Après une première visite il y a trois mois, le « Cher Leader » est revenu quelques jours en Chine, faisant plus que jamais preuve d’une immense discrétion que médias et analystes ont essayé de déjouer. Kim Jong-il serait venu pour chercher l’appui de Pékin en vue d’une prochaine passation de pouvoir à son fils.

« Le leader nord-coréen serait en Chine« .
La nouvelle est tombée vendredi, entourée de doutes et modérée par l’usage systématique du conditionnel qu’oblige l’extrème rareté des informations.
Drappées de mystère, les visites du dirigeant du « royaume ermite » provoquent toujours spéculations et fascination.
Cette fois, c’est une source « à la présidence sud-coréenne » qui a annoncé que le train blindé privé de Kim Jong-il avait été repéré, se dirigeant vers la Chine.
L’homme ne prend jamais l’avion, et ne sort presque jamais hors des frontières de la nation fondée par son père, Kim Il-sung, après la seconde guerre mondiale.
Pourtant, cette visite était la deuxième en trois mois que le « Cher Leader » rendait à la Chine, son seul allié dans la région.
Selon les divers médias qui ont enquêté et rapporté des confirmations de témoins, Kim Jong-Il se serait arrêté à Changchun ce week-end, où il se serait entretenu avec le président chinois Hu Jintao.
A Harbin, il aurait rencontré des industriels et des officiels locaux.
Enfin, il serait passé se recueillir dans une école du Jilin, où son père avait étudié de 127 à 1930. C’est pendant cette période que Kim Il-sung aurait commencé à développer un intérêt pour le communisme.
Assurer la passation de pouvoir
Selon la plupart des analystes, l’objet principal de cette visite serait d’obtenir la collaboration de la Chine dans l’organisation de la passation de pouvoir du « Cher Leader » à son troisième fils, Kim Jong-un.
Né au début des années 80, Kim Jong-un, qui devrait prendre le relai de son père à la tête du pays, était peut être présent à ses côtés lors de ce voyage, bien qu’aucune confirmation n’ait été apportée.
Atteint d’une attaque cérébrale en 2008, Kim Jong-Il aurait depuis lors accéléré l’organisation de sa succession.
Par ailleurs, la visite intervient peu avant l’assemblée du Parti des Travailleurs nord-coréen, en septembre.
Ce genre d’assemblée n’a pas eu lieu depuis 1980, quand Kim Jong-Il avait été désigné officiellement pour prendre la suite de son père, Kim Il-sung, proclamé « président éternel » de la Corée du Nord depuis sa mort en 1994.
Cependant, la succession n’était pas le seul objet de la visite, et Kim aurait négocié plusieurs affaires économiques, et discuté avec la Chine de la reprise reprise des « pourparlers à six » autour de la question du nucléaire nord-coréen.
« Si la succession est en train de se faire en accéléré, alors bien sur que Kim a intérêt à régler les problèmes économiques et les autres questions qui seront utiles à son fils lors de la passation de pouvoir« , a déclaré Daniel Pinkston, expert sur la Corée du Nord au groupe international de crise de Séoul, au Guardian.
Le peuple de Corée du Nord vit toujours dans des conditions extrêmement précaires, qui ont empiré l’année passée à la suite de réformes économiques désastreuses.
C’est pourquoi, pour assurer la continuité de la seule dynastie communiste au monde, la famille Kim pourrait donc bien avoir besoin de l’appui du régime chinois. Un soutient qu’elle obtiendra sans doute : Pékin ne s’est jamais embarrassé des questions morales dans sa politique étrangère.
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