Fin de voyage pour Nicolas et Stéphane qui se sont lancés plein est il y a 7 mois, sur la route de la soie. Récit d’un périple de 15 000 kilomètre et conseils aux amateurs.

Ils sont arrivés un jeudi, à 16h45. Partis de Pingyao la veille au soir, après un bivouac dans les champs, sur un lit de feuilles de maïs, les deux Grenoblois sont partis très tôt dans la matinée pour pouvoir « boucler » dans la journée. Cela aurait été trop bête de s’arrêter à quelques kilomètres de leur destination : la place Tianan’men. Ils aperçoivent enfin le portrait de Mao avant que le soleil ne se couche ; l’excitation aidant, ces derniers 130 kilomètres sont passés vite.
Pour Nicolas Bandassi et Stéphane Vighetti, c’est la fin d’un périple de 7 mois à travers 14 pays. Difficile de réaliser, confient-ils, qu’ils ne monteront pas sur leurs vélos demain.
Projet d’apéro
L’idée date de début 2009. « Pékin, c’est un objectif qui s’est imposé tout seul. C’est ce qui vient tout de suite à l’esprit quand on pense au bout du bout.» Les deux amis sont passionnés de plein air, mais plus que le côté sportif, c’est l’envie de découvrir le monde et les « vrais gens » qui les anime.
« La préparation a été divisée en deux phases : pendant 1 an et demi, on en a discuté autour de verres, et quand on s’est soudain rendus compte qu’il restait 6 mois, il a fallu se dépêcher de trouver le matos, les sponsors, faire les vaccins et étudier les procédures administratives ». La vie leur sert de préparation physique: Stéphane est mono de ski et Nicolas, quand il n’est pas cordiste sur les chantiers, randonne à pied ou à vélo.
Les voilà donc embarqués pour 15 000 kilomètres, dont ils parlent aujourd’hui comme on parle d’un quotidien, mêlé, déjà, à un brin de nostalgie. « Incroyable », « magnifique », « fabuleux », les moments durs ne sont que des anecdotes au milieu d’un émerveillement permanent. Le caillassage au Kurdistan ? « Petit », « et puis ils nous ont loupés ». L’arrestation en pleine nuit en Iran ? « On venait d’arriver, après on a su à quoi s’en tenir ».
La passion contre l’enfer
Mêmes quand ils évoquent « l’enfer » des plaines désertiques du Turkménistan, des jours de traversées sous 50°C, Nicolas et Stéphane trouvent de quoi sourire : « Nous, on est des Alpins, on sait que derrière, il y a les montagnes, et qu’avec elles revient le moral ». Ni pépin physique, ni mésentente passagère, ni problème de matériel pour assombrir leur récit : « Sur 216 jours, il arrive qu’il y ait des bas, mais le lendemain tu te remets en selle et ça va mieux. C’est ça qui est bien quand on est passionné. »
Ce sont pour eux les uniques conditions à un tel projet, la passion du vélo et le goût du voyage. A ceux qui rêvent de leur expérience ils disent « Allez-y, ça vaut le coup ». Leurs conseils sont d’ailleurs rassurants : « il ne faut pas trop se prendre la tête. On avait commandé du très bon matos, au final, on aurait pu s’en sortir avec moins. Et puis c’est ce que t’as pas prévu qui casse, c’est écrit. »
Les deux camarades ont su profiter de quelques sponsors locaux, au nombre desquels CIC Orio, l’office du tourisme de Grenoble ou Triode + pour boucler un budget de quelques 5000E par personne avant départ. « Il ne faut pas non plus stresser pour les visas et autorisations, il y a toujours moyen de se débrouiller », expliquent-ils d’expérience. Quitte à faire des choix. Eux ont dû contourner le Tadjikistan, par le Kazakhstan et le Kirghizstan pour pouvoir obtenir le sésame chinois. « C’était pas prévu, mais c’était pas plus mal ».
« La Chine commence au Gansu »
Le Kirghizstan restera en effet un des souvenirs les plus marquants de ces fous du guidons, avec peut-être les vielles villes Ouzbeks, comme Boukhara et Khiva, et le mont Damavand, toit de l’Iran à 5670 mètres, qu’ils ont gravi sans leur vélo, mais avec un guide croisé par hasard dans les rues de Téhéran.
