Vous êtes arrivé en Chine avec la volonté de « rencontrer des locaux », d’apprendre de la différence, de vous « intégrer » à la société chinoise. Mais malgré tous vos efforts, ça ne passe pas : tous vos amis sont étrangers. Et vous n’êtes pas le seul.

On entend souvent dire des Chinois installés à l’étranger qu’ils sont très fermés et qu’ils restent en communauté. Pourtant, beaucoup des étrangers qui vivent en Chine n’agissent pas différemment, et restent la plupart du temps entre eux.
C’est ce qu’a remarqué le bloggeur Kai Pan, qui s’interroge là-dessus dans un post intitulé « les expatriés en Chine n’ont pas besoin de se faire des amis chinois« .
« Si vous êtes un expatrié en Chine, combien d’amis locaux avez-vous, honnêtement?, demande-t-il a ses lecteurs. Je ne parle pas de votre collègue, ou du voisin à qui vous dites peut-être bonjour de temps en temps. Et surtout, je ne parle pas de cette personne chinoise que vous gardez dans votre téléphone pour quand vous avez besoin de vous débrouiller avec les autorités ou avec les formalités de votre séjour ici. Je vous parle d’un vrai ami, quelqu’un que vous respectez vraiment et que vous considérez comme votre égal. (…) Si je vous dis que votre exotique sex-friend, maîtresse, petite amie ou femme ne compte pas, alors, cela fait combien? »
Et pour Antoine comme pour beaucoup d’autres, cela fait 0. « C’est vrai que ce n’est pas facile de se faire des amis chinois, confie ce Français installé à Pékin depuis bientôt deux ans. Il y a bien des personnes avec qui je suis sorti une ou deux fois, mais pour aller plus loin, créer une vraie relation, il y a tellement de petites différences dans les habitudes, les réflexes, que cela reste difficile, sans compter la barrière de la langue. Je ne retrouve pas les attaches que je peux avoir avec des personnes de ma culture« .
« Nous voulons avoir des amis chinois mais nous n’y avons pas accès »
Or le cas d’Antoine est loin d’être isolé. Selon un sondage réalisé en avril dernier par Chinanews.com et cité par le Global Times, si 86% des étrangers désirent construire des relations de long terme avec des locaux, 39% des étudiants internationaux de Pékin avouent ne communiquer que rarement avec les étudiants chinois.
Un constat qui ne s’applique pas qu’aux seuls expatriés occidentaux. Dans une étude sur le sujet réalisée par l’Université de commerce international et d’économie, 40% des personnes interrogées (dont 90% étaient Coréens du sud) ont déclaré : « nous voulons avoir des amis chinois mais nous n’y avons pas accès« .
Et si certains expatriés regrettent ces difficultés, la situation rend également les Chinois perplexes.
« Quand un Chinois voit un étranger dans la rue et veut devenir ami avec lui, comment est il convenable qu’il agisse?« , demande ainsi Brickz sur le forum du site Shenzhenstuff.com.
« L’amitié, vous les Chinois, ne savez pas vraiment ce que c’est ( je parle de la vraie définition) parce que votre philosophie est différente de la nôtre: pour vous bon copain ou ami, c’est la même chose. Pour nous en Europe, c’est différent« , estime Sun4, dans un sujet consacré à la question sur le forum Bonjour Chine, qui a suscité beaucoup de réactions.
« Beaucoup de mecs ne pensent qu’aux études/boulot et ne sortent pour ainsi dire jamais, assure GuiZmo. Bref, ils sont chiants et ennuyeux et on ne partage rien en commun (…) J’ai remarqué pour mon cas, que je sympathisais et nouais des amitiés sincères beaucoup plus facilement avec des femmes tout de même mais je ne saurais expliquer pourquoi (et je ne parle pas de sexe) ».
Pourquoi faut-il avoir des amis chinois?
Pour Franzam, « les différences financières et la gestion de l’argent sont aussi des freins aux amitiés franco-chinoises. Pas évident d’être ami avec une personne qui a un salaire 3 fois moins élevé, épargne un maximum et donc n’en consacre qu’une partie infime aux loisirs« .
