La Nostalgie du « Mia » des Français de Hong Kong

« C’est notre premier concert en Asie ! Nous allons apporter une bouffée d’oxygène du pays à la communauté française en tant qu’ Indépendantistes Autonomes Marseillais mais on espère surtout gagner le public hongkongais en tant qu’ Imperial Asiatic Men ! C’est eux que l’on doit embarquer avec nous jusque sur le Vieux Port…» déclarait Geoffroy Mussard alias Shurik’n ou Chang-Ti quelques heures avant le concert.

Malgré les voeux du chanteur, sa connaissance subtile des cultures asiatiques et la présence en première partie du groupe de rap local Featuring MC Yan (LMF), le public hongkongais a préféré les rives du « port parfumé » à celles du port cher à Pagnol, laissant plusieurs centaines de Français profiter, le temps d’un soir, d’un concert aux accents de retrouvailles nostalgiques.

Un public très largement composé de trentenaires, dansant le Mia avec le groupe fétiche avec autant de plaisir que peut avoir le public français des sixties de la fameuse tournée Âge Tendre et Têtes de Bois dansant le twist avec Richard Anthony ou celui de la RFM Party 80 du Macumba de Jean Pierre Mader.

« C’était un vieux rêve de les voir sur scène, on a grandi avec eux et on voit qu’ils ne changent pas. Ce sont des gars carrés, clean. Lorsque l’on danse le Mia alors qu’on l’écoutait à 16 ans c’est très émouvant » témoigne Pierre Stanghellini, 31 ans directeur marketing d’une chaîne de restaurants.

« Je suis un vieux rappeur de mes années étudiantes, c’est magique de voir le rap franco- français s’exporter. Akhenaton et Shurik’n ils ont une pêche comme je l’imaginais il y a dix ans ! Je ne suis pas un mec des cités mais j’écoutais du hip hop, base du rap. Si j’avais eu des enfants je les aurais emmenés ce soir » ajoute Charles d’Aucy chef d’entreprise âgé de 33 ans.

Gisèle et Marcel Tchitchiama sont justement venus en famille « pour faire découvrir aux enfants une autre facette de la musique française et avoir le plaisir de partager avec eux les musiques que l’on aimait lorsque l’on était plus jeunes » explique le couple quadragénaire.

Dans la salle, Christophe fait figure de vétéran. Bientôt quinquagénaire, il n’aurait loupé pour rien au monde le concert « avec ma femme nous sommes là avec une tribu de Français et nous sommes très contents d’être tous ensemble. L’ambiance est très bonne et j’ai vu aussi quelqu’un un peu dégarni danser ! » s’amuse –t-il.

Un public enthousiaste

ALC

Charles, Léon et leurs amis du lycée français, benjamins de la soirée, défendent jalousement leurs places au premier rang, reprenant en chœurs les succès du groupe qu’ils ont découvert il y a quelque temps et dont les rythmes, les musiques, correspondent vraiment « aux goûts des ados ».

Après plus de deux heures de concert endiablé, les artistes ont pu rencontrer leurs fans du bout du monde, se prêtant avec un plaisir non dissimulé aux signatures, photos, discussions spontanées.

« C’est très important pour moi de passer du temps avec le public pour échanger, faire des photos. Ca ne coûte rien de donner un peu de bonheur et c’est très enrichissant. Nous avons eu un très bel accueil, les gens étaient heureux d’écouter nos anciens titres qui leur ont rappelé des bons souvenirs. Je comprends l’émotion qu’ils ont pu ressentir, je ressens la même chose lorsque j’écoute d’autres musiques comme le funk » constate Geoffroy Mussard.

« On s’est régalé, le groupe est super content de cette rencontre. Le son était pitoyable, on a cru devenir fous, les gens n’ont rien du comprendre mais ils étaient contents et du coup nous aussi ! » ajoute Éric Mazel alias Khéops. « C’est vrai que le son était exécrable mais lorsque Marylin est sur scène, c’est Marylin et on fait avec » temporise Fabien, fan de la première heure qui applaudissait déjà IAM à Millau « lors d’un concert autour de José Bové il y a quinze ans !».