Alors que le siège de directeur du FMI laissé vacant par DSK fait bien des envieux, les pays émergents se mobilisent pour reprendre le flambeau. La Chine, qui soutiendrait pourtant la candidature de Mme Lagarde selon François Baroin, en fait partie.

Interrogé mardi sur Europe 1, le ministre du Budget François Baroin a affirmé que la Chine soutenait la candidature de Christine Lagarde, actuellement ministre de l’Economie française.
L’affirmation, qui n’a pas été confirmée par les autorités chinoises, a de quoi surprendre tant la deuxième économie mondiale est en général peut encline à se laisser dicter sa conduite de l’extérieur.
Les propos de M.Baroin ont par ailleurs été démentis auprès de Reuters par le représentant de l’Inde au FMI, qui avoue cependant qu’il n’est « pas instruit de tout échange entre les gouvernements français et chinois« .
Les BRICS veulent en finir avec la main-mise de l’Europe
Mais la possibilité d’un soutien de la Chine à la candidature française est également mise à mal par l’attitude adoptée par les « BRICS » depuis la démission de Dominique Strauss-Khan, accusé aux Etats-Unis d’avoir violé une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New-York où il séjournait.
Le 24 mai, les cinq pays émergents du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont opposés dans un communiqué à la nomination d’un Européen à la tête de l’organisation.
« Il faut abandonner cette règle obsolète et tacite selon laquelle le chef du FMI doit être Européen, écrivent-ils. La crise financière a démarré dans les pays développés, elle montre la nécessité de réformer les institutions et elle a donné aux pays émergents le droit de s’exprimer« .
Une position apparemment largement répandue dans les pays émergents, qui s’émeuvent du fait que la direction du FMI soit systématiquement donnée à un Européen, et celle de la banque mondiale aux Etats-Unis.
Une distribution d’ailleurs facilitée par la répartition des droits de vote au sein de l’institution internationale : les Etats-Unis détiennent en effet à eux seul 16,8% des droits de vote au FMI, alors que les BRICS, à eux cinq, n’en représentent qu’environ 11%…
Christine Lagarde, « forte » et « élégante«
L’économiste Zuo Xiaolei, interrogé par le Global Times, voudrait lui aussi voir l’institution dirigée par les pays émergents.

« Il y a actuellement des règles financières et de marché déraisonnables qui font entrave aux pays émergents au sein du Fond Monétaire International. Le dirigeant d’une économie émergente pourrait accélérer la réforme de ces règles« .
Pékin pencherait donc peut-être plus volontiers pour un ressortissant des pays du sud que pour une Française, et pourquoi pas, même, pour un Chinois?
Toutes les candidatures ne sont pas encore déclarées, mais la BBC et AP ont fait état de rumeurs concernant la possible candidature de Zhu Min, ancien vice-gouverneur de la banque centrale de Chine. Depuis février 2010, l’homme était conseiller spécial de Dominique Strauss-Khan au FMI.
Quoi qu’il en soit, sur le net chinois, les internautes ne tarrissent pas d’éloges envers la ministre de l’économie française, dont la candidature est menacée, en France, par l’affaire Tapie. Mais en Chine, Mme Lagarde est bien connue; la ministre de l’économie y a déjà fait de nombreuses visites.
« Comme elle est élégante! » s’exclame ni de xingfu. « Encore une femme forte« , renchérit xiezidejiezi, tous deux sur Sina Weibo.
« Elle est française, c’est vrai, et il n’est pas souhaitable pour les pays en voie de développement que le président du FMI soit européen. Mais Mme Lagarde est une femme superbe, elle a un point de vue international, du charme et de l’élégance« , résume un internaute sous le pseudo de Zhangxin.
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