« J’ai des amis expats et des amis chinois mais la relation n’est pas la même car la culture n’est pas la même, raconte pour sa part Minh. On partage pas la meme chose quand on parle une langue étrangère à la sienne, tout simplement« .
« Je ne vois pas pourquoi il faudrait se faire des amis chinois si on ne veut pas, on dirait que vous parlez d' »amis chinois » comme d’un gage, s’indigne Huno. Mais si les Chinois ne nous apportent pas ce qu’on recherche dans une relation, où est le mal de ne pas avoir d’amis chinois ? »
Des activités pour créer des rencontres
« Se faire des copains n’est pas très difficile, mais des amis proches, oui« , confirme Ilya Cheremnikh. En Chine depuis quatre ans, ce Russe qui a passé une grande partie de sa vie en Israël est directement concerné par le sujet. Il y a un an, il a monté Culture Yard, un centre culturel international qui propose à ses membres, Chinois et étrangers, des cours de langue, des activités culturelles et des sorties.
« Nous sommes un centre de langue un peu différent, explique-t-il. Les gens viennent chez nous, ils discutent et se rencontrent autour des activités proposées, et des amitiés se créent automatiquement. Nous sommes une sorte de plate-forme« .
Pour lui, les amitiés entre étrangers et Chinois ne sont pas si rares que ça. « C’est vrai que nous avons a priori moins à partager avec eux qu’avec des Européens avec qui on a la même base culturelle : on a grandit avec le même genre de livres, le même genre de musique. Mais avoir des amis chinois proches, c’est possible: malgré tout, il y a beaucoup de gens qui en ont« .
A lire aussi : Les hommes chinois, le nouveau penchant des femmes étrangères
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C’est vrai que ce n’est pas facile de se faire des amis, des vrais, lorsque la culture est loin d’être la même… Je ne jette pas la pierre aux Chinois ou aux Européens, mais les relations, lorsqu’il y en a, ne sont jamais vraiment aussi « profondes » qu’avec une personne de même culture, et les sujets de discussions s’épuisent relativement vite ou restent bien souvent des sujets sans grand intérêt… C’est en tout cas le cas pour ma part.
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Je ne constate que des plaintes des interrogés étrangers, qui n’arrivent pas à faire des amis chinois. Leurs arguments me semblent que c’est la culture chinoise qui se diffère de la leur, évidemment, et le niveau de langue étrangère insuffisant des Chinois , qui créent les fosses entre eux et les chinois. S’ils veulent vraiment faire des amis chinois, pourquoi pas avoir plus de patience et plus de tolérence en essayant d’intégrer à la commucauté chinoise où ils se trouvent? Et c’est tout à fait possible de faire amis proches, comme le dit le jeune russe à la fin du texte.
C’est tout à fait possible mais ça reste très dur… Je constate souvent que les chinois et les européens n’ont pas du tout les même goûts par exemple au niveau des sorties. Moi qui aime aller en boite, je ne connais que très peu de chinois dans mon entourage qui aime ça, pour la plus part un KTV est bien plus intéressant… Pour moi le KTV j’en fais un de temps en temps avec eux mais trop de KTV risquerait de tuer le KTV!
Après c’est aussi au niveau comme tu le dis du langage… Il est compliqué de devenir proche avec quelqu’un sans pouvoir se comprendre. Donc c’est relation sont très bien pour progresser en chinois, en anglais ou autre, mais reste tout de même bien loin des relations qu’un chinois peut avoir avec un chinois, ou un européen avec un européen.
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
La difficulté est d’une part de les accepter tels qu’ils sont mais d’autre part de se faire accepter tel qu’on est.
Après il y a les affinités. On n’est pas tous universellement compatible question amitié.
Perso, après avoir discuté, en anglais, avec des chinois, je les ai trouvé tellement rétrograde dans leurs rapports avec leurs petites-amies, ou leurs femmes, que cela m’a passé l’envie… (et non Jean, je n’ai pas envie d’accepter ça).
Reste les relations métro-boulot-baijio, et, éventuellement, les compagnes des chinois sus-nommés….
Ce n’est pas un chinois, dans l’article sur le clone de twitter, qui disait que les chinois avaient un problème relationnel?
