Certaines technologies chinoises, implantées au cœur des divers réseaux qui composent Internet, donneraient au gouvernement chinois l’accès à toutes les données qui y transitent.

Une crainte de plus en plus répandue : un ancien analyste du Pentagone a récemment déclaré que la Chine, à travers les produits commercialisés par certaines entreprises du pays, avait accès à 80% des télécommunications mondiales.
Deux équipementiers chinois sont particulièrement visés : Huawei et ZTE, qui fabriquent notamment des « routeurs cœur de réseau » : des ordinateurs centraux chargés d’acheminer, de distribuer et de gérer le trafic d’Internet.
« Interdire le déploiement d’équipements chinois »
Le rapport sur la cyberdéfense du sénateur Jean-Marie Bockel, présenté ce jeudi, propose une solution radicale :
« Interdire sur le territoire national et européen le déploiement et l’utilisation d’équipements […] qui présentent un risque pour la sécurité nationale, en particulier les routeurs ou d’autres équipements informatiques d’origine chinoise. »
Bruxelles prépare justement une action en justice contre ZTE et Huawei, les accusant d’avoir bénéficié de subventions illégales de l’Etat chinois, leur permettant de proposer à leurs clients des prix plus bas que ses concurrents occidentaux, selon une information du Financial Times.
Pour Jean-Marie Bockel, « cette procédure ne serait toutefois pas étrangère à des préoccupations liées à la sécurité nationale » :
« Rien n’empêcherait un pays producteur de ce type d’équipements d’y placer un dispositif de surveillance, d’interception, voire un système permettant d’interrompre à tout moment l’ensemble des flux de communication. »
Ces équipements chinois, moins chers que leurs concurrents occidentaux, progressent très vite. Huawei est devenu en 2010 le deuxième fournisseur mondial d’équipements télécom.
La pression qui s’accroît
Les Etats-Unis ont déjà commencé à mettre la pression sur les deux entreprises, les pressant de fournir des détails sur la nature de leur relation avec le gouvernement chinois et en particulier avec l’Armée populaire de lilbération chinoise.
L’Australie, pour sa part, a interdit à Huawei de participer à un appel d’offre destiné à équiper l’opérateur national de télécom.
Pour Nicolas Caproni, consultant en sécurité informatique, l’inquiétude des autorités françaises est « légitime mais quelque peu biaisée » :
« En France ou en Europe, nous dépendons déjà de produits d’origine étrangères – généralement américains. Nous nous heurtons à un problème de souveraineté numérique et de dépendance technologique, même si Alcatel-Lucent, grand acteur du secteur, est franco-américain.
Le point essentiel n’est pas l’interdiction des routeurs chinois mais le développement d’une industrie informatique française et européenne pour assurer notre indépendance technologique. »
Le rapport du sénateur recommande ainsi de « lancer une coopération industrielle entre la France et l’Allemagne ou à l’échelle européenne afin de développer des “routeurs de cœur de réseaux” ou d’autres grands équipements informatiques européens, et de ne plus dépendre uniquement de produits américains ou asiatiques ».
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Ces voyous chinois oseraient tenter d’imiter ce que font les pays émergés !
Mais où va-t-on ? ! Il faut les empêcher !
Si on les laisse faire, vous verrez qu’un jour ils auront même des présidents élus au suffrage universel et leurs médias seront si bien éduqués qu’ils se contrôleront tout seuls !
Menfin a de l’humour c’est sympa.
En revanche l’article soulève une question sérieuse. Nos démocraties ne sont pas des anges, mais l’information sur les comportements douteux finissent par se savoir et la société civile finit souvent par imposer des corrections. Cela commence aussi à se faire en Chine mais avouons que la marge de progression est encore immense. L’espionnage est une pratique universelle néanmoins elle n’a pas le même but selon qu’on est un leader ou non. Les firmes occidentales résistent à la concurrence des pays émergents dans la mesure où elles sont capables d’innover d’où l’importance qu’il y a à les protéger
Intermezzo
Les services de renseignement chinois avaient pendant des années intercepté les communication de l’embassade de france a pekin, en installant des mouchards sur les télécrypteurs avant leur livraison… faut dire qu’on avait été super sympa de les faire livrer en containers non sécurisés …..
Je viens de rentrer de france, je me suis connecté a la livebox orange de maman, et la marque c’est ZTE ! ben alors ce serait vraiment pas de bol que TE une société d’état chinoise n’équipe pas ses modem avec tout l’attirail nécessaire pour les craquer a distance : c’est nous qu’on paye comme disait coluche ….. Faut-il qu’on soit con….
moi ce qui me fait le plus rigoler c’est le nouveau siège de la défense nationale a paris, qui devrait être construit en JV avec des sociétés chinoises. Super ils auront les plans avant même de commencer la construction, et ils pourront installer les mouchards directement dans la dalle au moment de la couler ! ca gagne du temps !
Est ce qu’on n’aurait pas mis quelques dispositifs aussi (notamment a retardement) dans les centrales construites par Areva en Chine?