Appeler un problème respiratoire chronique « toux de Pékin » mentionnant la capitale de la Chine est une «insulte extrême » déclare un médecin de l’école supérieure de la santé publique à l’université de Pékin.
Pékin a vu une augmentation récente de ses résidents cherchant de l’aide médicale pour ce qui est appelé la «toux de Pékin » – et ce n’est pas à cause de la grippe.
Le Professeur Pan Xiaochuan, du département de l’université de la santé et de l’environnement, a déclaré que le terme « toux de Pékin » ne figure pas encore dans le lexique médical officiel et est un terme employé par les expatriés.
« Avant que vous ne puissiez trouver des preuves claires de ce [lien de causalité], parler de « toux de Pékin » est une insulte extrême à Pékin », a déclaré Pan à Economic Information Daily.
Pan ajoute que ce n’est pas un phénomène unique à Pékin et que ces «toux» sont également présentes dans d’autres villes polluées.
Il a également ajouté que la toux est comme un «médicament» et que le système immunitaire de la plupart des gens finirait par s’acclimater à de telles conditions.
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Chaque fois que je vomis à cause d’une mauvaise odeur, je me répète que c’est un médicament, je pense que je vais finir par m’acclimater…
Non mais franchement c’est un Frédéric Lefebvre en puissance ce monsieur, le PCC en a des centaines comme lui. A défaut d’être rassurant, ça a le mérite d’être désopilant (probablement parce que je n’ai pas à subir ladite toux).
Signalons aussi que les autorités chinoises veulent interdire à l’ambassade des USA de publier des résultats de mesures de pollution à Pékin.
On retrouve là le vieux réflexe « peu importe que ce soit la pagaille, l’important est que les étrangers ne soient pas au courant ».
J’avais constaté cette mentalité au cours de conversations et elle m’a été confirmée par un cadre assez haut placé qui avait une certaine liberté de parole.
Helun, ne serait-ce pas un peu normal, étant donné les risques de sécurité publique qui sont naturellement liés à la publication d’information potentiellement génératrices de panique, qu’un gouvernement cherche à en réduire les possibilité de publication aux puissances étrangères ?
Je ne vois pas la municipalité de New York laisser Cuba alerter sa population sur les risques sanitaires…
Raison de plus lorsque les puissances étrangères en question sont surpuissantes et que l’on souffre d’un déficit de confiance auprès de sa propre population…
Quelque soit le pays, quelque soit le sujet, laisser aux puissances étrangères les clefs de l’information, c’est déjà abdiquer.
@Jean : Cuba n’informe pas sur les risques sanitaires à New-York parce que l’information fournie par la municipalité de NY est crédible, ce qui rend cette information parallèle inutile. De même, je n’ai pas connaissance de station météo dans d’autres ambassades américaines que celle de Pékin.
Autre exemple, on ne peut qualifier la Criirad de « puissance étrangère », mais les autorités japonaises ne semblent pas avoir bloqué ses enquêtes sur le terrain , ni interdit la diffusion de ses rapports sur la catastrophe de Fukushima, autrement plus grave que cet épisode de smog à Pékin (que je ne minimise pas).
Très bonne analogie. Est-ce que a Tokyo la mairie laisserait la Criirad diffuser elle-même ses données auprès de la population ?
J’imagine que si elle se mettait à aller dire à tous ceux qui sont en zone contaminée qu’ils le sont, elle se ferait remettre en place ou verrais ses marges de manœuvre de plus en plus réduites.
Ce serait à mon avis une faute. Non pas qu’il faille aller soupçonner la Criirad de dépendance à des puissances étrangères, mais tout simplement parce que l’information des population peut poser des problèmes se sécurité majeurs et que cela doit à ce titre être de la responsabilité du gouvernement.
D’ailleurs, j’imagine que la Criirad refuserait un tel rôle et chercherait tout simplement à faire diffuser par le gouvernement. Chacun sa responsabilité.
Non ?
Bonsoir,
Il y a quelque chose de simple a considerer : le developpement economique, se fait a un prix considerable qui est la sante des habitants (le cancer est une maladie qui se developpe sur le long terme).
Si les chinois prennent conscience trop vite de ceci (combien parlent encore de `brouillard` alors que `nous` parlons de `pollution`), alors le developpement economique pourrait s`en trouver affecté.
@Jean
le cas du Japon ou de la France est différent de la Chine: Dans une société habituée à avoir de multiples sources d’informations, une source supplémentaire (étrangère) ne change pas la donne.