J’ai dit de les accepter tels qu’ils sont, pas tels que tu les imagine ou même tels qu’ils se décrivent eux-même. Tu es peut-être tombé sur des chinois avec qui de toutes façon tu n’avais à la base peu de chance de trouver des affinités.
Mais si tu es convaincu qu’ils sont tous pareil, là; il y a une erreur.
Autre détail, en Chine, il y a ce que l’on dit et ce que l’on fait. J’ai un collègue de boulot (pas un ami) qui me tenait des discours carrément phallocrates. Ben maintenant qu’il a une petite amie, il a modéré un peu son discours, mais dès qu’elle est là, c’est un ange ! Ce n’est pas elle qui lui servira la bière devant la télé, c’est clair…
Je ne crois pas que les chinois aient un problème relationnel. L’ensemble de leur vie est basé sur la relation avec les autres. Ils placent la relation aux autres beaucoup plus haut que les français par exemple. Pour eux, ce sont nous qui avons de vrais problèmes relationnels.
Ils ont beaucoup moins de barrières entre eux et des codes pour les franchir.
En même temps Jean, cette manière qu’ils ont de mêler « amitié » et boulot est une source de problème à venir dont ils n’ont souvent pas conscience, tellement c’est ancré dans les mœurs.
Je ne compte plus les amies de ma femme qui ne sont plus que des relations, à cause de problème de boulot (et de fric souvent).
En France, on t’apprend que travailler avec des amis, si cela peut paraître idyllique à première vue, est la meilleure manière de les perdre à terme.
Tu parles de barrière et de code en France, admettons. Ici, c’est vrai que la seule que j’ai eu à franchir s’appelle baijio. Savoir le tenir mieux qu’eux force le respect, et tout le monde veut alors être ton « ami »….
Mais sincèrement, qu’est-ce qu’on en a à battre de ces délires d’alcolo?
Bien sûr qu’ils ne sont pas tous pareils, mais ça refroidit. Quand tu vois des types éduqués (Master et doctorat) interdire des choses à leurs femmes (vêtements et sorties), tu te demandes où tu vis. Et quand tu en vois d’autres tabasser leurs petite-amies dans la rue (2 fois cette année), ça achève de te dégouter.
Genre en France tu n’as jamais croisé un type qui force sa femme à porter un voile, ou encore un autre qui, bourré H24, tape sur sa femme dans la rue…. Ça devrait dire qu’en France aussi, la population est une bande de sauvages et d’alcooliques et que personne ne vaut la peine ?
Il y a un gros gap de culture entre la Chine et la France (et le reste du monde de manière plus générale), mais il n’y a rien de « compliqué » à se faire des amis en Chine une fois la barrière de la langue passée.
Si quelque chose cloche ici, c’est la problématique posée : on ne peut pas espérer partager les mêmes choses que l’on partagerait avec un ami d’enfance en France, ou même un ami tout court. Les modes de vie et coutumes sont différents, donc fatalement les relations amicales le sont également, et il faut faire preuve d’adaptation et surtout de recul. Est-ce de cette faculté que manquent cruellement nos amis étrangers de par la Chine ? C’est bien possible…
La vocation d’un expat, c’est de rentrer une fois son contrat fini (3 ans?). C’est ça le recul: la distance Pekin-ailleurs…
Et non, en France, je n’ai jamais vu un type cogner sa femme en pleine journée en centre ville au milieu des passants indifférents, jamais… (passants qui sont intervenus par contre pour m’empêcher de lui ratatiner la gueule à ce salopard).
Ouais enfin je vois pas ou est le rapport entre le fait que tu ai vu un mec battre sa femme dans la rue et le fait que tu n’arrive pas à te faire d’amis chinois. JE te rassure, il y a énormément de Chinois que ça choque au moins autant que toi et moi.
Eh, c’est que je n’ai plus envie…. J’ai donné et maintenant ça me gonfle. Les hommes chinois me gonflent.
Je partage infiniment plus de choses avec la gente féminine locale: déjà parce que le baijio et les éponges chinoises goût cendrier qui vont avec les gonflent autant que moi, ça fait déjà un point commun.
