La Guinée a signé un accord de partenariat dans le secteur minier avec une société chinoise prévoyant des investissements de plus de 7 milliards de dollars (4,5 milliards d’euros) dans des projets d’infrastructures, a indiqué jeudi le ministre guinéen des Mines.
« Nous avons signé samedi avec la China International Fund (CIF) et la Sonangol (compagnie pétrolière angolaise) », a déclaré le ministre Mahmoud Thiam, depuis Conakry, dans un entretien téléphonique réalisé par l’AFP à Dakar. Pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, la Guinée est le premier exportateur mondial de bauxite et détient d’importantes réserves en fer, en or, en uranium.
« Il y aura des investissements dans des projets d’infrastructures dans le pays, cela varie entre 7 et 9 milliards de dollars sur les 5 prochaines années, cela dépendra de la taille des projets », a-t-il ajouté. Selon lui, il y aura des « barrages hydroélectriques, autoroutes, chemins de fer, habitats sociaux, habitats à loyer modéré, production d’électricité, accroissement de la distribution d’eau dans le pays et bien entendu écoles, cliniques, hôpitaux etc… ».
« En contrepartie, il (le fonds chinois) devient notre partenaire stratégique dans un projet de développement minier qui doit débuter par la création d’une société nationale minière guinéenne » où « les parts de l’Etat dans tous les projets miniers seront logés ».
La signature de cet accord intervient alors que la junte militaire au pouvoir depuis le 23 décembre est soumis à de fortes pressions internationales après le massacre de plus de 150 sympathisants de l’opposition par les forces de sécurité le 28 septembre.
« Nous sommes scandalisés par le soutien concret de la Chine à des gens soupçonnés de crimes contre l’humanité », a déclaré à l’AFP le responsable de la rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), Alioune Tine. Basée à Dakar, cette ONG est très active en Guinée, où elle a ouvert une branche ayant vivement dénoncé la répression sanglante d’une manifestation pacifique de l’opposition le 28 septembre à Conakry, qui a fait plus de 150 morts, selon l’ONU.
« Ce n’est pas la première fois, c’était la même chose avec le Darfour (Soudan). La Chine soutient des régimes africains honnis par leur peuple. c’est en contradiction avec les idéaux de la révolution chinoise », a-t-il assuré. Cette politique est motivée par « les ressources minières » mais « le temps est venu pour les démocrates africains de manifester contre la Chine » a-t-il ajouté.