d’entreprise et président de la section des Conseillers du Commerce Extérieur de Thaïlande,expatrié depuis 24 ans, Paul Dumont défendra les couleurs du Parti Radical de Jean Louis Borloo et de l’Alliance Centriste dans la 11ème circonscription lors des élections législatives en juin prochain.

Retrouvez l’actualité de la campagne législative dans la 11ème circonscription des Français de l’Etranger (Asie-Pacifique) et les entretiens avec les candidats – Marc Villard (PS), Thierry Mariani (UMP)… – sur Aujourd’hui la Chine.
ALC : Quel a été le déclencheur de votre candidature à ces élections législatives ?
Paul Dumont : En remontant assez loin jusqu’à la période de mes études à Sciences Po et au CFJ, les questions politiques m’ont toujours beaucoup intéressé. Ma vie personnelle m’ayant conduit en Asie je n’ai pas vraiment eu l’occasion de faire de la politique.
Depuis mon arrivée en Thaïlande je me suis impliqué dans la communauté française et cela fait maintenant quinze ans que je suis responsable, je devrais dire président mais il faut rester modeste, de l’association des Conseillers du Commerce Extérieur de la section Thaïlande ce qui m’amène à bien connaître les milieux économiques présents dans la région.
Vous n’étiez pas candidat lors des élections à l’AFE ?
Non, je n’ai pas été ni candidat ni élu, il n’y a pas de raison particulière, j’aurais pu le faire. Je n’ai jamais été adhérent d’un parti politique et d’ailleurs je me suis toujours refusé depuis que je suis en Thailande, d’adhérer aux associations des Français de l’étranger qu’il s’agisse de l’UFE considérée comme étant à droite ou de l’ADFE considérée comme étant à gauche.
J’ai toujours eu de bonnes relations avec les deux associations, mais recréer à l’étranger les divisions du débat politique français, m’a toujours paru artificiel. À l’étranger, on est d’abord et avant tout Français.
Cette fois- ci vous vous engagez…
Pour les élections législatives, c’est une autre affaire. Je me suis toujours intéressé à la politique. Dans les années 80 j’aimais beaucoup aller à l’Assemblée. Je passais du temps dans les tribunes, nous étions après 81, c’était intéressant d’aller à l’assemblée pour écouter les débats.
Pensiez-vous à cette époque passer un jour des tribunes à l’hémicycle ?
Je n’aurais pas dit non, ça m’intéressait. Cela pour dire aussi que je connais mieux le fonctionnement de l’Assemblée Nationale que certains de mes concurrents peuvent bien le dire ; en fait c’est une petite pique…
Contre qui ?
Thierry Mariani qui a dit dans vos colonnes que si ce n’était pas lui qui était élu ce serait quelqu’un d’inefficace… Je connais mieux le fonctionnement de l’Assemblée Nationale qu’il veut bien le penser…
Votre candidature n’est donc pas si spontanée ?
Petit à petit l’idée a mûri. Au départ c’est une démarche personnelle encouragée par quelques amis. Je me suis décidé il y a un an. J’ai commencé à réfléchir à mes thèmes de campagne et du fait de l’immensité de la 11ème circonscription j’ai compris que je ne pouvais pas me lancer en candidat indépendant.
J’ai pris contact de manière tout à fait candide avec Jean Louis Borloo, sa démarche consensuelle centriste m’intéressait et lui ai présenté mon projet. Il a accepté que je me présente et l’investiture m’a été accordée par les quatre formations qui font partie de l’Alliance. Je pense qu’ils ont vu en moi un vrai Français de l’étranger, crédible par ce que je suis et ce que j’ai fait et qui pouvait bien les représenter. Bien sûr j’ai joué le jeu, j’ai adhéré au Parti Radical et suis membre du bureau exécutif.
Avez-vous toujours eu cette fibre centriste ?
Ce n’est pas une fibre centriste, je suis venu à la politique en 74 avec Giscard d’Estaing et après les deux septennats de François Mitterrand, j’ai vu la montée du PS qui a été dans les années 80 un grand parti avec énormément de cadres extrêmement talentueux. Le PS d’aujourd’hui et celui de l’époque ce n’est plus tout à fait la même chose.
Pourquoi ?
Le PS a perdu de sa superbe à cause d’un certain nombre d’événements comme 2002 et 2005 avec le référendum européen. Je pense que le PS, et son premier secrétaire de l’époque, a pris une assez lourde responsabilité en organisant ce référendum interne qui a contribué à la victoire du non au référendum de 2005. Ce fut une mauvaise chose non seulement pour le PS mais aussi pour la France.
