Jusqu’au 7 novembre à Nantes, l’exposition « La Soie & le Canon» revient sur les rapports franco-chinois entre 1700 et 1860, de la curiosité de l’Europe des Lumières à l’ambition conquérante de l’Occident.

Depuis le 23 juin, le château des ducs de Bretagne de Nantes invite les visiteurs à redécouvrir l’histoire du début des relations entre la France et la Chine, du retour dans le port de Nantes du premier navire commercial français à revenir chargé de produits chinois jusqu’au sac du Palais d’été.
Rendue possible par le partenariat entre le musée d’histoire de Nantes et le musée national des arts asiatiques Guimet, l’exposition est divisée en trois séquences, s‘attachant chacune à retracer un aspect des échanges entre la Chine et la France dans cette intervalle.
C’est une première période où la relation commerciale était largement favorable à l’Empire du milieu que les visiteurs découvriront d’abord. Les échanges s’effectuent alors exclusivement avec les « hanistes », commerçants intermédiaires nommés par l’empereur, et au sein du seul port de Canton.
L’exposition tente ensuite de rendre compte de la fascination croissante suscitée par la Chine en France et ailleurs. A l’époque, le développement des échanges commerciaux a des effets considérables sur la consommation, le cadre de vie, l’art et les échanges d’idées en Europe.
Enfin, à partir du 19e siècle, les rapports économiques et politiques basculent progressivement en faveur des Occidentaux, menant au dépeçage colonial de la Chine, qui sera vigoureusement critiqué par Victor Hugo dans une lettre au capitaine Butler, également présentée au château des ducs de Bretagne.
Créée avec la collaboration scientifique du musée Guimet, « La Soie & le Canon » se veut une réflexion citoyenne sur nos rapports à la Chine à partir de la redécouverte d’une tranche méconnue de notre histoire commune, comme l’expliquent les commissaires de l’exposition.
« Jusqu’à présent, les grandes expositions européennes consacrées à la Chine étaient des expositions d’art qui n’avaient pas intégré le regard historique. L’approche choisie dans ‘La Soie & le Canon’ est la notion de basculement dans les relations franco-chinoises », explique Bertrand Guillet, conservateur en chef du patrimoine et directeur-adjoint du château des ducs de Bretagne.
« Ce que donne à comprendre l’exposition ne peut que faire écho à l’actualité et à notre approche de la Chine d’aujourd’hui, renchérit Alain croix, professeur émérite d’histoire moderne et co-fondateur de l’association Nantes-Histoire. Il n’est plus possible de méconnaître autant un univers qui rassemble un cinquième de l’humanité, et pour l’aimer, le critiquer, ou les deux à la fois, il faut d’abord le comprendre ».
Infos pratiques :
« La Soie & le Canon », du 26 juin au 7 octobre au musée d’Histoire de Nantes, dans le Château des ducs de Bretagne (www.château-nantes.fr)
Ouvert 7j/7 de 10H à 19h
Plein tarif : 7 €
Tarif réduit : 5 €
Contact : 0 811 46 46 44
