Dans un contexte de durcissement vis-à-vis des voix dissidentes, le gouvernement chinois a annoncé hier la création d’un bureau destiné à centraliser le contrôle d’Internet pour le rendre plus efficace. La Chine se classait pourtant déjà en tête des « ennemis d’Internet ».

Est-ce le vent des révolutions arabes qui a rendu les autorités chinoises frileuses? Au début de l’année, ce souffle subversif avait été en partie porté par des sites comme Facebook ou Twitter.
Et le fait que ces sites soient depuis longtemps bloqués par la « grande muraille du web » ne semble pas empêcher le gouvernement chinois de craindre plus que jamais le potentiel subversif de la toile.
Depuis que l’odeur du jasmin est arrivée en Chine, les autorités ont procédé à des dizaines d’arrestations et de kidnapping visant toutes sortes de voix dissidentes; mais l’aile dure du parti, qui semble en ce moment en position de force, ne veut pas s’en contenter.
Le Conseil d’Etat a annoncé hier la création d’un Bureau d’Etat de l’information sur Internet, à qui il incombera de renforcer le « management des contenus » du web, et de réguler au jour le jour les portails d’information.
Selon Xinhua, il devra également surveiller les services de jeux vidéos en ligne, de vidéo et de publication, et « punir les sites qui violent les lois et les régulations« .
Centraliser pour mieux régner
Le Bureau, qui sera financé par les ministères de la propagande, de l’industrie et de l’information, et de la sécurité publique, aura à sa tête des personnages hauts-placés dont Wang Chen, le ministre de l’information, et Zhang Xinfeng, le vice-ministre de la sécurité publique.
Rien de bien nouveau, donc, si ce n’est que le contrôle du web était jusqu’alors réparti entre trois ministères (Technologies de l’Industrie et de l’Information, Sécurité Publique et Culture), l’Administration Générale de la presse et des publications, et l’Administration d’Etat de la Radio, des Films et de la Télévision.
Le but est donc clairement d’améliorer l’efficacité du contrôle de la toile, en le centralisant, et en nommant directement des personnalités de niveau ministériel à sa tête.
En matière de censure d’Internet, la Chine n’était pourtant pas à la traîne : jusqu’à aujourd’hui, ses 457 millions d’internautes devaient d’ores-et-déjà composer au jour le jour avec le « système de censure le plus abouti au monde« , selon Reporters Sans Frontières, qui rappelle que 77 « net-citoyens » chinois sont actuellement sous les verrous.
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ah parce que jusque là ils étaient désorganisés? Eh bé…