Pour revenir à des sujets qui préoccupent les électeurs de votre circonscription et notamment la « gratuité » de la scolarité, êtes-vous favorable à son maintien, à un aménagement ou à sa suppression comme certains de vos adversaires ?
On ne peut pas être contre l’idée de la gratuité qui avait du sens. Sa mise en application n’est pas une réussite totale. Il faudra regarder le coût, les estimations varient du simple au septuple. Qui peut dire aujourd’hui combien coûte la prise en charge gratuite ? Je pense que, comme pour toutes les choses, c’est le rôle des députés d’étudier les dossiers au fond sans à- priori idéologiques, voir ce qui a marché ou pas. La prise en charge gratuite et son étendue à toutes les classes reste un objectif intéressant mais évidemment en fonction des résultats de cette évaluation et des capacités budgétaires.
Dire comme le candidat du PS Marc Villard que je connais et qui est CCE comme moi, que la prise en charge gratuite est une mauvaise chose et qu’il faut tout mettre sur les bourses je n’en suis pas sûr mais à partir du moment où les choses sont faites en toute transparence et que l’on me montre que le système des bourses fonctionne mieux que le système de la prise en charge, je suis prêt à regarder les choses sans a -priori. Il faut peut- être garder un dispositif mixte.
Sur le thème de la fiscalité des Français de l’étranger, quelle est votre position ?
Je suis opposé aux taxes spécifiques qui ne toucheraient que les Français de l’étranger. Si je suis élu, je n’aurai pas une démarche corporatiste visant à ne défendre que les français de l’étranger. Quand on est élu député c’est pour défendre tous les Français. Il faut éviter les mesures fiscales discriminatoires, mais en même temps, les Français de l’étranger doivent comprendre qu’ils restent français et que s’ils ont des droits ils ont aussi des devoirs.
En disant cela, vous rejoignez malgré tout l’idée de créer comme le propose Jérôme Cahuzac un impôt spécifique aux Français de l’étranger…
Non plus. Mais on ne peut pas d’un côté demander davantage de bourses, davantage de prise en charge, de protection sociale, davantage de droits sans accepter d’avoir en face des devoirs. Il est évident que toutes ces aides de l’État, ces subventions doivent trouver une correspondance dans la colonne d’en face. Il faut regarder les choses, faire beaucoup de pédagogie, c’est ce qui nous manque souvent en France.
Si nous faisons un bon exercice pédagogique, les Français de l’étranger accepteront de contribuer de manière juste et équitable par rapport à ce qu’ils recevront. Il faut d’abord regarder les choses de manière équilibrée mais en évitant des mesures spécifiques.
La nouvelle loi Chinoise sur la sécurité sociale préoccupe beaucoup les Français de Chine. Qu’en pensez-vous ?
Je vais être honnête, c’est un dossier que je connais mal et je préfère ne pas me prononcer pour le moment.
Pourquoi avoir choisi ce slogan « À regarder la France de loin on la voit mieux » ? L’homme de communication que vous êtes aurait pu le proposer à un célèbre lunettier Français…
(Rires). Je n’y avais pas pensé, je n’ai jamais eu de clients dans ce secteur là !
J’ai pensé longtemps à cette idée que lorsque l’on regarde la France de loin et bien effectivement on la voit mieux, les bonnes choses comme les mauvaises. C’est ce que j’ai voulu exprimer.
Comment va se dérouler votre campagne électorale ?
Je n’ai pas la possibilité comme tel ou tel de mes concurrents de me déplacer dans tel ou tel pays de la circonscription. J’ai lancé une campagne par internet avec un site et une newsletter adressée à environ 50000 personnes de la circonscription. Cette lettre a suscité beaucoup plus de retombées que je ne l’espérais. Je vais continuer, faire également quelques déplacements à Hong Kong, Shanghai, Tokyo, Moscou, pour aller à la rencontre des électeurs.
Je sais que si je viens à Hong Kong ou à Shanghai et que j’organise une réunion dans un hôtel, au lycée Français ou au consulat, je vais rencontrer quelques dizaines, quelques centaines de personnes ce qui fait peu sur les 10000 Français inscrits. Ces rencontres sont importantes mais viennent en complément de la campagne par internet. Je me suis fais une règle de répondre personnellement à toutes les personnes qui m’écrivent. Je suis assez content de voir que ma campagne semble prendre.
