Sa famille, un avocat et des journalistes ont réussi à joindre l’activiste, connu pour avoir défendu des accusés tels que le Falungong et disparu depuis un an. Il serait au mont Wutai, probablement sous surveillance.

Après des mois d’interrogations, la famille de l’avocat et activiste Gao Zhisheng a pu par parler avec lui au téléphone. Dans un communiqué transmis à la presse par l’organisation Freedom Now, basée à Washington, son épouse se dit « formidablement soulagée » que son mari soit en vie. Geng He, qui s’est exilée aux Etats-Unis après être passée par la Thaïlande, explique que ses enfants ont pu lui parler au téléphone, alors qu’ils ne l’ont pas vu depuis janvier 2009.
Dimanche, l’agence Associated Press a également réussi à joindre Gao Zhisheng sur son téléphone portable. Il serait à l’heure actuelle à Wutai Shan, l’une des quatre montagnes sacrées de Chine et a déclaré être « libre à présent ».
« Je veux juste être en paix et au calme pour un moment et retrouver ma famille. La plupart des gens sont auprès de leur famille, je n’ai pas été avec la mienne depuis longtemps. C’est une erreur et je veux corriger cette erreur » a-t-il déclaré à AP, en précisant qu’il n’avait ni le droit ni l’envie de répondre à des interviews.
Gao Zhisheng est connu pour sa défense d’accusés particulièrement mal perçus par les autorités chinoises. Il avait notamment essayé d’assurer la défense de membres du Falungong, un mouvement spirituel violemment réprimé depuis qu’il a organisé une manifestation autour de Zhong Nan Hai, le coeur du pouvoir politique à Pékin, en 1999.
Arrêté en 2006, M. Gao avait été placé en résidence surveillée pour « subversion ». Dans une lettre adressée en 2007 au Congrès américain, il disait avoir été torturé, notamment par électrocution sur ses parties génitales et brûlures de cigarettes sur les yeux.
Il avait disparu en février 2009 et les autorités chinoises ont été particulièrement vagues à son sujet.
En février, la fondation américaine Dui Hua avait annoncé avoir été informée par l’ambassade de Chine aux Etats-Unis que M. Gao « travaillait » à Urumqi, capitale de la province autonome du Xinjiang. Un policier avait dit à son frère qu’il avait disparu tandis que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères était « là où il devait être ».
Interrogé sur son sort en mars par son homologue britannique David Miliband, le ministre des Affaires étrangères Yang Jiechi lui a répondu ce mois-ci que ses droits avaient été protégés, démentant qu’il ait été torturé, et soulignant qu’il avait été condamné pour subversion du pouvoir de l’état.
Li Heping, un avocat et ami de M. Gao a également réussi à lui parler par téléphone mais s’est étonné que l’avocat disparu, qui a dit « avoir des amis autour de lui » soit si expéditif.
L’organisation Freedom Now suppose que Gao Zhisheng est sous surveillance, voir en résidence surveillée.