La survie des principaux poumons de la planète dépend désormais de la Chine, premier importateur, exportateur et consommateur de bois dans le monde, mais également premier responsable du pillage des forêts tropicales, selon un rapport d’ONG rendu public jeudi à Pékin.
Alors que la décennie passée a vu des grands marchés comme l’Union européenne et les Etats-Unis prendre des mesures pour tenter d’enrayer le déboisement illégal, la Chine achète un volume croissant de bois d’origine douteuse, selon l’Agence d’investigation environnementale (EIA).
De puissantes sociétés d’Etat chinoises disposaient de filiales directement implantées dans des pays comme le Mozambique ou la Birmanie, d’où elles parviennent à corrompre jusqu’aux plus hautes autorités locales. Puis à remplir des cargos de troncs vite expédiés.
« De 80 à 90% des arbres coupés au Mozambique finissent en Chine », a expliqué dans une conférence de presse Julian Newman, un responsable d’EIA. Sur ce volume, 44% sont selon lui importés par des entreprises d’Etat chinoises.
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faut bien faire les baguettes…
(ça c’est du commentaire utile !)
On devrait plutot dire acheter sans scrupule des bois tropicaux.
Piller voudrait signifier ne rien payer…
Mais bon, l’ALC doit faire un peu dans le journal a sensation plutot que le journal d’information 😉 Bon elle n’est pas la seule en France.
Je suis d’accord sur le fait que c’est un abus de langage, tout comme les accusations chinoises de pillage de leurs antiquités par les Occidentaux au siècle dernier, dans certains cas.
(avec un appât pareil, il devrait y avoir une escouade de trolls affamés au bout de l’hameçon avant la fin du week-end ;).
@cahier. La masse des Chinois ne connait pas grand chose aux pillages occidentaux, ça ne ressort qu’occasionnellement dans les médias Chinois; par contre le chinese bashing est permanent en occident. Chinois pilleurs, copieurs, esclaves, vilaines dents, p’tites bites, mangeurs de chiens, pollueurs, etc
ça soulage les occidentaux, ça ne vole pas haut, ça rassure nos gouvernants, ça détourne de la tentation de faire des comparaisons, ça nous console…comme on peut
Hors l’atteinte à la biodiversité, il ne faut pas confondre en terme de conséquences l’exploitation de bois tropicaux et la déforestation.
L’atteinte aux poumons de la planète ne dépend en rien de l’achat de bois tropicaux par la Chine ou n’importe qui d’autre. Elle dépend de l’usage qui est fait des terrains déboisés.
Si ces terres étaient tout simplement laissées en l’état, selon la nature des sols, cette pratique serait bénéfique en termes de lutte contre le réchauffement climatique. Il ne resterait en terme de dégâts écologiques qu’une perturbation de la faune et de la flore pour quelques décennies.
@jean. (Je ne connais pas le sujet.) qu’est-ce que tu veux dire avec « ça depend de l’usage des terrains deboisés » ? c’est plus ou moins mauvais pour la planéte selon le choix de la culture ? en friche aprés déboisement c’est mieux que si c’est du blé ou je ne sais quoi ?
on parle svt de la déforestation sauvage au Bresil par des pauvres paysans. Se pose alors la question: faut il garder le poumon-foret en etat ou que des gens gagnent leur vie en faisant pousser des trucs qui vont nourrir d’autres gens. En Chine on parle plus volontier d’exploitation forestiere pour du bois matière premiere que pour gagner des terres arables. Je crois.
Je ne suis pas spécialiste non plus, mais j’ai entendu à la radio ce raisonnement qui se tient : d’un point de vue CO2, on gagne à couper les grands arbres au bois précieux car leur croissance étant terminée ils cessent de stocker du carbone. Si leur bois est précieux, en principe, on ne va pas en faire des allumettes ou du chauffage… et s’il n’est pas précieux, on ne va pas le chercher à l’autre bout du monde. Le problème, c’est que pour que ce soit positif, il faut tout simplement que ce prélèvement sur la forêt ne se traduise pas par une récupération des terres pour un autre usage quel qu’il soit. En gros, si la forêt reste une zone de croissance pour de nouveaux arbres de même type, c’est plutôt positif d’un point de vue CO2 car les nouveaux arbres vont fixer un maximum de CO2.
Le désastre écologique, ce n’est donc pas l’exploitation des forêts, c’est leur destruction pour faire des parkings, des autoroutes, des villes, de l’huile de palme ou autre…
Justement, les exploitations forestières sont-elles gérées de la `bonne façon` ?
« Pillage », fait ici référence au fait de ne pas payer le prix correspondant au coût de l’objet acheté.
Dans le cas des bois, c’est le coût environnemental qui est ignoré: On pille l’environnement.
Dans le cas des œuvres chinoises, on pille la culture.
En clair l’achat du bien ne couvre absolument pas le préjudice.
Ce n’est pas un abus de langage de parler de pillage dans ces cas là, même pas un sens figuré.
Après, cela peut être une opinion: On peut penser que l’environnement ou la culture peuvent être saccagé sans préjudice, et donc penser qu’il ne s’agit pas d’un pillage.
Cette opinion est plus rare au XXIème siècle.
@Jean
L’écologie ne se limite pas à la lutte contre l’effet de serre et les émmissions de CO2…
C’est aussi la défense de cette biodiversité énorme en forêt qui fait que l’on est loin de connaître toutes les espèces vivantes.
C’est la préservation d’une nature vivante encore capable d’exister pour les génération future. Là, on parlerait de pillage des générations à venir…. 😉
@Manubj Je pense que les états structurés gèrent leurs exploitations forestières au XXIéme siècle.
On a en téte le pillage des forets africaines aux XIX et XXéme siécles, je crois que la leçon a été comprise par les pays concernés. Les scandales peuvent encore arriver mais sont à la marge. Je sais avec certitude que l’Indonesie est trés vigilante pour le teck.
Lem, je suis assez d’accord avec tes deux posts.
La Chine a désormais la taille économique pour « piller » hors de ses frontières.
Comme le font tous les états qui en ont les moyens.
Ces pillages seront bien entendu tous des records.
Il y a 4 ans, je disais ici (et bien avant ailleurs) qu’il fallait d’urgence réformer nos pratiques avant que la Chine n’ai les moyens de les imiter de façon démultipliées à son échelle… Trop tard. Mais je n’ai jamais cru que nous puissions avoir cette sagesse.
La prochaine étape sera la gestion des désastres écologiques.
J’y songeais encore en regardant à l’œuvre une pelle mécanique. Objet banal. Mais encore absent du paysage il y a 25 ans.
Nous inventons sans cesse des moyens de plus en plus efficaces pour fabriquer et construire plus et plus vite.
A quoi de bon pourrait-on aboutir ainsi ?
Sur qui compter pour inventer autre chose ?
Quel peuple aura la maturité de donner l’exemple de choisir une autre voie ?
En meme temps, il faut bien que les pays africains qui ne produisent ni avions ni petrole puissent vendre quelque chose pour vivre.
Les matieres premieres comme le bois, le cuivre etc. se vendent aujourd’hui bien mieux qu’avant et rapportent pas mal a certains pays producteurs.
Pour qu’ils vivent, pour beaucoup d’entre eux, il suffirait qu’ils cessent de donner ce qu’ils gagnent aux banques.
inutile d’en rajouter en fait. Amusez-vous bien