Ai Weiwei a passé ses 81 jours de détention dans une pièce minuscule, a révélé Gao Ge, la sœur aînée de l’artiste chinois relâché le mois dernier, au Washington Post. Il est soupçonné d’évasion fiscale par le gouvernement chinois.
Gao explique que durant sa détention, Ai Weiwei n’a pas été torturé. Il a été nourri correctement et autorisé à prendre ses médicaments. Cependant, il a été victime de pressions psychologiques.
La cellule sans fenêtre qu’il occupait n’était meublée que d’un lit et la lumière était allumée 24h sur 24. Il n’a eu accès à aucune information en provenant de l’extérieur.
Deux policiers se tenaient debout près de lui en permanence, surveillant ses moindres faits et gestes, sans lui adresser la parole.
« Ils le fixaient sans bouger les yeux, explique-t-elle. Ils se tenaient même près de lui lorsqu’il prenait sa douche, quitte à être complètement mouillés. Ces mesures sont faites pour détruire les gens psychologiquement. »
La soeur d’Ai Weiwei affirme que celui-ci a signé la déposition dans laquelle il avouait ses torts uniquement par peur que son épouse soit inquiétée.
Depuis qu’il a été libéré, Ai Weiwei n’a le droit ni de donner des interviews, ni de s’exprimer en public. Son compte Twitter est inactif et il doit désormais demander une autorisation à chaque fois qu’il veut quitter sa résidence.
Ai Weiwei est un des artistes contemporains les plus connus de son pays. Il fait partie de la douzaine d’activistes détenus cette année à la suite d’appels anonymes à prolonger la « révolution de jasmin » du Moyen-Orient en Chine.
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Les officiels chinois affirment que les pressions internationales n’ont jouées aucun rôle dans la libération de l’artiste.
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