Et elles suffisent déjà à mon bonheur.
Ben il ne faut pas te forcer… Si je ne partage pas tous tes constats, j’en arrive également au constat que j’ai plus facilement en Chine des bonnes amies que des bons amis.
Principalement à cause de la question de l’alcool. Comme je disais, il faut aussi qu’ils puissent m’accepter comme je suis : non buveur et non fumeur.
Vivent les généralités…!
vives les commentaires d’une demi-ligne!!!! (style Rose)
Il est clair que le fait de mélanger vie privée et vie professionnelle en Chine est quelque chose a faire des les 1ers instants sous peine de se retrouver dans des situations un peu bizarres. Après ça, on peut malgré tout réussir a trouver des amis en Chine, qui puissent partager les même passions que chacun d’entre nous, mais il est aussi très clair que ceux-ci seront beaucoup plus rares, ou alors auront un vécu de plusieurs années en occident… Mais est-ce vraiment ça s’adapter culturellement?
De plus, Marco Polo, je ne suis pas d’accord avec toi lorsque tu parles d’expat… Nous ne sommes pas tous destinés a avoir un contrat de 3 ans en Chine et une promotion qui nous attend en rentrant en France. Beaucoup de personne ici sont en Chine depuis pas mal d’années et comptent y rester encore un bon bout de temps je pense, et le tout en contrat local. A savoir en plus (mais ce n’est que mon avis), que justement les expats, en général, s’adaptent beaucoup moins bien que les autres puisque n’étant la que pour une durée limitée et avec très peu de préparation afin de s’adapter a une autre culture, leur vie n’est de toute manière pas ici.
Je rejoins Med_ dans la mesure ou l’alcool et la violence font aussi parti du quotidien des français… Les exemples de soirées ou celui qui boit le plus sera le plus fort est juste parfait, sans parler de la violence que l’on peut trouver dans les transports en commun : un homme qui viole une fille devant tout le monde et personne ne dit rien, c’est mieux?
http://www.faitsdivers.org/4861-Lyon-une-femme-violee-dans-le-metro.html
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Un expat qui n’est là que pour quelques années, et qui va probablement bosser avec des horaires de dingue, n’a même pas le temps de se faire des vrais amis.
Autant puiser dans les villas aux alentours pour remplir ses soirées avec des gens qui savent qui est Lou Reed.
Et quant aux fait divers, le problème de la Chine, c’est leur densité. On est confronté ici, en vécu, pas dans les journaux, à un nombre de chose incroyable. Des choses que l’on ne va pas croiser en plusieurs années, voir en une vie, en France. C’est la Chine…
La densité de vécu des faits divers dépend surtout de la densité de population du lieu où tu vis.
Jean, je ne croise pas plus de gens dans une journée à Pékin qu’à Paris, où plus de voiture…
C’est comportemental.
@Marco-Polo : Je ne critique bien évidemment pas ton opinion sur ce cas précis. Je critique la vision trop limitée que tu sembles avoir de la société chinoise.
Des connards il y en a partout, et c’est pas le fait d’en voir plus ici qu’ailleurs qui doit te faire penser « les chinois, y’en a pas un qui vaut la peine ».
Comme je le dis plus haut, le problème ici, c’est la densité de connard….
La culture et la langue sont 2 freins.
Concernant la culture, je trouve que le chinois en Chine, est globalement intéressé dans une relation : il faut que cela lui rapporte quelque chose.
Peu font des choses `pour le plaisir`.
Marco Polo, tu viens de parler de la position de la femme chinoise en Chine… un vaste debat encore…
La vérité, c`est qu`il y a des choses que l`on ne peut pas accepter, et que parfois nos valeurs se heurtent de plein fouet aux valeurs des autres.
Jean tu disais : `L’ensemble de leur vie est basé sur la relation avec les autres. `
Oui ce sont les guanxi. 50% interet 50% amitie ? Je ne jouerai pas sur les pourcentages.
Mais ca rejoint ce qu`a dit Marco Polo.
La langue, avec du travail, tu peux faire quelque chose.
Mais la culture?
