Comment dissuader les piétons de traverser en dehors des passages cloutés? Leur faire honte en diffusant leur photo dans les journaux et à la télévision.

La police de Shanghai ne manque pas de ressources. Agacés de voir les piétons traverser n’importe où, sans se soucier des marquages au sol, les agents de la circulation ont décidé de recourir à un moyen dissuasif : photographier les fautifs sur le vif et diffuser leurs photos dans les journaux et à la télévision.
Cette nouvelle réglementation, annoncée dans les colonnes du Shanghai Daily, concerne également les cyclistes et les motocyclistes.
Objectif de ce procédé ? Leur faire suffisamment honte pour empêcher les récidives.
Les photos seront prises à partir de points précis et publiées dans les quotidiens locaux ou montrées dans des programmes spécialement conçus à cet effet.
Pour justifier cette mesure, les autorités de Shanghai s’appuient sur le nombre d’infractions observées cette année : déjà 7,78 millions, selon le Shanghai Daily.
Mais ce retour au pilori du moyen âge, version techno, fait tout de même grincer quelques dents. Plusieurs avocats ont déjà fait part de leur désaccord, soulignant le caractère disproportionné d’une telle menace par rapport au délit. Ils ont d’ailleurs menacé de poursuivre en diffamation les utilisateurs de ces photos en cas de diffusion.
Jusqu’alors la police de Shanghai dispose déjà d’autres moyens pour tenter de mettre un terme à l’indiscipline chronique des piétons , accusés de provoquer des embouteillages. Les fautifs risquent notamment des amendes de 5 à 50 yuans (0,50 à 5 euros), tandis que des patrouilles spéciales et des volontaires, mis en place au niveau d’une soixantaine d’intersections, sont chargés de surveiller les infractions.
Mais cela ne suffit pas . Les autorités ont donc finalement décidé de mettre en oeuvre une idée émise il y a déjà deux ans par une autre municipalité. Après la mort de 271 personnes dans un accident provoqué par un imprudent piéton, les autorités de Nianjing avaient en effet menacé de dénoncer les contrevenants, non pas par voie de presse, mais directement a leurs employeurs … Mis cette municipalité n’était jamais passé a l’acte .
