Hollywood et la Chine connaissent des relations quelque peu tendues ces derniers temps. Après l’épisode Sharon Stone, c’est au tour du film d’animation « Kung Fu Panda » de faire parler de lui.

Né dans les studios de la DreamWorks aux Etats-Unis et promis à un beau succès depuis sa sortie en Chine le 20 juin dernier, le film qui met en scène un panda transformé en héros d’arts martiaux dans la Chine ancienne a récemment été la cible d’une virulente campagne sur le net orchestrée par de jeunes nationalistes chinois.
Fait reprochés? L’opportunisme d’Hollywood, accusé de profiter d’un joyau de la culture nationale (les pandas) mais aussi du récent séisme au Sichuan, province abritant la majorité de l’espèce en voie de disparition, pour faire des bénéfices.
Difficile aussi de ne pas voir derrière cela un geste de vengeance à l’égard du fondateur des studios Dreamworks, Steven Spielberg. Et pour cause, en février dernier, le réalisateur américain avait provoqué une levée de bouclier en Chine en renonçant à son poste de conseiller artistique pour les Jeux en signe de protestation contre la politique de la Chine au Darfour.
Reste que les slogans « Kung Fu China Go Home » sur le net n’ont pas été sans effet puisque l’Administration centrale de la Radiodiffusion, du Cinéma et de la Télévision, responsable des quotas de films étrangers, a décidé le 20 juin d’en repousser la sortie au Sichuan pour « apaiser les survivants ».
Les autorités de censure ont fini par revenir sur leur décision, sans donner d’explication. Diffusé le lendemain à Chengdu, chef-lieu du Sichuan, et 48 heures après dans le reste de la province, le cinéma d’animation de la capitale s’attendait à une rentrée d’un millions de yuans (environ 93 500 euros) le premier jour, nouveau record pour le cinéma d’animation de la ville, selon Xinhua.
Le chiffre d’affaires a dépassé 10 millions de yuans en Chine. A croire que le film a su trouver son public.