Ce qui est déjà appliqué depuis quelques années dans des grandes villes américaines comme Los Angeles, New York ou Chicago est aujourd’hui repris dans une ville chinoise. A Wuhu, dans l’Anhui, les autorités vont installer des caméras de surveillance à l’intérieur des taxis. Et à Pékin, la mairie investit également dans la vidéo surveillance.

« Souriez, vous êtes filmés ! » Les responsables d’une ville chinoise de 2,3 millions d’habitants ont décidé d’installer des caméras de surveillance dans 3024 taxis d’ici mi-octobre. Le but : améliorer la sécurité des chauffeurs.
« Même si en ville il n’y a pas beaucoup de crimes dans les taxis, le métier de chauffeur de taxi reste dangereux, surtout la nuit« , a déclaré Yao Aihui, directeur du service des taxis de Wuhu au quotidien China Daily.
Mais le dispositif, qui devrait apporter plus de sécurité aux chauffeurs, ne sera pas uniquement constitué de caméras. Lorsqu’il se sentira menacé par un client, le chauffeur pourra appuyer sur un bouton situé près de son siège pour appeler au secours, rapporte le Wall Street Journal.
Dans le rétroviseur extérieur du taxi sera installé un écran dans lequel apparaîtra le message « Je suis en train de me faire agresser. Svp, appelez la police! » au moment de la menace. Ce message sera également envoyé immédiatement au centre de sécurité de la ville de Wuhu. « Ce système permettra à la police de localiser la voiture et d’intervenir rapidement », ajoute Yao Aihui.
Néanmoins, ce système de sécurité reste assez couteux. C’est pourquoi les autorités comptent afficher des messages publicitaires dans les écrans lorsque les chauffeurs ne se font pas aggresser.
L’installation des caméras dans les taxis a été soutenue par les chauffeurs locaux. « Avec cette protection, je n’aurais plus peur des personnes ivres et de punks fainéants, a affirmé Li Ning, chauffeur de taxi à Wuhu au China Daily. Ces gens peuvent causer des problèmes et peuvent même mettre en danger la vie des chauffeurs« .
Craintes sur la protection de la vie privée
Même si les responsables assurent que les données resteront confidentielles, cette initiative relance le débat autour de la protection de la vie privée, car tous les trajets réalisés en taxi seront dès lors enregistrés.
Yang Yu, étudiant à l’université de Wuhu, aimerait voir apparaître un autre moyen pour protéger la vie des chauffeurs. « Je me sens comme si j’étais observé par quelqu’un et comme si quelqu’un envahissait ma sphère privée. Il faudrait trouver un autre moyen plus convivial« , a-t-il expliqué au China Daily.
Avec environ 2,75 millions de caméras de surveillance, la Chine compte parmi les pays les plus équipés au monde. Depuis les émeutes de 2009, la région du Xinjiang, à l’ouest de la Chine, en regorge.
Pékin en compte à elle seule plus de 400 000, ce qui est tout de même un peu moins qu’à Londres. Dans la capitale anglaise, particulièrement bien équipée, près de 500 000 caméras surveillent le vie publique, et une personne se fait filmer en moyenne par 300 caméras par jour.
Mais l’avance de Londres ne devrait pas durer : d’ici fin de l’année, les responsables de la capitale chinoise comptent installer 70 000 caméras supplémentaires.
Selon le Bureau de la Sécurité Publique de Pékin, près de 2 000 affaires ont pu être résolues l’année dernière et environ 2 800 suspects ont été arrêtés grâce à l’omniprésence des caméras.
Des chiffres publiés par le China Daily en avril dernier révélaient que d’ici fin de l’année, 100% de l’espace public de Pékin devrait être couvert, y compris les grandes axes de circulation, les grands magasins, les hôpitaux, les salles de récréation, les salles à manger et les dortoirs des écoles.
Selon la police, plus de 83 % des quartiers résidentiels sont actuellement sous surveillance. A la fin 2009, ce système de sécurité avait déjà couté près de mille milliards de yuan (111,2 milliards d’euros) à la ville de Pékin.
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