C’est fait de plein de petite chose accumulée depuis ton enfance. Alors à moins d’être ici depuis fort longtemps, c’est illusoire. Tout au plus, on va effleurer. On ne se refait pas une vie, question de temps….
Ne jouons donc pas sur les pourcentage. Mais dans les relations d’amitié, ces 50% d’intérêt ne se résument pas à un intérêt matériel.
Marco a sans doute fait une confusion. Les amis-boulot ne sont pas vraiment des amis. Ça n’est pas parce qu’on va au KTV ensemble qu’on est amis. C’est plus une relation de type guanxi.
Les relations guanxi sont différentes d’une relation d’amitié. Il peut y avoir 100% d’intérêt. La relation peut être « bonne » entre personnes qui sentimentalement se haïssent.
C’est vrais que si on ne fait pas la différence (ce n’est pas facile pour nous), on peut être très déçu.
Non, j’avais bien compris. Dans une vraie relation amicale, il n’y a pas de composante monétaire.
Ce sont les chinois qui parlent d’amis dès qu’ils ont 2gr dans le sang…
Je pense qu`ils (chinois) parlent d` `amis` (voire de freres, soeurs… cousins ?) au contraire dans beaucoup de circonstances.
Et que nous (francais) n`utilisons pas le terme `ami`, aussi souvent, ni dans les memes contextes.
C’est clair : tu discute deux minutes avec un chinois dans la rue, il te considère déjà comme son « pengyou », alors que toi tu ne l’a même pas encore classé parmi tes « connaissances »… Il y a vraiment une autre conception de l’amitié… Et d’un autre côté dans une relation amicale à la chinoise on se dévoue beaucoup plus l’un à l’autre, on est beaucoup plus facilement près à prendre sur son temps pour aider l’autre… Chez nous les relations sont un peu plus « lestes » je trouve.
Le lexique utilise (tu es mon ami, etc), est fait pour faciliter les relations, je pense. Le signifie est different.
Par contre, je pense que si tu es vraiment l`ami d`un chinois, celui-ci va etre pret a faire beaucoup de choses pour toi, mais en contrepartie te demandera de faire beaucoup de choses pour lui (pour la `bonne reciprocite`).
Les relations plus lestes en France ?
J`ai eu de tres bons amis en France, des gens sur qui on peut compter, a qui l`on peut parler librement, et aupres de qui j`etais a l`ecoute, ils etaient francais ou d`autres nationalites….
Nous voila partis dans un debat sur l`amitie ?
Salut Manu, toujours infatiquable sur l’ALC? et toujours en Chine?
Il est vrai que les chinois ( ou une bonne partie )ne se fasssent de connaissances ou d’amis par « le plaisir », surtout a beijing, une ville devenue « inamicale » comme Paris
Cet expat va-t-il se faire des ami(e)s?
Entendu ce matin, en cours de français à Beijing: le prof français parle: « les femmes doivent rester à la maison et s’occuper des enfants et de la cuisine! ».
A une étudiante qui lui réplique qu’elle veut faire ce qu’elle aime, il lui renvoit: « vous êtes une peu féministe vous! », avant de sortir: « avec de l’argent, on peut s’offrir toutes les filles que l’on veut ».
Est-ce la peine de dire qu’aucune des étudiantes présentes ne le supportent?
Il a toutes les chances de se faire des amis au-près d’une faune masculine d’un autre age par contre…
Hey Marco Polo, tu assistes a des cours ou, ca m`interesse.
Dis-moi ou, et je viens faire de l`observation de classe aussi, je pourrai meme livrer mon analyse gratuitement a cette ecole 🙂
Je connais des étudiants dans le cours. Ils m’ont raconté ça cet après-midi.
Ce genre de réflexion, on se croirait dans la bande-annonce de « Potiche »…
Il n’y a pas 36 écoles de français à BJ. Si tu en connais 3, tu es déjà dans le milieu… 🙂 Le gars à la cinquantaine…
Marco Polo,
J`en connais 6 des ecoles de francais a Pekin.
Si tu me donnes une indication geographique vague, je saurais de laquelle tu parles (quoi que certaines commencent a avoir plusieurs implantations)
Son nom ressemble à un refrain dans Dora L’exploratrice… B-)
Intéressant sujet.
