Fabrice Splinder est un jeune entrepreneur qui s’est peu à peu fait une place dans le milieu des affaires chinois. A 32 ans, il a enchaîné de nombreux postes et s’est forgé un important réseau à Pékin. Il est maintenant consultant.

A 22 ans, Fabrice Splinder avait déjà de fortes ambitions : devenir patron et percer aux Etats-Unis. « Je voulais vivre le rêve américain comme dans les séries télé ! » se rappelle-t-il amusé. A l’époque, il ne savait rien de la Chine : « Pour moi, la Chine ça voulait dire Mao et Bruce lee. Je savais à peine la placer sur une carte du monde ! » Mais Fabrice sentait qu’il ne percerait pas en Europe. Alors quand une connaissance lui a proposé un poste de directeur commercial à Pékin, il a saisi l’opportunité de s’expatrier. C’est donc en Chine avec un simple DUT en poche qu’il a entamé sa carrière il y a maintenant dix ans.
Percer dans ce pays n’a pas été une mince affaire. « Ceux qui pensent qu’on débarque dans le pays et qu’au bout de quelques mois on monte une affaire qui marche n’ont rien compris ! Il faut du temps, un réseau. Avoir une grande gueule ça ne suffit pas. » précise le jeune homme. Il est en effet difficile pour une boîte étrangère de faire un bon chiffre d’affaire en Chine et beaucoup d’entreprises ont fait machine arrière. Fabrice a connu de telles entreprises. « La société de cosmétiques pour laquelle je travaillais en arrivant dans le pays s’est retirée au bout de six mois. » Le jeune entrepreneur n’est cependant pas du genre à baisser les bras. Pour lui, il faut gravir les échelons rapidement pour réussir dans le milieu des affaires. De retour en France, il cherche à repartir. Il trouve un poste de technico-commercial en équivalent VIE à Shanghai dans une entreprise française. Lorsque le contrat se termine, il décide de ne pas rentrer.
Lui qui n’avait jamais envisagé la Chine s’y plaît. « Je peux faire le clown » s’amuse-t-il à dire. « La France est le plus beau pays du monde mais ici, ça booste. Je me sens vraiment chez moi. » La tchatche, le culot, le bluff sont efficaces dans le milieu des affaires en Chine. Cela correspond bien au personnage. Fabrice parle beaucoup et de tout. Il se sent vite à l’aise avec son interlocuteur. C’est aussi cet état d’esprit qui lui a permis de trouver un emploi à la fin de son équivalent VIE. Et il ne lui a fallu qu’une semaine !
Fabrice a ensuite multiplié les emplois, a démissionné parfois pour pouvoir aller toujours plus haut. Responsable du contrôle qualité de casquettes promotionnelles, responsable des ventes pour le CAAC Magazine distribué dans tous les vols internes, association avec le Petit Futé à destination des Chinois. Quand la perspective d’évolution dans l’entreprise n’est plus possible, il préfère chercher un nouveau poste.
Petit à petit, il gravit les échelons et se crée un réseau. « Les titres, ça fait beaucoup. Ca permet de créer des contacts et d’être crédible. Quand à 25 ans tu annonces que tu es Président du petit futé, tout de suite, on te regarde autrement. » Le fait d’avoir été vice-président de la chambre de commerce française et d’avoir toujours cette place à la chambre européenne l’a aussi marqué : « En France, c’est impossible d’obtenir aussi rapidement des postes importants! »
Bien entendu, il connaît parallèlement une évolution financière. « J’ai su ce que voulait dire avoir la belle vie« . Hôtels de luxe, soirées mondaines, rencontres avec des ministres. C’est pour Fabrice un pied de nez à la vie. Lui qui vient des banlieues aixoises a su renverser la situation. Et cela lui plaît ! C’est d’ailleurs dans le domaine du luxe qu’il a décidé de monter sa propre affaire. Car de son dernier poste, à Dirix, il a acquis la certitude de préférer le statut de patron. Il a ainsi monté une société de conseil. S’il reste consultant pour Dirix, il s’ouvre à d’autres entreprises. Mobilier, communication, événementiel, décoration pour magasins de luxe, ses services sont larges. « Le luxe, c’est la dernière carte française » explique-t-il. Sa nouvelle affaire n’est pas une fin en soi. Il espère étendre son réseau et son affaire en Asie.
Malgré sa réussite en Chine, son rêve américain ne l’a toujours pas quitté. « Mais je ne suis pas encore prêt pour New York. »