Guy Ullens avait fondé à Pékin un centre d’art à Dashanzi. Il jette l’éponge. Sa décision risque de peser lourd sur l’art contemporain chinois.

Le Ullens Center for Contemporary Art (UCCA) va prendre une nouvelle direction. Son fondateur, le baron Guy Ullens, a décidé de prendre sa retraite – chinoise du moins. L’amoureux d’art a par la même occasion annoncé qu’il allait vendre 106 pièces de sa collection personnelle.
Promouvoir l’art chinois
Le centre artistique, ouvert depuis 2007, est situé dans le 798 Art District de Dashanzi, l’un des plus grands complexes industriels chinois des années 50 à Pékin. Dès le départ, l’intention du Belge Guy Ullens était de promouvoir l’art contemporain chinois.
La fondation Guy et Myriam Ullens, basée en Suisse, compte 1 300 œuvres chinoises. « Je voulais montrer ma collection mais l’idée n’a pas été retenue. Donc très vite nous nous sommes mis à promouvoir l’art chinois grâce à des expositions spéciales ou temporaires » explique Ullens à The Art Newspaper.
Ce haut lieu de l’art contemporain en Chine organise des expositions d’artistes reconnus, dont le talent est déjà établi, mais aussi de jeunes artistes, chinois ou internationaux.
A ses débuts, la galerie a connu quelques difficultés, notamment au sein de sa direction. Mais depuis le 1er mars 2008, c’est Jérôme Sans, ancien directeur du Palais de Tokyo à Paris qui a repris la direction artistique du centre, accompagné par une équipe chinoise.
« Trop de soucis »
Agé maintenant de 76 ans, Guy Ullens explique tout simplement qu’il se sent « trop vieux » pour faire les allers retours à Pékin. Mais il semblerait par ailleurs que des soucis financiers et des désaccords soient entrés en compte lors de sa décision.
L’année dernière, Guy Ullens s’était associé au Musée d’art Minsheng dirigé par une banque qui porte le même nom. Mr. Ullens a déclaré lors de son interview à The Art Newspaper que cette collaboration était « morte ».
Il ne souhaite pas léguer le centre à ses enfants car « c’est trop de soucis ». Et lorsqu’on lui demande s’il souhaitait que le centre garde son nom, il répond simplement « je m’en contre-fiche ».
Il explique à The Art Newspaper qu’il espère que l’UCCA « restera ambitieux dans sa programmation ». La galerie avait en effet hébergé les œuvres de Huang Yong Ping en 2008, celles de Chen Wenbo et Yan Peu Ming en 2009 ou encore celles de Zhang Huan en 2010.
Une programmation bouleversée
Au mois de mars devait s’ouvrir la première exposition solo d’Ai Weiwei, l’artiste très controversé en Chine. Il s’est notamment battu contre le pouvoir et a défendu de nombreuses causes humanitaires.
Vivienne Li, directrice de la communication de l’UCCA a expliqué à l’AFP que « La galerie connaît des changements de direction. Ai Weiwei est une personnalité sensible en Chine pour le gouvernement. Guy Ullens est un immense fan d’Ai Weiwei, mais en ce moment, parce que nous voulons une transition en douceur, Guy (Ullens) ne voulait pas être dans la confrontation ».
Pour clore son aventure chinoise, une vente aux enchères de pièces de sa collection aura lieu le 3 avril dans la salle des ventes Sotheby à Hong Kong. Le tryptique Forever Lasting Love de Zhang Xiaogang est notamment très attendu.
Il dit maintenant s’intéresser à l’Inde et veut par ailleurs s’occuper de son œuvre caritative consacrée à l’éducation au Népal.
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dur de plaire a tout le monde…