Pour ma part, j’ai vécu prés de 4 ans en chine. J’ai été à l’université à Shanghai, j’ai fais un stage dans une entreprise 100% chinoise, et travailler dans une entreprise francaise.
Je n’ai jamais eu un réel ami chinois. Comme vous l’avez énoncé les gouts sont totalement différents, et puis il y a une certaine timidité des chinois qu’il est difficile voir carrement impossible à briser.
Un de mes ami qui travaille au Japon me parlait du même problème, trés difficile de briser la glace.
J’ai essayé de penser à ce que vous dites ce WE. Là, je suis en train de me faire une nouvelle amie. Elle tient une petite boutique où elle vent des boisson de 1à 4 kuai le verre. Les affaires ne marchent pas bien mais son mari a un boulot correct et ils ont un fils de bientôt 3 ans qui fait qu’ils vivent heureux…
Bref, je me disais, puisque les chinois ne conçoivent l’amitié que par intérêt selon certains ici, quel est leur intérêt à copiner avec moi ? Pour moi, c’est clair, j’aime les gens qui sont souriant, qui me parlent en poutonghua clair et simple, et ça me fait des moments sympas. Pour eux, ben si au moins ils me laissaient payer mes consos… Alors j’ai essayé de me venger en venant avec des fruits quand je viens chez eux mais ils m’ont déjà coincé en me rendant la pareille… bref, pour le moment, je ne vois qu’un intérêt de leur coté : ils s’ennuient moins quand je suis là et leur gamin rigole en disant « how are you » ce qui décuple son niveau d’anglais…
Alors non, je ne vois pas. Et plus je regarde et moins j’y crois, à la théorie de l’amitié intéressée comme typique du comportement chinois. En tout cas, c’est vraiment réciproque. Ce n’est pas une question de donnant-donnant au sens marchand. Ils sont aussi heureux de donner que de recevoir.
Je me souviens même clairement d’une amie qui me demandait des services… tellement simples, inutiles. J’ai finit par me rendre compte que c’était uniquement pour me mettre à l’aise et que je ne me sente pas redevable des services plus sérieux qu’elle me rendait.
Vraiment, il ne faut pas se focaliser sur cet aspect. Ce qui compte, ce sont les gestes, les symboles.
Bonjour Jean !
Donnant-donnant, peut l`etre au niveau materiel, comme il peut l`etre au niveau des services.
Effectivement, c`est vraiment reciproque :
si tu rends un service a quelqu`un, et que celui-ci ne peut pas te le redonner, alors il va se sentir mal, gêné.
Si quelqu`un te rend un service, et que tu ne lui rends pas, il va t`en vouloir.
Je crois toutefois qu`un service rendu, a une vraie valeur, et que cette valeur est estimee par la partie, a qui tu es redevable. Dans le cas d`espece que tu cites, on ne connait pas les circonstances, ni les types de services, ni les relations communes que tu peux avoir avec la personne.
Cependant je veux bien croire qu`il y en a qui sont moins interesses que d`autres, apres tout l`humain est humain.
Justement, estimer la valeur des services et chercher à rendre à valeur égale est très mal vu. C’est du chipotage. Quand on aime, on ne compte pas.
Il faut qu’il y ait geste en retour non pas tellement comme pour équilibrer une comptabilité, mais tout simplement pour qu’il existe une relation. Si tu ne rend pas service, si tu ne donne jamais rien, de quoi est faite ta relation ? De se voir et se parler ? Mais on voit des centaines de personnes chaque semaine… Et les paroles sont du vent…
« les petits cadeaux entretiennent l’amitié ». Je crois que ça suffit. Pas la peine d’aller plus loin que ce proverbe tout à fait français.
« Ce qui compte, ce sont les gestes, les symboles. »
Les enveloppes rouges…. dont le montant est dument comptabilisé… en toute amitié… à l’entrée des mariages entre amis…
C’est vrai que ça pour moi c’est un peu choquant, et je m’y fait pas : (être obligé de) manifester son amitié en espèce sonnantes et trébuchantes, sans complexes, je trouve vraiment ça gênant.
