Quelques jours après la fin des Jeux paralympiques, la capitale chinoise retrouve petit à petit son aspect habituel.

« On va bientot regretter les JO! » s’exclame mi figue-mi raisin, Xiao Li, coincé dans les embouteillages de Pékin, ce lundi matin. « C’est vrai qu’avec la circulation alternée, j’étais obligé de prendre le bus un jour sur deux mais au moins, il allait vite. Aujourd’hui, c’est de nouveau l’enfer… »
Depuis samedi minuit, toutes les voitures peuvent à nouveau rouler à Pékin et dès ce lundi matin, le trafic retrouvait une allure dantesque.
Pourtant selon un sondage publié par les médias chinois, 60,9% des Pékinois sont d’accord pour continuer la circulation alternée ( 19 % contre, 12% indifférents), mais l’enthousiasme des Pékinois n’a pas suffit pour inciter les autorités de la ville à prolonger ces mesures.
Les bons résultats sur l’atmosphère de la ville n’ont pas eu plus d’influence. Selon les chiffres officiels, sur la période entre le 20 juillet et le 18 septembre, la pollution par particules a baissé de 30 % par rapport à l’année dernière.
« Un jour, pendant les JO, je me promenais avec ma fille et à un moment, elle a pointé le ciel du doigt, en criant, « maman, regarde le ciel est bleu! », visiblement très étonnée. J’ai compris à ce moment-là que nous vivions une période exceptionnelle et que ce n’était pas grâce à la bonne organisation des Jeux ou au nombre de médailles d’or remportées par la Chine, mais parce qu’en voulant montrer un beau visage au reste du monde, les autorités nous ont offerts quelques jours sans pollution. Malheureusement, cela va vite se terminer et ma gamine n’aura plus souvent l’occasion de voir le ciel bleu… » explique Lu Wuli, devant l’école de sa fille.
Fin de toutes les mesures
Mais il n’y a pas que la pollution atmosphérique: Pékin a retrouvé son volume sonore. Tous les chantiers ont repris à la grande joie des ouvriers.
« Il était temps » explique Lao Wang » je n’aurais pas plus tenir plus longtemps sans bosser. Mon chantier a été bloqué parmi les premiers, début juillet. Je ne suis pas rentré chez moi, dans le Shaanxi, parce que je n’avais pas les moyens et je me suis vraiment serré la ceinture très fort… ».
Avec ses camarades, il va devoir travailler jour et nuit, pour rattraper le temps perdu.
Mais Lao Wang n’est peut-etre pas au bout de ses peines car certains districts envisagent d’interdire le bruit pendant les vacances d’octobre…
Une bonne idée selon certains. » Il y a un énorme chantier derrière chez moi » raconte Marie, une expatriée qui vient d’arriver à Pékin. « Quand j’ai loué mon appartement, début septembre, je n’ai pas entendu de bruit, j’ai cru naïvement que j’avais trouvé un endroit calme. Dimanche matin, j’ai été réveillée par des marteaux-piqueurs et depuis, le bruit ne s’est pas arrêté une seconde » soupire-t-elle.
Les autorités de Pékin ont promis de réfléchir à de nouvelles mesures pour limiter la pollution mais elle ne mettra certainement pas fin aux chantiers. Marie devra donc prendre son mal en patience. Ou déménager…
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