Lancé le mois dernier par les autorités chinoises, le service « map world » illustre l’appétit territorial de la Chine, et provoque déjà des mécontentements.

Etant donné l’importance de la cartographie dans les conflits territoriaux, il était temps pour la Chine de se doter de son propre « Google Earth ».
C’est chose faite depuis le mois dernier, avec le service d’images satellites sur Internet « Map World » (« Tian Ditu » en chinois), qui permet, comme le service de Google, de contempler la terre vue de l’espace, et de zoomer sur les endroits voulu.
Comme sur Google Earth, les images plates peuvent être visualisées en 3D, en installant un « plug-in » qui les converti.
« Map World » a été créé par le Bureau d’Etat chinois des Enquêtes et de la Cartographie, à partir d’images collectées depuis quatre ans.
A l’intérieur du pays, les images ont une résolution de 2,5 mètres dans les zones rurales, et jusqu’à 0,6 mètres dans quelque 300 villes.
En revanche, la résolution est de 500 mètres en dehors des frontières, et un certain nombre de pays deviennent blanc au delà d’une certaine résolution.
Le site, qui peut actuellement accueillir 10 millions de visiteurs par jours, selon les autorités, sera actualisé tous les six mois.
En Chine, la cartographie est un domaine largement contrôlé, et les entreprises désireuses de fournir ce genre de services doivent obtenir une licence du gouvernement.
Cartographie et politique
Car comme le savent les cartographes, derrière chaque carte se cache une vision politique, et une certaine interprétation peut ne pas être partagée par tout le monde, et provoquer des mécontentements.

Google Earth en avait d’ailleurs fait récemment les frais. Mi-octobre, alors que le conflit Chine-Japon autour d’îles contestée battait son plein, le Parti Libéral Démocrate avait déposé une plainte auprès de l’entreprise californienne, la sommant de retirer le nom chinois de la série d’îlots, et de ne garder que leur nom japonais, « Senkaku ».
Et comme il fallait s’y attendre, compte tenu des larges revendications territoriales de la Chine, « Map World » n’aura pas mis longtemps à créer des mécontentements.
Vendredi dernier, le Vietnam a émis des protestations contre les velléités de la Chine sur la mer de Chine méridionale. Selon le ministère des affaires étrangères, la représentation chinoise « viole sérieusement » la souveraineté du Vietnam, en décrivant les îles Paracelles et Spratly comme chinoises, rapporte le Financial Times.
Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères, cette cartographie est une enfreinte aux conventions des Nations Unies, et est contraire à la déclaration de conduite de la mer de Chine méridionale signée par la Chine et l’ASEAN en 2002.
En effet, sur la représentation de « Map World », la mer de Chine méridionale est délimitée par neufs points qui la font appartenir toute entière à la Chine.
Pourtant, la position chinoise est loin d’être nouvelle : lorsque les Etats côtiers avaient dû faire connaître leurs réclamations territoriales à l’ONU l’année dernière, la Chine avait déjà répondu en attachant une carte similaire.
Mais la protestation Vietnamienne est la première concernant le service « Map World ». Gageons qu’elle ne sera pas la dernière.
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