La Chine a dévoilé les détails de la ligne de TGV Pékin-Shanghai, qui ouvrira le 1er juillet, et notamment les tarifs, qui ont de quoi décourager.

On en entendait parler depuis longtemps, c’est désormais officiel : le train à grande vitesse reliant la capitale politique et culturelle de la Chine à sa capitale économique sera lancé le premier juillet.
De la gare sud de Pékin, il gagnera la gare Hongqiao de Shanghai par un trajet de 1318km, en 4H48 seulement, à la vitesse de 300 km/h.
Certes, c’est moins que les 380km/h prévus lors du lancement du projet en 2008, moins également que les 350km/h auxquels les ingénieurs s’étaient finalement résignés.
Mais cela représente tout de même une avancée notoire par rapport aux 10 heures de trajet jusque là nécessaires pour relier les deux villes.
Deux sortes de trains rouleront sur cette ligne. La première catégorie ira à 300km/h, et coûtera 555 yuans (59 euros) en seconde classe, et 1750 yuans (187 euros) en première classe.
Le deuxième ira à 250 km/h, et coûtera 410 yuans (43 euros) en 2e classe et 650 yuans (69 euros) en 1ere. Mais en raison d’un nombre d’arrêts plus important, celui-ci mettra environ huit heures à arriver à destination.
Une concurrence pour l’avion ?
Des prix considérables, qui font bondir beaucoup de voyageurs potentiels. « C’est bien plus cher que ce à quoi je m’attendais, estime Odile, expatriée à Pékin. A ce prix là, franchement, autant prendre l’avion« .
La différence, en effet, n’est pas grande, et l’on trouve aisément des billets d’avion Pékin-Shanghai pour 800 yuans, voire moins.
Mais cela n’empêche pas les compagnies aériennes de s’inquiéter des retombées économique de cette nouvelle concurrence.
Car cette nouvelle ligne, qui pourra transporter 180 000 passagers par jour, devrait contribuer à une augmentation de 9,6% de la capacité globale du pays en transports ferroviaire de passagers, selon les explications de Hu Dongya, vice-ministre des transports ferroviaires, lors d’une conférence de presse hier.
Interrogé par le China Business News, Ma Xulun, directeur de China Eastern, a fait part de sa crainte de voire le nombre de passagers aériens entre les deux villes baisser de 20 ou 30%.
Le train est-il sûr ?
Reste la question de la sécurité, ravivée par la décision des autorités, après une période de tests, de baisser la vitesse maximale du train à 300km/h, au lieu des 350 sur lesquels les ingénieurs semblaient s’être mis d’accord.
Poussée par la volonté de briller sur la scène internationale, la Chine avait-elle vu trop haut ?
Ce n’est pas l’avis de Hu Yadong, qui a expliqué que cette décision n’avait rien à voir avec la sécurité, et que les tests préliminaires avaient été un succès en tout points.
Il s’agirait, selon lui, d’améliorer l’efficacité opérationnelle de la ligne, de réduire la consommation d’énergie, et de prolonger la durée de vie des trains et des rails.
Mais le South China Morning Post relève que des incertitudes demeurent, notamment concernant l’utilisation d’un béton de mauvaise qualité pour la base des rails.
Le quotidien hongkongais précise que le vice-ministre lui-même a reconnu que la présence près de certains tronçons d’activités minières représentait un danger potentiel pour la sécurité.
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