Le dissident Liu Xiaobo, détenu depuis six mois après avoir signé un appel à des réformes démocratiques en Chine, a vu sa détention prolongée par la police alors même que les autorités n’ont toujours pas divulgué les raisons de son arrestation.

Liu, 53 ans, un des 300 signataires de la Charte 2008 appelant à des réformes démocratiques, avait été arrêté le 8 décembre en même temps que
plusieurs autres militants qui s’apprêtaient à célébrer le 60e anniversaire de la déclaration des droits de l’Homme.
Des intellectuels de toutes nationalités avaient peu après appelé à sa libération, tandis que l’Union européenne demandait des éclaircissements sur les
raisons de sa détention.
Liu n’a jamais été officiellement inculpé et est maintenu en « résidence surveillée », mais pas à son domicile, selon ses proches. Selon des organisations de défense des Droits de l’homme, la loi chinoise fixe une limite de six mois à la durée d’un tel statut particulier, qui venait donc à échéance autour du 8 juin.
Pourtant, « la police a rendu visite à l’épouse de Liu Xiaobo et lui a dit qu’il resterait en résidence surveillée et que l’enquête continuait », a indiqué à l’AFP son défenseur, Mo Shaoping. « Ils ont dit que de nouvelles mesures seraient prises le concernant, sans préciser lesquelles », a ajouté Me Mo qui n’a pas vu son client depuis décembre et a estimé que « fondamentalement cette résidence surveillée contrevenait aux lois ».
Liu, un ancien professeur qui avait participé au mouvement démocratique de 1989 sur la place Tiananmen, serait détenu dans un hôtel de la banlieue de
Pékin. « Il devrait être assigné en résidence surveillée chez lui, avec sa famille et la possibilité de recevoir librement ses avocats. Rien de tout cela ne se
produit », a souligné Mo Shaoping. L’avocat a officiellement demandé à la police les raisons de la détention de son client et des nouvelles mesures le concernant.
Dans un communiqué, Amnesty International a souligné que les autorités « n’avaient pas encore rendu publiques les informations sur ses crimes présumés »,
en violation « grave » de la loi chinoise, et a appelé la Chine « à le relâcher immédiatement ».