En revanche en Chine, seule la Vérité du parti est autorisée. Du coup, si elle est contredite par une seule source (même interne au pays) il faut s’empresser de la faire taire. ex: décompte des morts du tremblement de terre de 2008 au Sichuan.
Dans le cas du Japon d’ailleur, lors de la catastrophe, de nombreux japonais ont acheté des compteur Geiger et publiaient leur mesure sur Twitter ou d’autre media de masse.
On n’a jamais entendu le gouvernement japonais réclamer leur fermeture.
L’équivalent serait interressant si une station de mesure de la qualité de l’air était abordable pour le « pékin moyen », je serais curieux de la réaction des autorités face au déluge de publications sur Weibo….
Mais Lem, chez moi j`ai un mesureur de particules… je pourrai en prendre des photos LOL les chiffres sont alarmants !
Personne ne serait inquiété de mettre sur QQ des photo de mesures de pollution, de nuage de pollution ou quoi que ce soit. C’est différent que de laisser un organisme et à fortiori une ambassade publier.
C’est tout à fait vrais que la France et le Japon ont des attitudes différentes. La France notamment confie, on pourrait dire délègue, facilement à des association des rôles qui seraient normalement de responsabilité gouvernementale. C’est beaucoup plus efficace et pertinent, et ça coûte moins cher au bout du compte. Mais on n’a pas pis ça en place en claquant des doigts en se réveillant un matin à se dire que c’est bien. C’est notre héritage, qu’il faut d’ailleurs défendre car on a tendance à le vendre.
La Chine a, pour son malheur, quasiment verrouillé toute création d’association depuis Tian An’men.
Ceci dit, l’exemple du Sichuan tombe mal. Il n’y a pas eu de couac sur le décompte des victimes. On est arrivé plutôt rapidement à des chiffres cohérent et non contestables et d’ailleurs qui aurait pu faire une évaluation plus rapide et précise ?
Il y a discorde sur le fait que certains voudrait faire reconnaître par le gouvernement que les écoles n’étaient pas assez solides et que c’est de sa faute. Je n’ai pas vu émerger d’autre dissonance il me semble.
Mais lors de la crise du Sichuan, Le gouvernement a plutôt joué le jeu de la délégation. Je peux en témoigner à ma petite échelle d’un témoin mêlé à une association auto constituée de « sauveteurs du dimanche ».
Considérant sans doute la nécessaire inertie de son armée, la Chine a laissé et même favorisé dans les premiers jours la venue de volontaires. Au bout d’une semaine, les choses se sont cadrées, les check points se sont installés, les grosses ONG qui affluaient ont été encadrées et n’allaient plus sur le terrain que là où le gouvernement le décidait… Je suis donc rentré chez moi.
Pour revenir à « la vérité du parti » et les autres, c’est bien l’objet de la discussion. Manu a raison aussi quand il avance les enjeux économiques. Je suis d’accord pour dire que c’est très malsain. Je ne crois pas qu’on risque un ralentissement de la croissance, mais par contre, des revendications massives de prises en charge des traumatismes sanitaires. ça oui. De ce point de vue, je suis bien d’accord que c’est pourri à cacher la situation à la population pour du fric.
Mais ne pas laisser des organisations non contrôlées par le gouvernement publier des informations éventuellement génératrices de désordres grave, je trouve ça normal.
On parle quant même simplement d’une mesure horaire de la qualité de l’air à Pékin. C’est un secret de polichinelle pour tous les pékinois, et ces relevés n’ont rien de « générateur de désordre grave ».
Ce qui est potentiellement générateur de désordre, c’est la classification des niveaux d’alertes dressée par le ministère de l’environnement chinois, tout droit sortie du monde des bisounours.
Ce qui est potentiellement générateur de désordre également, ce sont ces « médecins » chinois, traditionnels ou pas, qui ne connaissent absolument rien aux particules fines et qui revendiquent que des troubles respiratoires causés par une telle crasse sont tout aussi naturels et bénéfiques pour l’organisme qu’une toux causée par une simple crève.
Le retour de manivelle de cette désinformation ambiante, quand elle va tomber, parce qu’elle va bien finir par tomber, peut faire très mal.
Vous ne devriez pas vous en alarmer et je suis étonné que vous ne le sachiez pas.
Oui, les Pékinois tout comme les Chinois (éduqués) sont très conscients de cette pollution et savent pertinemment qu’ils respirent du poison.
Mais la pilule est passée, de travers comme tjrs, en leur expliquant que le cas était la faute des étrangers, qui car sans leurs demandes intempestives, les usines n’en seraient pas à travailler 24h/24, 7/7.
Rien de sert de courir, il faut partir à point …