Je trouve que sur ce point les Français ne se différencient pas tellement des Chinois… Lors d’un mariage, tout le monde est censé participer non? Les chèques déposés dans la boite des mariés pour financer le voyage de noces ou l’installation dans une nouvelle maison c’est quoi?? Rien de plus que des hongbao a la françaises.
不管黑猫白猫,能抓老鼠就是好猫 – 邓小平
Mouais… Moi je trouve qu’un pot commun destiné la plupart du temps à financer un cadeau bien précis c’est différent d’une collecte d’enveloppe remplies de billets. Surtout que dans le cas du pot commun, on est pas obligé de participer et on participe d’autant qu’on veut. Alors que dans le système des Hong Bao il y a une codification assez précise qui fait que chacun, selon sa position par rapport aux mariés, donnera tant… Les mariés et leurs parents sauront précisément qui a donné combien, et celui qui n’a pas respecté le montant qu’il est censé donné sera vraiment considéré comme un malpropre.
Noter le contenu des Hongbao à l’entrée du mariage est utile, tout simplement pour mettre en confiance celui qui donne, sinon, il peut craindre que son argent n’arrive pas à destination.
Ce n’est pas non plus anormal, si tout le monde est supposé donner 100 kuai, que celui qui donne 50 soit regardé de travers. Et ça n’est pas foncièrement malsain de savoir à l’avance combien chacun est supposé donner…
Ce que tu exprimes là est surtout ton tabou par rapport à l’argent. C’est dans notre culture, ça. L’idée de montrer son fric ou son cul, ça nous fait le même effet. Mais l’argent, c’est pas un dieu, c’est un truc comme un autre…
« sinon, il peut craindre que son argent n’arrive pas à destination. »
Et pourquoi ça? Il y aurait donc tant de voleur en Chine que l’on doive tenir un journal des dons des amis et de famille?
Il faut dire qu’ici, un chinois ne répond pas à une autre chinois inconnu dans la rue, de peur que ce soit un escroc, que les femmes mangent dans les resto assises sur leurs sacs, ou, au mieux, verrouillés sur leurs cuisses, que tu reçois des appels « d’amis » de ton fils t’annonçant qu’il est en prison et qu’il a besoin de 30 000 yuans pour sortir…. Et j’en passe….
Un pays plein d’amis…..
Je rajouterais juste qu’en plus en France maintenant beaucoup de personnes utilisent les chèques… Et y a le nom aussi dessus, donc si tu veux vraiment savoir qui a donne combien, je pense que c’est possible.
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Marco, tu as l’air de vivre à Chicago-en-Chine. Pour le moment, les seuls vols que j’ai eu à subir de mon existence sont bien en France. Mais revenons à nos Hongbao, n’oublie pas que les traditions chinoises (et on parle bien là d’une tradition) sont basées sur le pragmatisme. Si tu organise un truc quel-qu’il soit à 100 yuan par tête entre deux familles, et qu’à la fin tu te rend compte qu’il t’en manque le quart, ben si tu as tenu le livre d’entrée correctement, tu évite que pour le reste des temps à venir chaque famille pense que l’autre n’est pas honnête. Et comme dans le cas d’un mariage elles sont définitivement liées, le fait de mettre en place ce registre montre matériellement l’importance que tu accorde aux bonnes relations avec tes invités et entre les familles en question.
Toi, tu vis ça comme une insulte « je ne suis pas un voleur », mais ça peut aussi se vivre comme je l’ai indiqué ci-dessus.
Symboliser les intentions (ou les sentiments) par du concret est nécessaire en Chine.
Mon Chicago-en-Chine, c’est le lot quotidien des chinois, avec, dans ce que je cite, l’avis de chinois, une observation que tout le monde peut faire, et deux escroqueries (1 réussie) dans la famille de ma femme.
Maintenant, on peut vivre en bisonours-en-Chine aussi.
Les Hongbao, c’est mesurer l’importance de quelqu’un à la grosseur d’une enveloppe.
Et en Chine, un repas de mariage bien organisé doit être bénéficiaire…
@Chulian: où tu as vu qu’on donnait un chèque en France pour un mariage??? Où?