Avant les législatives il y a l’élection présidentielle, qui allez – vous soutenir ?
Je pourrais me dérober à la question en répondant que la présidentielle et la législative sont deux choses différentes mais ce ne serait pas satisfaisant. Je me présente sur une candidature centriste, honnêtement la candidature de François Bayrou me semble la plus proche de mes idées et je ne vois pas quel autre candidat je pourrai soutenir pour le premier tour.
Souhaiteriez – vous en contre partie que François Bayrou et le Modem soutiennent votre candidature ?
J’y milite au sein de mon parti tout comme Rama Yade première Vice Présidente du Parti Radical et mon collègue candidat dans la 4ème circonscription du Bénélux Dominique Paillet, mais les choses ne sont pas tranchées. En même temps je ne vais pas faire une campagne active pour François Bayrou, je ne suis pas militant du Modem mais évidemment je souhaiterais avoir son soutien.
…
A Lire aussi :
Entretien avec Marc Villard, candidats PS pour les Français de l’étranger
Entretien avec Thierry Mariani, candidat UMP
…
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MAGNIFIQUE !
Enfin un article qui ressemble à article sur le site ALC,
enfin… un article… une interview…, à peine conciliante…, enfin une superbe opération de promotion…
excellent, en effet: ¨à regarder la France de loin on la voit mieux´´
PRICELESS !
papichina
Après l’interview de ce troisième candidat, la problématique est caricaturalement simple : les Français de l’étranger étant massivement de fibre UMP, la 11° circonscription de l’étranger privilégiera-t-elle la couleur politique ou la compétence ?
Question ouverte aux futurs représentants des communautés françaises à l’étranger
A quoi sert l’AFE ?
Reprise du site : « Les membres de l’Assemblée des Français de l’étranger veillent à … la défense des intérêts des Français expatriés … analysent les questions relatives à leurs droits, leur situation sociale ou encore leurs problèmes économiques ou leur fiscalité »
OK ! donc l’AFE s’occupe parfaitement des expatriés. Mais quant est-il des autres ? ceux qui sont vraiment dans le besoin ? ceux qui ont de vraies préoccupations loin des futilités des expatriés sur leurs tracas quotidiens? vous savez, les Français recrutés en statut local par des compatriotes « expatriés » au statut bien protégé ? ça ne vous dit rien ? Ceux dont on ne parle jamais tellement l’omerta est importante … Exemple le plus flagrant : les enseignants de FLE dans les Alliances et les Instituts …
Connaissez-vous le statut d’un enseignant vacataire travaillant dans un de ces établissements ?
C’est :
– Aucune prestation sociale prise en charge
– Aucune assurance chômage
– Aucune prise en charge du coût des transports
– Aucune cotisation retraite versée
– Aucune reconnaissance ni valorisation de leurs diplômes et de leurs expériences
– Aucune augmentation possible de salaire calculé et maintenu volontairement au prorata du nombre d’étudiants par classe (climat de concurrence détestable garanti dans l’équipe enseignante)
– Aucune possibilité de prise en charge de financement pour la formation continue
C’est aussi :
– Une évolution de carrière inexistante (postes de direction réservés aux parachutés du MAE et ceux de coordination attribués aux questionnables VI)
– Une politique de recrutement « obscure » où les enseignants professionnels (diplômés FLE et expérimentés) sont mis en concurrence avec les femmes de « … » (directeurs de grandes entreprises françaises), les étudiants des grandes écoles ou des enseignants de l’EN aux disciplines et compétences bien lointaines de celles de l’enseignement du FLE
– Une disparité des salaires allant du double au quadruple entre ceux nommés par le MAE et ceux recrutés en local
– Une obligation d’assurer des heures d’astreinte pédagogique non rémunérées
– Une indifférence totale de la plupart des acteurs (Service culturel des ambassades et autres)
Trouvez-vous tout cela normal ? Vous êtes-vous déjà penché(e) sur la question ?
Oui peut-être … mais de quelle façon ? la réponse donnée à M. Nizet sur la situation des enseignants FLE à Kyoto (http://www.assemblee-afe.fr/situation-morale-et-financiere-des.html) est tout simplement affligeante et dénote un mépris nauséabond pour toutes ces personnes « vacataires » qui font pourtant bien vivre l’intérêt culturel, touristique et économique de notre cher pays.
Alors réponse sur la question ?
Bien vu Santini,
Et il y aurait encore bien plus à dire sur ce sujet précis… mais on ne va pas tirer sur une ambulance.
papichina