L’Alliance Française et le Consulat Général de Belgique de Hong Kong ont clôturé les festivités de la Semaine de la francophonie en mettant la littérature et le cinéma belges à l’honneur.

Difficile pour un pays bi-culturel comme la Belgique de parler d’une littérature belge réunissant l’ensemble des écrivains flamands et wallons ; les uns se tournant naturellement vers la littérature néerlandaise, les autres vers la littérature française. « Malgré ou plutôt grâce à toutes ces complexités, la liste des écrivains belges francophones est longue depuis le 17ème siècle » soulignait fièrement Michel Malherbe le Consul Général de Belgique à Hong Kong dans son discours d’accueil à l’occasion de la diffusion du film de Jean-Philippe Toussaint « La Patinoire » (une comédie comique impertinente sur le cinéma sortie en 1999 avec Tom Novembre et Marie France Pisier dans les rôles principaux) organisée par l’Alliance Française.
Une opportunité pour le diplomate de pouvoir citer quelques célébrités littéraires du « plat pays » qui est le sien, parmi lesquelles Maurice Maeterlink, Jean Ray, Françoise Mallet Jorris, Julos Beaucarne ou encore Marguerite Yourcenar et Georges Simenon, le créateur de l’inspecteur Maigret. « La Belgique est aussi la plus grande concentration au monde de héros de papier au km2 » ajoutait- il en se livrant à un inventaire impressionnant des « héros belges plus connus que leur auteurs à travers les personnages célèbres de la bande dessinée » : Tintin, Spirou, Lucky Luke, Blake et Mortimer, Bob Morane, Natacha, Les Tuniques Bleues, Gaston Lagaffe, Les Schtoumpfs, le Chat de Philippe Geluck…
Le cinéma belge évoque souvent des fresques sociales mais peut être marqué par le fantastique ou même le surréalisme « qui est souvent associé à la belgitude en général ».
Ecrivain et cinéaste belge, Jean Philippe Toussaint est également « très français ». Auteur de plusieurs best-sellers, il obtient le Prix Médicis en 2005 avec son roman « Fuir » et commence la réalisation en 1989 avec l’adaptation de son premier roman « Monsieur ». Ses écrits sont traduits en plus de vingt langues et, comme son compatriote Salvatore Adamo, il connaît une immense popularité au Japon. En Chine, Jean-Philippe Toussaint est loin d’être un inconnu. « Il est l’un des rares écrivains francophones dont l’ensemble de l’œuvre a été traduite en Chinois » indique le Directeur de l’Alliance Française Jean-Pierre Dumont. « Tous mes livres sont traduits en chinois depuis 15 ans grâce à une collaboration exceptionnelle avec Chen Tong, un éditeur cantonais » précise l’auteur.
L’éditeur, devenu un ami, avait d’ailleurs fait le déplacement jusqu’à Hong Kong. Pas de problème de censure « à l’exception de mon livre Faire l’Amour en raison de son titre. Lors de la publication de Fuir, nous avons intégré Faire l’Amour à l’intérieur, un peu comme une deuxième partie » déclare en souriant l’écrivain. C’est ce roman Fuir qui fît séjourner l’an dernier Jean-Philippe Toussaint à Canton pendant quatre mois pour réaliser un court métrage de 15 minutes sur la scène principale de la fuite. Court métrage présenté à Paris l’été dernier et au public de la médiathèque de l’Alliance Française de Hong Kong samedi dernier. À l’issue de ces rencontres, le public hongkongais est ressorti enchanté d’avoir pu dialoguer directement avec Jean Philippe Toussaint de son œuvre.
Dans le même temps, à quelques milliers de kilomètres, François Weyergans, autre romancier belge francophone, était élu à l’Académie Française. Un bel hommage à la Belgique et une façon de rendre la francophonie immortelle.
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