L’épouse de l’avocat et dissident Gao Zhisheng, disparu il y a un an, a nié avoir été en contact avec lui, comme l’avaient affirmé des responsables chinois cités par une organisation non gouvernementale. »Depuis que j’ai été obligée de m’exiler aux Etats-Unis avec nos deux enfants il y a un an, il n’y a pas eu un moment où je ne me sois pas inquiétée pour sa sécurité, mais je n’ai pas de nouvelles depuis longtemps et ne sais pas où il se trouve », a déclaré Geng He dans une déclaration à Human Rights in China (HRIC).
Le week-end dernier, la Dui Hua Foundation (DHF), une ONG américaine militant pour les droits de l’homme, avait indiqué avoir été informée par l’ambassade de Chine à Washington que l’avocat travaillait actuellement à Urumqi, la capitale régionale du Xinjiang (nord-ouest), et avait été en contact avec son épouse Geng He ainsi que des parents en Chine.
« A moins que le gouvernement chinois (…) permette à mon mari d’entrer directement en contact avec moi, je n’ai aucun moyen de vérifier où il se trouve aujourd’hui et s’il est en sécurité et libre », souligne Geng He, citée par HRIC, une ONG basée à New York et Hong Kong.
L’avocat, qui avait été proposé pour un prix Nobel par des parlementaires américains, s’est fait connaître pour avoir pris la défense des chrétiens clandestins, des cyberdissidents, mais aussi des adeptes du Falungong, mouvement spirituel qualifié de secte par Pékin et interdit en 1999.
Gao a disparu depuis que des membres de la police secrète sont venus le chercher dans son village de la province du Shaanxi (nord) le 4 février 2009, selon des associations des droits de l’Homme qui, aujourd’hui, craignent qu’il ne soit mort durant sa détention.
La Chine a refusé de s’exprimer sur son sort: « Nous avons exprimé nos positions à plusieurs reprises », a déclaré le 4 février dernier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ma Zhaoxu aux journalistes, en leur conseillant de « s’adresser aux autorités compétentes pour plus de détails ». »La Chine est un pays de droit et tout est géré en fonction de la loi », avait-il déclaré.