Quid de la Chine ? Plus qu’une ligne d’arrivée, le pays « du milieu » aura été un voyage dans le voyage. Les deux « dingues », comme les appelait la presse locale à leur départ, ont roulé 2 mois sur le bitume chinois, et décrivent le pays comme « une autre planète ». « Quand on arrive de l’Ouest, la Chine ne commence pas avant le Gansu, explique-t-ils.
Le Xinjiang, peu importe où il soit sur les cartes, c’est toujours l’Asie centrale, où tu peux toujours te débrouiller avec les mêmes rudiments de turc. Mais tout change quand on arrive au pays des Hans ». Un choc de langues, de visages, mais aussi de culture : « De prime abord, les Chinois paraissent moins accueillants, plus distants ».
Dur de loger chez l’habitant, alors que dans les mois précédents, les deux routards refusaient parfois des invitations pour retrouver une solitude qui selon eux fait partie intégrante de l’expérience. « Les interactions ne sont pas les même : les Hans sont moins tactiles, plus craintifs. »
Boite à musique et gros klaxons
Nicolas avait stocké dans sa remorque à une roue des boîtes à musiques, pour offrir à leurs rencontres de voyage. « En Chine, on les a refusées plusieurs fois. Mais on a compris qu’ici aussi, les gens sont curieux et bienveillants – on nous a souvent offert des boissons et du pain, ça met du baume au coeur! -, juste plus réservés, moins latins en quelques sorte… » Car la Chine leur a offert certaines de leurs meilleures expériences culinaires et, au final, des contacts avec la population forts, autour d’un repas ou d’un verre.
La Chine présente aussi des défis aux cyclistes, avec ses villes immenses, à la circulation anarchique et à l’atmosphère polluée. « En 20 minutes de vélo à Lanzhou, j’ai eu envie de rentrer au pays. », confie Nicolas. « C’est le genre d’endroit où tu regrettes de pas avoir toi aussi un gros klaxon », rajoute son comparse.
Chez les Han comme ailleurs, de tels voyageurs intriguent, voir passionnent. « En partant de Xi’an, un matin, un Chinois nous arrête et nous demande si on est les « français qui sont venus à vélo ». Il avait entendu parler de nous et voulais nous amener voir un ami que notre voyage faisait rêver ».
« Le ciel pour toit »
A quelques jours de prendre l’avion en sens inverse, les deux doux dingues ont l’air apaisé. « Pékin, c’était la fin programmée depuis le début. On ne peut pas être déçu ni frustré, après un voyage comme ça. Ça donne envie d’en faire d’autres, mais maintenant c’est l’heure de rentrer ». Un chantier attend l’un, une saison de ski attend l’autre, ainsi que des copines, des amis, peut-être même de nouveaux, puisque leur blog Le ciel pour toit, où ils ont tenu un carnet de bord illustré de photos, a été visité plus de 30 000 fois.
Quelques verres et folles anecdotes plus tard, c’est l’heure de se coucher pour Nicolas et Stéphane : fatigués les grenoblois ? « Non, mais demain, on se lève à 5h30 pour aller en rando sur la Grande muraille ». Les vélos sont déjà démontés, exceptionnellement, ils iront en bus.
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Quelles jambes ! ont-ils fortifié leurs muscles en mangeant des oeufs mollets ?
mamounette
Désolé que ça tombe sur cet article, mais cela fait trop longtemps que je remarque que le niveau de français de vos articles laisse à désirer. Vous devriez sérieusement réviser les règles d’accord sujet-verbe, les terminaisons du participe passé, les pluriels, les majuscules, etc. Vous êtes représentants de la langue française en Chine et dans le reste du monde, vous êtes diffuseurs publiques et de fait responsables du message et du media. Retournez à vos Grévisse et Bescherelle! C’est pas sorcier.
Ok sur le fond, mais pas du tout d’accord sur « Vous êtes représentants de la langue française en Chine ». ALC n’est qu’un site web, pas une institution officielle.
Je rêve de faire ça depuis longtemps… Le voyage a vélo présente vraiment plein d’avantages, dont le premier est la lenteur, et aussi le fait de pouvoir sortir des sentiers battus. Par contre effectivement, une fois arrivés dans de grandes villes comme Lanzhou, je comprend que ça ne soit pas très pratique! Peut-on savoir combien de kilos de matériel ils avaient? La remorque c’est pratique, mais je suppose que ça pèse son poids!