Depuis une dizaine d’année, l’investissement de la Chine en Afrique évolue à une vitesse fulgurante. Les troubles africains vont-ils faire souffrir ces relations ?

Si les révoltes du monde arabe inquiètent Pékin qui craint que les étincelles n’arrivent jusqu’aux portes du pays, l’inquiétude est aussi bien présente sur le terrain.
Des Chinois subissent les révoltes
A l’image des événements de Libye, les révolutions du monde arabe forcent les ressortissants de pays étrangers à quitter l’Afrique. C’est bien évidemment également le cas pour les Chinois.
Pour la Libye seulement, on compte jusqu’à présent 29 000 Chinois évacués du pays. Selon un communiqué des autorités chinoises, 2 500 Chinois ont déjà été rapatriés en Chine. 23 000 autres ont été envoyés en Grèce, à Malte, Tunisie, au Soudan ou encore à Dubaï. 3 400 autres tentent maintenant de rejoindre ces mêmes pays afin de fuir les violences.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré dans ce même communiqué que c’était la plus grande opération d’évacuation jamais organisée par la Chine. Les moyens mis en œuvre sont gigantesques : des nombreux avions, bateaux et transports terrestres ont été affrétés pour venir au secours des Chinois qui travaillent en Libye.
De nombreuses sociétés chinoises ont cessé leur activité dans le pays, ce qui marque un coup d’arrêt dans les investissements africains de l’Empire du milieu. « La Chine doit tenir compte des risques politiques mondiaux. C’est une leçon importante pour le gouvernement » explique, au South China Morning Post, Zheng Wei, un directeur du département des risques et des assurances à l’Université d’économie de Pékin.
Quel futur pour les relations sino-africaines ?
Une leçon pour les Chinois, qui voient l’Afrique comme primordiale dans leur stratégie de développement économique.
Depuis 1999, les relations commerciales entre la Chine et l’Afrique ne cessent de s’améliorer. Et surtout, un grand nombre de Chinois immigrent dans les pays africains afin de construire une nouvelle vie et lancer de nouveaux projets.
En 2009, le Migration information source estimait qu’il y a au moins 750 000 Chinois vivaient et travaillaient en Afrique. Beaucoup d’entre eux travaillent dans la construction, le pétrole, les chemins de fer ou encore les télécommunications.
On estime à plus de 115 milliards de dollars (un peu plus de 83 milliards d’euros) le montant des échanges économiques entre la Chine et 45 pays africains, dont la Zambie, le Zimbabwe, le Soudan, l’Algérien le Nigéria, le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud. Un chiffre qui augmenterait de 44% par an selon le quotidien britannique Daily Telegraph.
La Chine a besoin de ressources naturelles qui se trouvent sur le continent africain : du pétrole brut (à 70%) et à 15%, des matières premières.
Et l’Afrique a besoin de la Chine, qui est l’un de plus grands investisseurs sur le continent. La Chine participe activement au développement des infrastructures, ce qui facilite le commerce des produits africains.
Les enjeux politiques et économiques de la relation Chine-Afrique ne sont pas à traiter à la légère. Pour le moment, la les Chinois observent de très près la situation de crise qui règne en Afrique du Nord, et tentent de préserver de bonnes relations avec leur grand partenaire qu’est l’Afrique.
Au niveau économique, l’avenir de l’un et l’autre peut difficilement être dissocié. Reste à savoir quel sera l’impact des révolutions africaines sur cet avenir.
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