La plus prestigieuse des troupes de théâtre françaises se produira au NCPA de Pékin du 27 au 30 octobre. Au programme, une pièce phare du répertoire classique : le Malade Imaginaire, de Molière. A ne pas manquer.

C’est l’événement culturel de ce mois d’octobre : la Comédie-Française investit les murs du National Center of Performing Art de Pékin (NCPA), la fameuse « perle sur l’eau » déposé à quelques pas de la place Tian’anmen.
Du jeudi 27 au Samedi 30, trois représentations exceptionnelles du Malade imaginaire, l’occasion pour les expatriés de découvrir la troupe de cette maison prestigieuse, et d’observer les réactions chinoises aux farces de Molière.
Entretien avec Olivier Giel, délégué général des productions extérieurs et audiovisuelles de la Comédie-Française.
En plus d’un siècle de tournées internationales, c’est la première fois que la Troupe des Comédien Français se produit en Chine. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
« Si c’est la première fois qu’elle joue à Pékin, les relations entre l’institution et la Chine ne sont pas neuves… Nous avons reçu à Paris la Troupe de théâtre du Peuple dès 1980, et on trouve dans le répertoire de la Comédie-Française une adaptation d’une pièce chinoise (L’orphelin de Chine, adaptation de Voltaire d’une pièce de Ji Junxiang). Et dès le 17ème, notre institution avait des contacts directs en Chine pour importer la soie des costumes… Cette venue est réfléchie depuis longtemps, le fait qu’elle se réalise enfin permettra l’ouverture d’une porte à d’autres collaborations théâtrale… »
Pourquoi avoir choisi le NCPA ?
« D’autres théâtre et villes chinoises ont exprimé le souhait de nous recevoir, mais c’est bien souvent impossible pour des raisons financières. Pas que le cachet des acteurs soient prohibitifs, mais il s’agit tout de même de déplacer une trentaine de personne, sans compter les instruments, les costumes et les décors.
Nous les recevons aujourd’hui même par bateau de Corée et ils repartiront à Taïwan par avion. C’est comme une maison qu’on porte sur notre dos, c’est un peu lourd. Le coût de cette logistique était plus envisageable pour le NCPA. Et puis, je ne vous apprends rien, les Chinois savent négocier ! »
Vous présentez dès Jeudi un des grands classiques du répertoire français, le Malade Imaginaire. Vous pensez que l’humour de Molière fonctionnera sur un public chinois ?
« Molière, comme Shakespeare, a quelque chose d’universel. Ce n’est ni un hasard, ni la première fois que nous choisissons une de ses pièce pour les tournée internationales. Il a un théâtre sociologique, de caractère… Il n’y a pas de barrière culturelle dans les farces de Molière, cela fera rire n’importe où… mais pas toujours au même moment. C’est toujours quelque chose d’intéressant à observer… »
Le public chinois n’a pas de différences de goûts en matière de théâtre ?
« Si, bien sûr. La Chine a une tradition de théâtre parlé seulement depuis le début du siècle, et le public reste habitué à un art de la scène très différent, plus démonstratif. La tradition théâtrale française s’inscrit plus dans une forme d’expressionnisme. Un jeu plus réservé, des costumes peut-être plus délicats…
Toute la mise en scène de ce Malade imaginaire imaginée par Claude Stratz, moderne mais empreinte d’un classicisme français peut paraître minimaliste au public chinois. Mais nous avons joué en Corée il y a quelques jours, où nous avons reçu un accueil très chaleureux. Le public était jeune et enthousiasme, et il n’y a pas de raisons pour lesquelles ça serait différent en Chine. »
Représentations Jeudi 27, Vendredi 28 et Samedi 29 octobre à 19h30. Réservations sur le site du NCPA.
Prochaine étape de cette tournée de 6 semaines en Extrême-Orient : Taipei, les 11, 12 et 13 novembre.
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