La galerie de l’artiste designer chinoise fait peau neuve. Souhaitant développer les ponts entre toutes les formes d’art, Qiong Erjiang, artiste qui évolue entre la France et la Chine, a transformé une partie du site en loft, propice à l’échange entre les visiteurs et les créateurs.

La galerie Number D exhibe son nouveau visage. Les meubles anciens ont été transférés dans un entrepôt. Jiang Qionger a ouvert la galerie il y a deux ans, près de la rivière Suzhou, sur des anciennes usines de textile.
A l’origine de la galerie, une femme
Cette artiste designer, fille d’architectes reconnus, a acquis une renommée chinoise et française. Après avoir fait ses études à l’université de Tongji, la Shanghaienne a poursuivi son cursus d’architecture intérieure aux Arts déco à Paris. Elle s’est ensuite illustrée dans plusieurs expositions importantes à Paris l’an passé, fut référencée au centre Pompidou.
L’ambassadrice ces jours-ci de la première délégation chinoise à la biennale internationale de design de Saint-Etienne, décoratrice des vitrines de Noël d’Hermès à Shanghai, n’oublie pas pour autant de faire vivre sa galerie.
Un loft stylé pour accueillir les oeuvres
Depuis un mois, elle a créé un nouveau concept dans ce lieu sobre et rempli de lumières contrastées. Depuis peu, certaines pièces ont été transformées en loft. Les sculptures d’animaux mythiques de Richard Texier, l’artiste ambassadeur français des années France-Chine, accueillent les visiteurs dans le nouveau salon. Un piano à queue attend d’être réveillé. Une longue table à manger, tout en béton, attend les convives. Des rondelles, scellées à la surface, font office de bijoux. « Elles brillent avec les lumières du soir. »
Gardant son style simple et épuré, Jiang Qionger joue du béton, matière peu noble, « qui rappelle le charme des paysans, l’honnêteté, pour en faire quelque chose d’extraordinaire« . Il s’agit d’allier les formes contemporaines, adaptées au monde actuel, avec des touches chinoises, comme les pieds de la table décorés d’une frise de briques rouges. Son style reste à la portée de chacun, il n’y a aucune intellectualisation excessive. « Chacun éprouve de la paix avec ces meubles, et ressent une origine chinoise, sans savoir forcément pourquoi. »
L’art sous toutes ses formes
Ce nouveau loft, qui respire l’art de vivre, accueille très régulièrement des conférences de littérature, de peinture, des stages de calligraphie, d’art chinois. Un moyen de développer le partage entre toutes les formes d’art et les cultures notamment chinoises et françaises, et de briser la glace des galeries froides. « L’idée, c’est d’avoir le loft dans la galerie, la galerie dans le loft, pour favoriser les échanges. A Shanghai, les habitants s’ennuient vite, car les lieux ouvrent et ferment très rapidement. Nous essayons donc de ralentir un peu ce rythme de vie effrénée, un peu comme dans les anciens salons français. Nous avons besoin de nous arrêter un peu et de regarder le passé.«
Les autres pièces sont toujours dédiées à la galerie sous forme traditionnelle. Jouxtant son atelier où elle crée ses peintures, ses meubles, ses bijoux, du mobilier moderne et des peintures contemporaines d’autres artistes invitent les visiteurs dans un voyage de l’art et du design actuels. Dans chaque salle, les œuvres de Jiang Qionger sont parsemées, comme pour laisser place à chacun de s’exprimer. « Il n’y a pas de compétition. L’art est sans fin, il est à partager, car les goûts sont tellement différents. Le but est plutôt de coexister en harmonie. »
Pour visiter la galerie :
Number D, 1518 Xikang road
Peninsula Garden, Building 15, 1er étage
200060 Shanghai
Tél: +86 21 6299 4289
Ouvert tous les jours de 11h à 19h