C’est tout à fait une question qu’il faut relativiser. Lorsqu’un chinois sent en face d’un étranger qui est très curieux de connaitre sa culture et sa langue et qu’il y a une vraie volonté de nouer une relation amicale, il est tout à fait prêt d’être ami avec cette personne. Ceci est néanmoins moins le cas dans une relation du travail. La plupart des chinois n’ont pas de même niveau de vie que les expatriés, ils se permettent pas consommer beaucoup dans les loisirs avec un tarif assez élevés, ils peuvent donc évidemment partager moins de moments en dehors du travail. D’ailleurs, si les expatriés ont toujours besoin de les demander des aides dans la traduction ou un accompagnement pour acheter telle ou telle chose, ce qui est inévitable, les relations restent trop après dans une situation d’ordres donneurs. Je suis sure que les chinois risquent de les éviter, puisque cela donne du travail!!!!
Mais nous pouvons faire des amis qu’on croise dans le travail, il faut savoir rester dans une position tout en respectant la culture de la personne en face et souvent mettre à la place de l’autre et moins imposer sa propre identité à l’autre.
Pourquoi relativiser ? C’est clair. Les expatriés n’ont pas d’amis locaux parce qu’ils n’en veulent pas pour les raisons déballées et répétées ci-dessus !
Je rebondis sur ce sujet (et hop!). Mais à l´inverse qu´est-ce qui gène les chinois dans leurs relations avec les francais?
Réponse dans 80% des cas: « ils sont radins´´
Combien de fois avez-vous été rincé toute la soirée au KTV ou ailleurs par un ami ou un inconnu chinois?
Combien de fois avez-vous rendu la pareille?
PS. et je me place plutôt du côté des coupables…
papichina
Mais dans ce cas on en revient toujours au même problème… Si je sors en boite un weekend, je ne vais pas m’amuser a rincer un étranger chinois sous prétexte que l’on deviendra « ami » après avoir bu 5 cul-sec!
Dans le cas ou c’est un ami c’est complètement différent. C’est juste la notion de partage qui n’est pas la même… Les Français préfèrent se partager l’addition totale, tandis que les Chinois c’est chacun son tour.
Dans ce cas la, quel principe adopter?
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Les chinois aussi font parfois des repas où l’on partage l’addition. Il y a un nom particulier pour ça. J’ai oublié. Mais tu le sais à l’avance. Comme en général tu sais quand tu es invité par qui tu es invité. La question se pose dans les sorties à 2. Là, tout peut être remis en question, c’est-à-dire que même si tu as prévu de payer, le chinois risque de trouver une combine pour te griller (facile pour lui). Il faut se fâcher et mettre les points sur les « i » si tu veux être sûr de payer.
Tu ne te retrouveras jamais dans la situation que tu décris car si tu rencontre un chinois pour la première fois, il ne te laisseras pas payer (sauf s’il est l’ami d’un ami que tu as invité et te mettant d’accord avec lui sur ce point).
C’est assez simple en fait. Le truc, c’est qu’en tant qu’étranger, on ,’aime pas forcément aller au KTV, dans les bars à bière, on n’aime pas forcément les restos à tablées de 12, et on ne s’y rend donc que lorsqu’on est invité… ce qui à la longue se remarque et est jugé négativement. Pour être socialement normal, il faudrait arriver à inviter autant que l’on est invité. Par plaisir ou par volonté d’intégration. Personnellement, je n’y arrive pas. Je n’ai donc que des amis atypiques ou très compréhensifs.
@Jean: ça s’appelle « 做A/A ». En tout cas c’est comme ça qu’on dit avec mes amis pékinois.
Personnellement, j`aime prendre les devants et inviter, comme cela c`est l`autre qui est redevable, je me sens plus tranquille dans ce cas 🙂
En France, chacun son tour est aussi possible.
Par contre, inviter un inconnu, non, inviter un ami, ou bien sur.
Il y en a des chinois qui veulent bien faire des amis avec les étrangers. L’importance est de se considérer l’un et l’autre des gens égaux, et la relation peut se construire au fur et à mesure dans la découverte de la personne en face et l’ensemble de la culture derrière.